Le 28 octobre 2007, 130 des 257 sièges de la Chambre des députés et 24 des 72 sièges du Sénat ont été mis au scrutin, parallèlement aux élections présidentielles.
Entre 1945 et 2005, la politique nationale avait été dominée par le Parti justicialiste (PJ), péroniste, et par l'Union civique radicale (UCR). Cependant, le PJ s'était scindé avant les dernières élections, en octobre 2005, et le Président Néstor Kirchner, avait formé un nouveau parti sous le nom de Front de la victoire (FV). Le FV de centre-gauche et ses alliés avaient remporté les élections de 2005 en obtenant 17 des 24 sièges à pourvoir au Sénat et 69 à la Chambre des députés. Le PJ, dirigé par l'ancien président, Eduardo Duhalde, avait obtenu 11 mandats à la Chambre des députés et quatre au Sénat, et l'UCR et ses alliés en avaient respectivement obtenu 19 et trois. La femme du Président Kirchner, Cristina Fernández de Kirchner, avait été élue au Sénat où elle avait battu la femme de M. Duhalde, Hilda González de Duhalde.
En juillet, le FV avait annoncé qu'il soutiendrait la femme du Président Kirchner à la présidentielle. En tout, 14 candidats se sont présentés aux élections présidentielles. Pour la première fois en 90 ans, l'UCR n'a pas présenté de candidat à cette élection.
Mme Fernández de Kirchner demandait aux électeurs de renouveler leur soutien au FV afin de lui permettre de poursuivre sa politique économique. Elle mettait en avant la baisse du taux de chômage (8,5 % en 2007) et la forte croissance économique (8 % en 2006) enregistrées sous la présidence de son mari.
Ses principaux concurrents étaient l'ancienne parlementaire Mme Elisa Carrió et l'ancien ministre de l'économie, M. Roberto Lavagna. Mme Carrió avait formé la Confédération de la coalition civique, qui regroupait son parti : Affirmation pour une république égalitaire (ARI, huit sièges à la Chambre des députés en 2005) et quelques membres du Parti socialiste et de l'UCR. Son programme de lutte contre la corruption lui valait, semble-t-il, un fort soutien dans les zones urbaines. M. Lavagna, du parti centriste Une nation avancée, se présentait comme une " alternative " et non comme un " opposant " aux Kirchner. Les candidats à la vice-présidence de M. Lavagna et de Mme Fernández de Kirchner étaient tous deux membres de l'UCR.
L'alliance électorale de centre-droit, Proposition républicaine, soutenait M. Ricardo López Murphy, à la présidentielle. Après l'échec des pourparlers entre Mme Carrió et M. Murphy en vue d'une coalition, les deux alliances ont fait campagne chacune de son côté pour les élections présidentielles et les législatives. Les opposants du Président Kirchner ont créé un nouveau parti, le Front justicialiste union et liberté, et soutenu la candidature du Gouverneur de droite, Alberto Rodrígzuez Saá. La plupart des partis d'opposition n'ont, semble-t-il, pas réussi à proposer une alternative claire à la politique du FV.
Plus de 71 % des 27 millions d'électeurs potentiels ont participé au scrutin présidentiel.
Le FV et ses alliés ont obtenu une majorité renforcée dans les deux chambres avec 161 sièges à la Chambre des députés et 48 au Sénat. La Confédération de la coalition civique est arrivée en deuxième position, avec respectivement 25 sièges et cinq sièges.
Aux élections présidentielles, Mme Fernández de Kirchner a été élue avec plus de 45 % des voix, contre Mme Carrió, qui n'en a obtenu que 23 %. Mme Fernández de Kirchner a succédé à son mari le 10 décembre, devenant ainsi la première femme élue à la présidence du pays.
Le même jour, le Congrès nouvellement élu a tenu sa première séance. M. Eduardo Alfred Fellner (FV) a été élu Président de la Chambre des députés. Le Vice-président du pays, M. Julio César Cobos (UCR), est automatiquement devenu Président du Sénat. |