Union interparlementaire IPU Logo-top
    Communiqué de presseIPU Logo-middle
No.155, Genève, 5 mars 2003 IPU Logo-bottom

IL FAUT UNE VOLONTE POLITIQUE POUR ASSURER UNE PROGRESSION REGULIERE DE LA PARTICIPATIONS DES FEMMES AU PARLEMENT

"La volonté politique est indispensable si l’on veut que la présence des femmes dans les parlements progresse. LeLes sociétés modernes ne pourront être plus humaines et plus équitables que lorsque tous leurs sujets prendront une part active à la prise de décisions", a déclaré le Président du Conseil de l’UIP, le sénateur chilien Sergio Páez, à l’occasion de la Journée internationale de la femme (les dernières statistiques de l’UIP sont disponibles sur son site web).

Bien qu’il puisse paraître modeste, le pourcentage des femmes dans les parlements nationaux, qui était de 14,8% en janvier 2003, est signe de progrès. Même si cette progression peut paraître lente au vu des cinq dernières années, l’analyse des derniers graphiques et statistiques confirme qu’elle est de bonne augure. Les données illustrent les développements enregistrés dans 50 pays pour lesquels se sont tenues des élections en 2002, avec une comparaison régionale et des données au niveau mondial. Les statistiques révèlent que seuls quelques pays ont aujourd’hui moins de femmes parlementaires que par le passé et que dans la plupart des régions du monde, des progrès ont été observés. Les changements les plus significatifs ont eu lieu dans les pays nordiques et dans le monde arabe.

Pays nordiques et monde arabe en progrès constant

Les pays nordiques occupent traditionnellement le haut du tableau, ce qui signifie également qu’ils ont le niveau de représentation le plus élevé, toutes régions confondues, avec une moyenne de 39,9% de femmes au parlement. Dans ce groupe, la Suède, tête de liste, a réussi à améliorer son score de 2,6 points de pourcentage : les Suédoises représentent aujourd’hui 45,3% des élus au Riksdagen, le parlement suédois, alors qu’elles étaient 42,7% dans la législature précédente.

Bien qu’ils soient lanterne rouge au niveau régional, les pays arabes ont consolidé leur amorce vers l’égalité entre hommes et femmes en politique. Au Maroc, les femmes représentent aujourd’hui 10% des élus à la chambre basse, soit une augmentation de plus de 10 points de pourcentage. En Algérie, le nombre de femmes parlementaires a doublé, passant de 12 à 24 : + 3,3 de pourcentage de points (6,2% d’élues). Au-delà de ces chiffres, la volonté politique d’assurer une présence féminine en politique est évidente. Les progrès enregistrés au Maroc ont en effet eu lieu après l’introduction au parlement d’un quota de 30 sièges réservés aux femmes. A Bahreïn, les femmes ont pu voter et être éligibles, et ce pour la première fois lors d’une élection nationale. Et bien qu’aucune femme n’ait été élue, huit femmes étaient candidates et deux d’entre elles se sont retrouvées au second tour. A Djibouti, une loi stipulant que chaque parti doit présenter au moins 10% de candidatures masculines et féminines (sur le total des candidatures) a été adoptée en décembre 2002. Fait sans précédent, le résultat des élections qui ont eu lieu au début de cette année a vu l’arrivée de sept femmes au parlement, soit plus de 10% des élus. En Jordanie, la loi électorale a été modifiée, en vue des élections qui auront lieu cette année, pour réserver six sièges aux femmes à la chambre basse du Majlis.

Augmentation plus importante dans les pays en développement que dans les démocraties occidentales

Dans les démocraties occidentales, la tendance est inégale et généralement décevante. Aucun changement n’a eu lieu en Nouvelle Zélande où les femmes représentent moins de 30%, chiffre considéré comme étant le seuil minimum permettant aux femmes d’avoir un impact au niveau politique. Les Etats-Unis n’ont enregistré qu’une faible hausse de 0,2 de point de pourcentage (les femmes représentant 14,3% des élus). En Irlande, l’augmentation a été de 1,2 point de pourcentage (13,3% de femmes parlementaires), tout comme en Allemagne, où ce pays compte davantage de femmes au Bundestag (32,2%). En France, +1,3 de point de pourcentage (12.2% de femmes parlementaires).

L’Autriche fait mieux avec une augmentation de 7,1 points de pourcentage (39.9% d’élues). Aux Pays Bas, les élections en 2002 ont eu pour résultat une baisse de 2 points de pourcentage de femmes au Parlement, en comparaison avec la précédente législature. Fait réjouissant, les élections qui ont eu lieu au début de l’année 2003 se sont soldées par un résultat positif, puisque le pourcentage de 36,7% de femmes au Parlement actuel représente le taux le plus élevé jamais atteint aux Pays-Bas.

Des progrès significatifs ont également eu lieu dans les pays en développement : + 12,3 points de pourcentage en Guinée (19.3% d’élues), +11,2 points de pourcentage pour la Gambie (13,2% de femmes parlementaires), et +7,9 points pour le Lesotho (11,7% d’élues). En Amérique latine, à noter qu’avec une hausse de 15,8 points de pourcentage, le Costa Rica a dépassé le seuil de 30%, et aujourd’hui 35,1% des élus sont des femmes. Les pays de l’est européen montrent également des progrès encourageants : +10,8 points de pourcentage pour l’ex-République yougoslave de Macédoine (18,3% d’élues) ; +7,1 points pour la Bosnie-Herzégovine (14.3% d’élues) et + 6,7 points de pourcentage pour la République slovaque (19,3% de femmes parlementaires).

Une forte volonté politique est nécessaire

Le pays qui a fait le plus de progrès au niveau de la représentation féminine au Parlement est le Pakistan. Lors des premières élections qui ont eu lieu depuis le coup d’Etat de 1999, ce pays a en effet vu l’arrivée de 72 femmes au Parlement, ce qui représente une augmentation de 18,7 de points de pourcentage (21,1% de femmes parlementaires). Ce bond en avant est partiellement dû à la loi sur les quotas qui réserve 60 sièges aux femmes à l’Assemblée nationale.

Le fait que davantage de mesures d'actions positives soient prises souligne la détermination des autorités politiques de résoudre le problème que représente la faible participation des femmes au niveau politique. Comme cela a été mentionné plus haut, une loi sur les quotas a été introduite dans plusieurs pays, dont le Maroc, Djibouti et la Jordanie. Récemment, l’Indonésie, a adopté un projet de loi qui stipule qu’au moins 30% des candidats au parlement doivent être des femmes. Un amendement similaire à la loi électorale est actuellement à l’étude en République slovaque et il est aussi envisagé en Hongrie.

Mais l’efficacité de ces lois et autres mesures varie. En France, la loi sur la parité, adoptée en 2000, stipule que les partis qui ne respectent pas l’obligation de parité des candidatures, sont pénalisés au niveau des subsides de l’Etat. Les dernières élections n’ont enregistré qu’une augmentation de 1,3 point de points de pourcentage, puisque 12,2% des élus sont des femmes. Cela démontre que ces mesures prises sont insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’une volonté politique forte et d’une campagne de sensibilisation sur la parité, au niveau tant des partis que des électeurs.

Plusieurs pays qui ont organisé des élections en 2002 ont mis l’accent sur la mise en oeuvre de telles campagnes et notamment auprès des femmes pour les encourager à faire usage de leur droit de vote et d’être candidates. Au Pakistan, encourager les femmes à être candidates et à voter a été un combat important dans les régions les plus conservatrices du pays, où des femmes participant au vote ont même dû s’insurger contre des décisions prises au niveau local qui les empêchaient de voter.

Au Lesotho, des campagnes d’éducation et des ateliers ont été organisés pour sensibiliser les femmes et surtout les hommes afin qu’ils adoptent une approche politique plus équilibrée dans le domaine de la parité. Des initiatives semblables ont vu le jour en République slovaque.

Moins de femmes au sommet

La tendance générale est que la Présidence des parlements continue d’être une chasse gardée masculine, puisque seuls 22 des 249 présidents de parlements (toutes chambres confondues) sont des femmes, la plupart d’entre elles se trouvant dans les pays en développement. L’année dernière, les femmes étaient 24 (sur 244 Présidents) à diriger une chambre parlementaire.


Fondée en 1889 et basée à Genève, l'UIP, doyenne des organisations internationales, compte 144 parlements nationaux affiliés et cinq assemblées parlementaires régionales comme membres associés. L'organisation mondiale des parlements dispose également d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York.
Autres communiqués de presse Plus d'information

CONTACT
Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information
La Maison des Parlements. 5, ch. du Pommier. CH - 1218 Le Grand-Saconnex / Genève
Tél. +4122 919 41 16/27
Fax : +4122 919 41 60, 919 41 97
Courrier électronique : lb@mail.ipu.org ou
cbl@mail.ipu.org