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COLOMBIE
CAS N° CO/146 - IVAN CEPEDA CASTRO
CAS N° CO/147 - ALEXANDER LOPEZ
CAS N° CO/148 - JORGE ENRIQUE ROBLEDO
CAS N° CO/149 - GUILLERMO ALFONSO JARAMILLO
CAS N° CO/150 - WILSON ARIAS CASTILLO

Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur
à sa 190ème session (Kampala, 5 avril 2012)

Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,

se référant au cas de MM. Iván Cepeda Castro, Alexander López, Jorge Enrique Robledo, Guillermo Alfonso Jaramillo et Wilson Árias Castillo, membres du Congrès colombien où ils représentent le Pôle démocratique alternatif, parti d’opposition, et à la résolution qu’il a adoptée à sa 189ème session (octobre 2011),

tenant compte d’informations fournies par la source le 10 février 2012,

rappelant que, courant 2010, plusieurs responsables locaux du Pôle démocratique alternatif ont été assassinés et que des leaders nationaux ont reçu des menaces de mort, dont les cinq parlementaires en exercice membres de ce parti :

  • dans un communiqué publié le 10 avril 2010, le groupe illégal Los Rastrojos - Comandos urbanos désignait comme ennemis et, partant, comme cibles militaires permanentes, les sénateurs Alexander López, Jorge Enrique Robledo et Guillermo Alfonso Jaramillo;

  • dans un communiqué du 4 juin 2010, les Autodefensas Unidas de Colombia (AUC – Forces unies d’autodéfense de Colombie), Bloc central, déclaraient cibles militaires permanentes MM. Alexander López et Wilson Arias Castillo, respectivement sénateur et membre de la Chambre des représentants;

  • on a appris début juin 2010 que des tueurs à gages liés à des groupes paramilitaires essayaient d’attenter à la vie de M. Iván Cepeda, parlementaire colombien, fils du sénateur Manuel Cepeda, assassiné en 1994; le 13 août 2010, le groupe illégal Águilas negras a fait circuler un tract menaçant M. Iván Cepeda et d’autres personnes qui s’occupaient d’organiser pour le 18 août 2010 un débat au Congrès sur le problème de l’expropriation de terres, qui allait être diffusé en direct dans tout le pays,
rappelant qu’en octobre 2010 le Procureur par intérim alors en fonction a dit aux membres de la mission dépêchée en Colombie que des enquêtes étaient menées avec la plus grande diligence sur toutes les menaces dirigées contre des membres du Pôle démocratique alternatif, mais qu’il était souvent très difficile de mettre la main sur les responsables parce qu’ils étaient experts dans l’art de masquer leur identité et de couvrir leurs traces; que, dans son rapport du 12 janvier 2011, le Parquet affirme que les menaces adressées par Águilas negras à M. Cepeda et celles adressées par Los Rastrojos - Comandos urbanos à MM. Alexander López, Jorge Enrique Robledo et Guillermo Alfonso Jaramillo faisaient l’objet d’enquêtes criminelles; considérant qu'il ressort du rapport du Parquet daté du 6 juillet 2011 que le sénateur Robledo s'est vu offrir une protection et que les autorités ont conclu qu'il n'existait aucune organisation criminelle du nom de Los Rastrojos et ont exclu que cette menace puisse émaner d'une organisation criminelle,

considérant ce qui suit : le 2 juin 2011, Los Rastrojos - Comandos urbanos ont diffusé une déclaration menaçant plusieurs organisations et défenseurs des droits de l'homme, y compris M. Cepeda et son assistante parlementaire, Mme Ana Jimena Bautista Revelo; vers cette même date, Águilas negras les a également désignés tous deux dans une proclamation qui leur donnait 20 jours pour quitter Bogota, faute de quoi ils seraient tués; ces deux menaces ont été portées à l'attention du Parquet; dans le cadre de ses visites de centres de détention, M. Cepeda s'est rendu le 22 mai 2011 à la prison de Valledupar; le 13 juin 2011, il a reçu une lettre d'un détenu de cette prison lui faisant savoir qu'il avait été incité à le poignarder durant sa visite, affirmant que les deux agents chargés à cette occasion de la sécurité de M. Cepeda lui avaient donné un couteau et lui avaient offert d'améliorer ses conditions de détention s'il assassinait M. Cepeda, ce qu'il avait refusé de faire; il apparaît que ce détenu a été depuis victime d'une agression et a été blessé; il apparaît également que, quelques jours après la visite de M. Cepeda, l'enregistrement vidéo de cette visite a été effacé, le directeur de la prison de Valledupar ayant semble-t-il déclaré que le support vidéo avait été réutilisé,

considérant que, selon la source, le travail parlementaire de M. Cepeda fait l’objet, depuis le début de 2010, d'une stigmatisation de plus en plus violente de la part des médias; dans plusieurs cas, il a été présenté comme un ami des FARC, notamment par l'ancien président Uribe et des personnes de son entourage; le 10 septembre 2011, un faux compte Twitter a été créé au nom de M. Cepeda, le présentant comme un ami des FARC à la recherche de preuves sur les liens entre M. Uribe et les groupes paramilitaires; que, selon les dernières informations fournies par la source, M. Cepeda, qui est en première ligne dans les affaires d’éviction forcée, fait maintenant l'objet d'une plainte disciplinaire auprès du Procurador General, au motif qu'il aurait incité à l'invasion de la propriété "Las Pavas", dans le département de Bolivar, alors qu'en fait il accompagnait la réinstallation pacifique, le 4 avril 2011, de plus de 100 familles sur les terres d’où elles avaient été chassées par la force; il avait soulevé cette question le jour suivant au parlement, en demandant que les autorités compétentes mènent une enquête appropriée pour identifier les personnes responsables de l'éviction de ces familles,

  1. est alarmé par le nombre croissant de menaces auxquelles fait face M. Cepeda dans l'exécution de son travail de parlementaire;

  2. considère que les risques que court M. Cepeda, personnalité connue de longue date en Colombie pour son esprit critique, doivent être pris extrêmement au sérieux, comme l'a démontré une nouvelle fois la tentative manquée d'assassinat il y a moins d'un an;

  3. prie instamment les autorités de prendre immédiatement des mesures pour faire en sorte qu'une équipe de protection efficace lui soit affectée, ainsi qu'à ceux qui l’assistent dans son travail parlementaire; souhaite recevoir confirmation que de telles mesures ont effectivement été prises;

  4. prie aussi instamment les autorités de déterminer toutes les responsabilités dans la tentative manquée d'assassinat de M. Cepeda et dans l'agression du détenu ayant refusé de commettre cet attentat; attend toujours en particulier avec impatience de recevoir confirmation que des mesures ont été prises contre les deux agents de sécurité et de savoir quelles preuves ont été recueillies pour contribuer à identifier les instigateurs de ces actes criminels; réaffirme à ce propos que la participation présumée à l'attentat contre M. Cepeda de deux agents, apparemment affectés à sa protection par les autorités, ainsi que les allégations selon lesquelles ce crime, de même que les représailles subies ultérieurement par un détenu, se sont produits dans des locaux entièrement sous le contrôle des autorités compétentes, jettent de sérieux doutes sur l'aptitude de ces dernières, voire sur leur disposition, à protéger le droit fondamental à la vie de ces personnes;

  5. note une nouvelle fois avec préoccupation que les informations fournies sur les enquêtes du Parquet concernant les menaces précédemment portées contre M. Cepeda et ses collègues du Pôle démocratique alternatif au parlement font apparaître qu’aucun des coupables n'a encore été identifié et poursuivi;

  6. invite les autorités compétentes à faire leur devoir en enquêtant efficacement sur ces menaces, notamment celles visant M. Cepeda et son assistante parlementaire; ne comprend pas pourquoi le Parquet aurait conclu que l'organisation Los Rastrojos - Comandos urbanos, qui est à l'origine de très nombreuses menaces, n'existe pas; souhaite recevoir des éclaircissements sur ce point, ainsi que des informations précises sur les progrès des enquêtes;

  7. prie le Secrétaire général de porter la présente résolution à la connaissance des autorités compétentes et de la source;

  8. prie le Comité de poursuivre l’examen de ce cas et de lui faire rapport à sa prochaine session, qui se tiendra durant la 127ème Assemblée de l’UIP (octobre 2012).
Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 126ème Assemblée de l'UIP et réunions connexes" au format PDF (taille du fichier environ 932 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement.Get Acrobat Reader

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