En prière devant la dépouille du parlementaire somalien Fayçal Warsame Mohamed, tué à Mogadiscio le 6 décembre quand son véhicule piégé a explosé. ©Reuters/Feisal Omar |
Les parlementaires assassinés récemment en Somalie et au Yémen ne sont que les derniers en date des parlementaires ayant perdu la vie dans la défense des droits de l'homme et l'exercice de leur droit à la liberté d'expression, déclare l'Union interparlementaire (UIP), au moment où elle célèbre la Journée des droits de l'homme 2013.
Le parlementaire somalien Fayçal Warsame Mohamed a été tué le 6 décembre quand sa voiture piégée a explosé à Mogadiscio et le parlementaire yéménite Abdulkareem Jadban a été abattu le 22 novembre à Sanaa, deux attaques qui semblent être politiquement motivées et avoir pour but de réduire au silence deux parlementaires.
Ces deux meurtres mettent en évidence une dérive inquiétante où des parlementaires sont persécutés, menacés, agressés, voire tués dans le monde entier.
Pour le responsable du Programme des droits de l'homme de l’UIP, Rogier Huizenga, « ces crimes sont une atteinte à la démocratie même. Les autorités doivent veiller à ce que leurs auteurs soient rapidement traduits en justice. Malheureusement, nous constatons trop souvent qu’il y a impunité, ce qui engendre de nouveaux crimes contre des parlementaires ».
En 2013, le Comité UIP des droits de l'homme des parlementaires a examiné des allégations de violations de droits de l'homme concernant 270 législateurs (241 hommes et 29 femmes) dans 40 pays. L'Afrique représente 42 % des cas, suivie par l'Asie (38 %), les Amériques (14 %) et l'Europe (6 %). Soixante-six pour cent des parlementaires en question appartiennent à des partis d'opposition.
La plupart des violations consistent en des attaques visant l'intégrité physique de parlementaires (assassinat, disparition forcée ou torture), ou leur capacité à exercer leur mandat démocratique : répression de la liberté d'expression et de la liberté de réunion ou invalidation, suspension ou révocation abusive du mandat parlementaire.
Créé en 1976, le Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP apporte un soutien concret et efficace aux parlementaires victimes d'atteintes à leurs droits de l’homme.