Périodicité et ampleur du renouvellement |
Les élections de 2015 ont abouti encore une fois à un Parlement fragmenté, aucun parti n'ayant remporté la majorité absolue. Le Parti social-démocrate, proche du Président pro-russe Almazbek Atambayev, est arrivé en tête, remportant 38 des 120 sièges que compte le Conseil suprême, tandis que son partenaire de coalition, Ar-Namys (Dignité), n'a obtenu aucun siège. Le principal concurrent du Parti social-démocrate, Respublika - Ata-Jurt (dirigé par l'ancien Premier ministre Omurbek Babanov), est arrivé deuxième, suivi du Parti Kirghizstan (dirigé par l'ancien Gouverneur de la région de Chuy, M. Kanatbek Isayev), un proche allié politique du Parti social-démocrate. Deux nouveaux partis - Onuguu (Progrès) et Bir Bol (Restons unis) - ont fait leur entrée au Parlement. Ils ont remporté chacun davantage de sièges que le parti « Ata-Merken » dirigé par l'ancien Président du Parlement, Omourbek Tekebayev. Le 2 novembre, le Parti social-démocrate, le Parti Kirghizstan, Onuguu (Progrès) et Ata-Merken ont convenu de former un nouveau gouvernement de coalition avec le chef du Parti social-démocrate, M. Chynybai Tursunbekov, pour Premier ministre.
Les élections de 2015 étaient les premières organisées durant le mandat du Président Atambayev. Son élection en 2011 a marqué le premier transfert pacifique du pouvoir présidentiel dans l'ère post-communiste du pays. Sous cette nouvelle présidence, le pays a resserré ses liens avec la Fédération de Russie. En mai 2015, le Kirghizistan a adopté une loi portant ratification des traités sur son entrée dans l'Union douanière eurasiatique dirigée par la Russie et l'Union économique eurasiatique.
Pendant la campagne électorale de 2015, les principaux partis se sont concentrés sur les questions relatives à l'économie, à la corruption et à la sécurité. L'utilisation de cartes d'identité biométriques a été introduite pour la première fois pour empêcher la fraude électorale. Seules les personnes qui avaient fourni leurs données biométriques à l'organisme public d'enregistrement ont été autorisées à voter, munies de leur carte d'identité ou passeport biométrique. Malgré les efforts de sensibilisation déployés par l'organisme public d'enregistrement, seuls 2,76 millions de citoyens sur 3,5 millions d'électeurs potentiels s'étaient inscrits en 2015, contre 2,85 millions enregistrés en 2010. Conformément à la loi électorale de 2011, tous les partis étaient tenus de respecter des quotas de candidats : chaque parti devait présenter sur ses listes 30 % de candidates, dont 15 % issues de minorités ethniques et 15 % âgées de moins de 35 ans, ainsi que deux candidats handicapés. Comme lors des élections de 2010, aucun parti n'a été autorisé à détenir plus de 65 sièges au nouveau parlement.
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