| COLOMBIE 
  | CAS N° CO/146 - IVÁN CEPEDA CASTRO CAS N° CO/147 - ALEXANDER LÓPEZ
 CAS N° CO/148 - JORGE ENRIQUE ROBLEDO
 CAS N° CO/149 - GUILLERMO ALFONSO JARAMILLO
 CAS N° CO/150 - WILSON ARIAS CASTILLO
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Résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil directeur à sa 194ème session (Genève, 20 mars 2014)
 
Le Conseil directeur de l'Union interparlementaire,
se référant au  cas de MM. Iván Cepeda Castro, Alexander López, Jorge Enrique Robledo,  Guillermo Alfonso Jaramillo et Wilson Árias Castillo, membres du Congrès  colombien où ils représentent le Pôle démocratique alternatif, parti  d’opposition, et à la résolution qu’il a adoptée à sa 192ème session  (mars 2013), 
 
rappelant les informations suivantes concernant les  menaces de mort que des parlementaires membres du Pôle démocratique  alternatif ont reçues jusqu’en 2012 :
 
considérant les nouvelles informations ci-après concernant les menaces reçues  depuis lors :dans un communiqué publié le 10 avril 2010, le  groupe illégal Los Rastrojos - Comandos  urbanos désignait comme ennemis et, partant, comme cibles militaires  permanentes, les sénateurs López, Robledo et Jaramillo; 
dans un communiqué du 4 juin 2010, les Autodefensas Unidas de Colombia (AUC –  Forces unies d’autodéfense de Colombie), Bloc central, déclaraient cibles  militaires permanentes MM. López et Árias, respectivement sénateur et  membre de la Chambre  des représentants;
on a appris en juin 2010 que des tueurs à gages  liés à des groupes paramilitaires se préparaient à attenter à la vie de M. Iván  Cepeda, parlementaire colombien, fils du sénateur Manuel Cepeda, assassiné en  1994; le 13 août 2010, le groupe illégal Águilas  negras a fait circuler un tract menaçant M. Iván Cepeda et d’autres  personnes qui s’occupaient d’organiser pour le 18 août 2010 un débat au Congrès  sur le problème de l’expropriation de terres, qui allait être diffusé en direct  dans tout le pays;
le 2 juin 2011, Los Rastrojos - Comandos urbanos ont diffusé une déclaration  menaçant plusieurs organisations et défenseurs des droits de l'homme, dont  M. Cepeda et son assistante parlementaire, Mme Ana Jimena Bautista Revelo;  vers cette même date, Águilas negras les  a également désignés tous deux dans une proclamation qui leur donnait 20 jours  pour quitter Bogota, faute de quoi ils seraient tués; 
dans le cadre de ses visites de centres de  détention, M. Cepeda s'est rendu le 22 mai 2011 à la prison de Valledupar;  le 13 juin 2011, il a reçu une lettre d'un détenu de cette prison lui  faisant savoir qu'il avait été incité à le poignarder durant sa visite,  affirmant que les deux agents chargés à cette occasion de la sécurité de  M. Cepeda lui avaient donné un couteau et lui avaient offert d'améliorer  ses conditions de détention s'il assassinait M. Cepeda, ce qu'il avait  refusé de faire; 
le 4 juillet 2012, les efforts déployés par  M. Cepeda et d’autres personnes en faveur de la restitution des terres  leur ont valu de recevoir un courriel de menace les accusant d’expulser les  véritables propriétaires, 
 
considérant que la source, dans sa communication du 6 février 2014, a déclaré que  M. Cepeda avait demandé une nouvelle fois à laProcuraduría de  garantir la sécurité et la protection des personnes visées, afin de préserver  leur dignité, leur vie et leur intégrité personnelle, familiale et collective,en février 2013, un  appel téléphonique anonyme a été passé informant d’un complot contre  M. Cepeda; il y était indiqué que deux frères, Pedro et Santiago Gallón  Henao, avaient payé un groupe armé pour qu'il se rende dans la municipalité de  Melgar (Tolima) afin d'y préparer une attaque contre M. Cepeda qui serait  exécutée à Bogotá; 
en juillet 2013, un  défenseur des droits de l'homme, membre du Mouvement national des victimes de  crimes d'État, MOVICE, section de Sucre, a reçu des menaces visant plusieurs  dirigeants de syndicats et d'organismes des droits de l'homme, y compris  M. Cepeda. Dans ces menaces, ce dernier était désigné comme "porte-parole  et ambassadeur en chef du terrorisme en Colombie et terroriste de premier plan"; 
le 5 août 2013,  des menaces ont été envoyées à l'adresse électronique professionnelle de  M. Cepeda par Los rastrojos -  comandos urbanos. Les menaces, intitulées COMMUNIQUE PUBLIC No 012  04 d'août 2013, provenaient de l'adresse électronique suivante :  jrojasilva@gmail.com. Elles comportaient trois parties, dont la deuxième  identifiait comme "… cibles militaires et ennemis permanents du pays  diverses personnes désignées comme dirigeants de syndicats/guérilleros et  idéologues camouflés en avocats, sénateurs et représentants, les insurgés  ALEXANDER LOPEZ, JORGE ENRICO ROBLEDO… IVAN CEPEDA (c'est nous qui soulignons)… 
M. Cepeda est également désigné comme cible  militaire par Los rastrojos - comandos  urbanos dans son COMMUNIQUE PUBLIC No 18 du  10 septembre 2013 et son COMMUNIQUE PUBLIC du 24 septembre 2013,
le 4 février 2014, M. Cepeda et M. Alirio Uribe  Muñoz, défenseur des droits de l'homme qui était son suppléant lors des  élections à la Chambre des députés du 9 mars 2014, ont reçu des menaces  émanant du groupe s'intitulant AGUILAS NEGRAS BLOQUE CAPITAL D.C., qui  informait ses deux cibles que leur heure était venue, qu’il s'agissait là de  l’unique avertissement et qu'ils feraient mieux de quitter la scène politique  s'ils voulaient rester en vie, 
 
considérant aussi que M. Cepeda a toujours informé les autorités nationales compétentes des  menaces reçues, afin qu'elles puissent mener les enquêtes nécessaires; toutefois,  dans sa communication du 6 février 2014, la source note que M. Cepeda n’a été  contacté qu’en 2013 à propos d'une enquête sur une plainte qu'il avait déposée  en 2008, 
 
rappelant que, selon la source, l'activité parlementaire de M. Cepeda est de plus  en plus stigmatisée dans les médias depuis le début de 2010; dans plusieurs  cas, il a été traité d'ami des Forces armées révolutionnaires de Colombie  (FARC), notamment par l'ancien président Uribe et des personnes de son  entourage; le 10 septembre 2011, un faux compte Twitter a été créé sous le  nom de M. Cepeda, le présentant comme un ami des FARC recherchant des  preuves sur les liens entre M. Uribe et les groupes paramilitaires; considérant que, le 4 février 2014, le  magazine semana.com (Colombie) a publié les résultats d’une enquête qu'il  menait depuis plusieurs mois sur Andromeda,  une officine d’écoutes illégales qui espionnait les représentants du  gouvernement aux négociations de paix à La Havane, y compris M. Cepeda,
 
rappelant qu’en octobre 2010, le Procureur général par intérim a indiqué que des enquêtes  étaient menées avec la plus grande diligence sur toutes les menaces dirigées  contre des membres du Pôle démocratique alternatif, mais qu’il était souvent  très difficile de mettre la main sur les responsables parce qu’ils étaient experts dans l’art de masquer leur identité et de  brouiller les pistes; que, dans son rapport du 12 janvier 2011, le Parquet  affirmait que les menaces d'Águilas negras adressées à M. Cepeda et celles  de Los Rastrojos - Comandos urbanos envoyées à MM. López, Robledo  et Jaramillo faisaient l’objet d’enquêtes criminelles; rappelant aussi que l'actuel Procureur général a déclaré au  sénateur Juan Pablo Letelier, alors Vice-Président du Comité, pendant la visite de ce dernier en  Colombie, en mars 2013, que ses services faisaient tout ce qui était en  leur pouvoir pour traduire en justice les coupables des menaces dirigées contre  des membres de l’opposition, 
 
considérant que la Procuraduría aurait  ouvert deux procédures disciplinaires contre M. Cepeda; selon la source,  la première tient au fait qu'il a accompagné des familles victimes de  déplacement forcé, alors qu'elles retournaient sur leurs terres dans la  communauté de Las Pavas; l'autre procédure ouverte par la Procuraduría se fonde sur les enquêtes menées par M. Cepeda  concernant la dénonciation pour activités paramilitaires de l'ancien président  Alvaro Uribe Vélez; selon la source, la procédure disciplinaire se fonde sur  deux fautes présumées, la première, une fraude procédurale et la seconde un  abus et une usurpation d’autorité; vu ce qui précède et compte tenu de la  gravité de la situation, une requête en mesures conservatoires (solicitud de medida cautelar) a été  soumise à la Commission interaméricaine des droits de l'homme, afin d'interrompre  les procédures qui pourraient mettre fin à la vie politique de M. Cepeda; dans  le même temps, une plainte a été déposée, accusant l'État colombien de violer  l'article 23 de la Convention américaine relative aux droits de l'homme en  habilitant une autorité administrative à enquêter sur des instances et élus du  peuple et, éventuellement, à les sanctionner en les destituant; la plainte fait  également référence aux articles 8, 16, et 25 et à d'autres dispositions  relatives aux droits politiques et au droit à une procédure équitable,
 
considérant enfin que des élections  législatives ont eu lieu en Colombie le 9 mars 2014 et que  MM. Cepeda, Robledo et López ont été élus au Sénat et M. Arias à la  Chambre des représentants,
 
est alarmé par les menaces de mort que des membres de l'opposition, en particulier M. Cepeda,  ne cessent de recevoir;
considère que les risques que court M. Cepeda,  personnalité connue de longue date en Colombie pour son esprit critique,  doivent être pris extrêmement au sérieux et que les  autorités doivent faire tout leur possible pour qu'il ne subisse pas le même  sort que son père;
est  de ce fait profondément préoccupé par l'absence de toute information  indiquant que des enquêtes de grande ampleur seraient en cours et que les  responsabilités auraient été établies; craint que, si elle est exacte,  l'allégation selon laquelle M. Cepeda n'aurait été contacté à propos d'une  enquête sur une menace précise que cinq ans après l'avoir reçue, ne semble  donner à entendre qu'aucune enquête sérieuse n’a été ouverte;
réaffirme qu'elle considère qu'il est du devoir des autorités colombiennes de faire tout  leur possible pour que les menaces proférées contre M. Cepeda et les autres  membres du Pôle démocratique alternatif ne restent pas impunies et les prie  instamment de prendre les mesures voulues pour identifier les coupables et  les poursuivre; souhaite savoir quelles mesures a récemment prises la Procuraduría à ce propos, notamment en vue d'établir les  faits concernant l'attentat à la vie de M. Cepeda en 2011;
invite les autorités compétentes à veiller à ce qu'une équipe de protection efficace  soit affectée sans retard à M. Cepeda et à ses assistants parlementaires, de  même qu'aux autres parlementaires du Pôle démocratique alternatif ayant reçu  des menaces de mort; souhaite recevoir des informations officielles sur  ce point;
considère que le Congrès colombien devrait être directement concerné par la protection de  l'intégrité physique des membres de l'opposition et leur aptitude à s'acquitter  de leur tâche sans crainte de représailles; invite donc le Congrès  colombien nouvellement élu à faire pleinement usage de ses pouvoirs  constitutionnels pour traiter des préoccupations que suscite ce cas;
désirerait  vivement connaître les motifs juridiques et les faits à l'origine des deux  enquêtes disciplinaires ouvertes contre M. Cepeda; souhaiterait donc recevoir les observations de la Procuraduría en la matière; souhaite  également être tenu informé des recours concernant ces enquêtes, dont sont  saisis la Commission interaméricaine des droits de l'homme et les tribunaux  colombiens;
considère qu'une visite de suivi en Colombie par une délégation du Comité contribuerait à  favoriser le traitement des questions que suscite ce cas; prie en conséquence le Secrétaire général de prendre les mesures voulues à cette fin;
prie le Secrétaire général de communiquer la présente résolution aux autorités  colombiennes compétentes, à la source et à toute tierce partie susceptible de  fournir des informations pertinentes;
prie le Comité de poursuivre l'examen de ce cas et de lui faire rapport en temps  utile.
 
| Note : vous pouvez télécharger une version électronique du texte intégral de la brochure "Résultats de la 130ème Assemblée et réunions connexes de l'Union interparlementaire" au format PDF (taille du fichier 881 Ko). Cette version nécessite Adobe Acrobat Reader que vous pouvez télécharger gratuitement. |  |  PAGE D'ACCUEIL
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