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Communiqué de presse de l'Union interparlementaire
Genève, le 18 janvier 2000
N° 86


PARITE DES FEMMES ET DES HOMMES EN POLITIQUE :
LA REVOLUTION A COMMENCE

Les pays nordiques restent les plus ouverts à la participation des femmes en politique. Les statistiques (au 15 janvier 2000) publiées par l'Union interparlementaire (UIP) à propos du nombre de femmes présentes dans les parlements des 55 pays membres de la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies, montrent que la Suède (42%), le Danemark (37,4%), la Finlande (37,0) et la Norvège (36,4%) viennent toujours en tête des pays où, cinq ans après la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing, la parité entre hommes et femmes en politique est pratiquement atteinte. Le bilan n'est pas aussi positif ailleurs en Europe où, selon une étude de l'UIP qui fait le bilan de la situation au sein des Parlements nationaux, des Gouvernements et des partis politiques, la mise en oeuvre globale du Programme d'action de Beijing est loin d'être achevée.

Les femmes représentent environ un tiers des élus du peuple aux Pays Bas (36,0), en Islande (34,9%) et en Allemagne (30,9%). A noter que, en chiffres, la Bosnie-Herzégovine (28,6%) fait mieux que l'Autriche (26,8%) et que le Turkménistan (26,0%) et devance la Belgique (23,3%), la Suisse (22,5%), Monaco (22,2%), l'Espagne (21,6%), le Canada (20,6%) et la Croatie (20,5%). Le pourcentage de femmes présentes dans les parlements des autres pays membres de la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies se situant à moins de 20%. Des données constamment actualisées, pour l'ensemble des parlements du monde, sont accessibles sur le site Internet de l'UIP.

D'autre part, l'enquête de l'UIP intitulée "Participation des femmes à la vie politique : Bilan de l'évolution au sein des Parlements nationaux, des partis politiques, des Gouvernements et de l'Union interparlementaire, cinq ans après la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes" (dont une version provisoire avait été présentée lors de la 102ème Conférence interparlementaire de Berlin en octobre 1999, mais dont certaines données viennent d'être mises à jour), contient un " instantané " de la situation des femmes dans les Gouvernements en août 1999.

A cette date, 7 seulement des 190 Etats du monde avaient une femme chef d'Etat (reines et Gouverneurs-généraux mis à part) et 3 à peine pouvaient se targuer d'avoir une femme Chef de Gouvernement. En revanche, plus des trois-quarts des Etats comptaient une femme au moins dans leur Gouvernement et beaucoup de ces Etats se trouvent dans ce qu'il est convenu d'appeler le Tiers-Monde. Le tableau reproduit en annexe permet de vérifier quels postes gouvernementaux étaient alors confiés aux femmes. S'il permet de confirmer que les portefeuilles des Affaires sociales et de l'Emploi ou de la Santé sont plus volontiers confiés aux femmes que ceux de la Défense, les portefeuilles de la Justice, des Affaires financières ou des Affaires étrangères leur reviennent aussi et plus souvent qu'il y a quelques années Il montre également que près du quart des Etats du monde ont un ministère de la Condition féminine ou traitant de ces questions, ce qui démontre une attention accrue pour ces sujets.

Cette étude montre qu'en quelque cinq ans, la proportion de femmes dans les parlements et les gouvernements n'a, globalement, presque pas évolué. Elle atteste, comme le souligne le Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson, que ce sont les esprits plus encore que les réalités concrètes ou les lois qui ont évolué, ce qui est peut-être le plus important. Si bien des obstacles restent à surmonter pour que les femmes puissent participer à la vie politique en parité avec les hommes, sous la pression des femmes, une révolution affectant la politique semble engagée".

Analysées par Mme Geneviève Pascaud-Bécane (ancienne fonctionnaire du Sénat français), les données recueillies dans le cadre de l'enquête confirment que la Suède est le seul Etat à avoir un gouvernement formé d'un nombre égal d'hommes et de femmes (55%, 11/20). Pour Mme Pascaud-Bécane, "c'est au niveau des partis politiques que tout se joue". C'est donc "là que doit s'incarner le principe d'égalité presque unanimement proclamé. Traditionnels bastions masculins, ils semblent aujourd'hui soucieux de réviser leurs textes fondamentaux et de s'ouvrir à une plus grande présence féminine dans leurs instances internes et parmi leurs candidatures. Ne serait-ce que pour satisfaire aux aspirations de l'opinion de moins en moins réticente à élire des femmes et de plus en plus soucieuse d'un renouvellement de la classe politique". Toutefois, l'étude montre que pour les femmes, l'accès aux structures dirigeantes des partis - pas décisif pour accéder ensuite au Parlement et au Gouvernement national - reste souvent un problème.

L'UIP, fondée en 1889 et dont le siège est à Genève, compte 139 parlements nationaux affiliés et 5 assemblées parlementaires régionales comme membres associés. Elle promeut le partenariat entre hommes et femmes en tant que l'un des fondements de la démocratie. En 1997, elle a adopté une Déclaration universelle sur la démocratie qui stipule notamment : "Il ne saurait y avoir de démocratie sans un véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite des affaires publiques où hommes et femmes agissent dans l'égalité et la complémentarité, s'enrichissant mutuellement de leurs différences".

Les statistiques et l'étude de l'UIP sont présentées à la Réunion préparatoire sur la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing, organisée par la Commission économique pour l'Europe (CEE) des Nations Unies au Palais des Nations de Genève du 19 au 21 janvier 2000, qui étudiera plus spécialement la question des femmes au pouvoir et dans la prise de décision jeudi prochain (20 janvier 2000).


Contact pour tout renseignement ou demande d'interview : Mme Luisa Ballin, Chargée de l'Information à l'UIP, tél. : (41.22) 919.41.16 ou 919.41.27, fax : (41.22) 919.41.60, e-mail : lb@mail.ipu.org ou cd@mail.ipu.org.
L'UIP dispose d'un Bureau de liaison avec l'ONU à New York: tél. : (1.212) 557.58.80, fax : (1.212) 557.39.54, e-mail : ny-office@mail.ipu.org.

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