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 Genève, le 10 février 2014IPU Logo-bottom

L’UIP demande instamment à l’Afghanistan de renoncer à une loi qui protègerait les auteurs de violences contre les femmes

En vertu de la nouvelle loi, les plaignants ne pourront plus saisir les tribunaux dans des affaires comme celle de Sahar Gul, 15 ans, torturée des mois durant par sa belle-famille, pour avoir refusé de se prostituer à son profit. ©REUTERS/Omar Sobhani

L’UIP a engagé l’Afghanistan à renoncer à une nouvelle loi qui empêcherait les autorités judiciaires d’interroger la famille d’individus accusés d’avoir commis des actes de violence contre des femmes et des filles, ce qui rend les poursuites extrêmement difficiles.

Alors que la plupart des actes de violence commis contre des femmes en Afghanistan le sont dans le cercle familial, ce nouveau texte prive de fait les victimes de protection et de réparation en imposant le silence aux témoins des mauvais traitements qui leur ont été infligés.

Le projet de loi, qui a été adopté par les deux chambres du Parlement afghan le 19 janvier, n’attend plus que la signature du Président Hamid Karzaï pour entrer en vigueur.

L’UIP appelle le Président à rejeter ce texte et à le renvoyer au Parlement pour que celui-ci le mette en conformité avec la Loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, adoptée en 2009.

Ce texte sans précédent constituait une nette amélioration importante des droits des femmes afghanes, après le renversement du régime des Talibans en 2001. Il prévoyait des sanctions pénales pour différents sévices et autres mauvais traitements, parmi lesquels les violences conjugales, le viol, les mariages forcés et les mariages d’enfants, de même que la vente de femmes et de filles pour résoudre des différends entre familles.

L’UIP demande instamment à l’Afghanistan de se conformer à ses obligations en vertu du droit international, en tant qu’Etat partie à la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la Convention relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

 « La loi adoptée par le Parlement afghan est une mesure rétrograde. Le fait de fermer les yeux sur de tels actes de violence constitue une atteinte fondamentale aux droits de la personne et fait sérieusement reculer la perspective d’une solide démocratie en Afghanistan », a déclaré le Président de l’UIP, Abdelwahad Radi. « Le Parlement est tenu de protéger tous les citoyens et citoyennes et l’UIP encourage l’Afghanistan à se montrer à la hauteur de cette responsabilité. »

Membre de l’UIP, l’Afghanistan se doit d’adhérer aux principes de l’Organisation qui défend la cause des droits de la personne et encourage l’adoption et la mise en application de loi propres à assurer pleinement la protection des femmes et des filles.

En 2006, les Membres de l’UIP ont adopté une résolution réaffirmant que la violence faite aux femmes et aux filles constitue une violation de leurs droits fondamentaux. En 2013, ils ont en outre approuvé une déclaration du Président dans laquelle celui-ci exprimait son extrême préoccupation face à l’ampleur des actes de violence sexuelle commis contre des femmes.


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