Nom du parlement |
Assemblée nationale |
Structure du parlement |
Monocaméral |
CONTEXTE |
Dernières élections / renouvellement (de/à) |
30 avril 2011 |
But des élections |
Renouvellement de l'ensemble des membres du Parlement à l'échéance normale de leur mandat. |
Les élections législatives initialement prévues pour le 17 avril 2011 ont été reportées au 30 avril en raison du retard pris dans l'élection présidentielle et dans l'inscription des candidats à l'Assemblée nationale.
Lors des élections précédentes, en mars 2007, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), soutenues par le Président Thomas Boni Yayi, n'avaient obtenu que 35 des 87 sièges à pourvoir, se retrouvant ainsi privées de la majorité parlementaire. Les forces de l'opposition, parmi lesquelles l'Alliance pour une dynamique démocratique (ADD-20 sièges), de l'ancien Président Nicéphore Soglo, et le Parti du renouveau démocratique (PRD-10 sièges) d'un ancien candidat à la présidence, M. Adrien Houngbedji, avaient remporté 48 sièges en tout. En mai, M. Mathurin Nago (FCBE) avait été élu président de l'Assemblée nationale.
En août 2010, le Président de la République a fait l'objet de vives critiques. On lui reprochait en effet d'avoir apporté son soutien à une entreprise responsable d'un scandale financier reposant sur un schéma pyramidal. Une cinquantaine de parlementaires ont signé une pétition demandant que le Président Yayi soit jugé pour trahison et parjure, allégations que celui-ci a rejetées.
Le même mois, l'Assemblée nationale a adopté une nouvelle loi sur l'élection de ses membres. Ce texte portait le nombre des membres de l'Assemblée de 83 à 99 avec un quota de 20 % de femmes applicable à toutes les listes législatives. Cependant, en septembre, la Cour constitutionnelle a annulé ces deux dispositions. Elle a estimé que l'augmentation du nombre réglementaire de députés ne pourrait être autorisée que s'il y avait des ressources financières suffisantes et a par ailleurs jugé que le quota réservé aux femmes était contraire au principe d'égalité des sexes prévu par la Constitution. Selon elle, ce quota ne se justifierait que s'il s'appliquait aux hommes et aux femmes ou si un pourcentage plus important était prévu pour les femmes (car elles représentent 52 % de la population béninoise). Les listes établies par les partis n'ont donc pas été soumises à un quota de femmes pour l'élection de 2011 et l'Assemblée nationale compte toujours 83 membres.
La Commission électorale a fixé la présidentielle au 27 février 2011 et les législatives au 17 avril.
Un nouveau système informatisé d'inscription des électeurs avait été mis en place avant les élections. Les partis de l'opposition qui y étaient opposés ont appelé leurs partisans à ne pas s'inscrire. Un million d'électeurs, principalement dans l'opposition, ne se sont donc pas inscrits. Pour remédier à cette situation, le scrutin présidentiel a été reporté au 7 mars, puis au 13.
Le Président Yayi a été réélu avec 53 % des suffrages à l'issue d'un scrutin difficile. Son principal adversaire, M. Houngbedji - qui a recueilli 36 % des voix - a contesté les résultats, dénonçant des fraudes massives. Le 20 mars, la Cour constitutionnelle les a néanmoins validés.
Peu avant le début officiel de la campagne législative, la Cour constitutionnelle a invalidé la candidature de certains membres de l'opposition, une décision que l'opposition a mise en cause. Afin que les litiges puissent être réglés avant l'ouverture de la campagne et que les candidats disposent des 15 jours requis par la loi électorale pour se faire connaître des électeurs, la Commission électorale a reporté le scrutin législatif au 30 avril, alors que le mandat du Parlement sortant expirait le 22 avril.
Au final, environ 1 600 candidats de 19 partis et coalitions se sont présentés. Les Forces cauris étaient en lice contre une coalition portant le nom de l'Union fait la Nation (UN), qui avait soutenu M. Houngbedji à la présidentielle. Celle-ci regroupait la Renaissance du Bénin (RB) et le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (MADEP) - qui faisaient tous deux partie de l'ADD (Alliance pour une dynamique démocratique) en 2007 - ainsi que le Parti social-démocrate (PSD), la Force clé (FC) et le Parti du renouveau démocratique (PRD), de M. Houngbedji.
Le Président Yayi accusait les forces de l'opposition de la législature sortante d'empêcher la ratification d'un accord de financement de 600 milliards de francs CFA (soit 1,36 milliard de dollars E.-U.) avec le Gouvernement saoudien. Les Forces cauris ont donc appelé les électeurs à leur donner la majorité parlementaire pour que le Président puisse engager les réformes nécessaires au développement du pays.
M. Houngbedji ne s'est pas présenté aux législatives, dénonçant un " processus électoral calamiteux ", mais a néanmoins indiqué qu'il soutiendrait la coalition UN. Celle-ci appelait les électeurs à " sanctionner le régime " par leur vote, car il lui avait " volé " la victoire à l'élection présidentielle. L'ancienne Première Dame, Rosine Vieyra Soglo, qui se présentait sous la bannière de la coalition UN, promettait d'améliorer les conditions de vie des Béninois et de renforcer la démocratie dans le pays.
Il semblerait que seule une faible proportion des 3,6 millions d'électeurs inscrits soient allés voter. Plusieurs bureaux de vote ont ouvert en retard, en raison de l'arrivée tardive des bulletins. Le scrutin s'est néanmoins déroulé sans incident majeur.
Au final, les Forces cauris ont remporté 41 sièges, soit 14 de plus qu'en 2007. Quatre partis favorables au Président (voir note) ont obtenu deux sièges chacun, ce qui porte donc à 49 le nombre des sièges du camp présidentiel. La coalition UN en a pour sa part obtenu 30 et deux autres petits partis de l'opposition ont obtenu deux sièges chacun. En tout, huit femmes, dont la Première Dame, Chantal de Souza Yayi, et Mme Soglo, ont été élues.
Le 17 mai, le nouveau Parlement a tenu sa première séance. Le 21 mai, il a réélu M. Mathurin Nago (FCBE) à sa présidence.
Note:
Les quatre partis pro-présidentiels sont les suivants :
- l'Union pour le Bénin (UB),
- l'Alliance Amana,
- l'Alliance Force dans l'unité (AFU) et
- l'Alliance Cauris 2. |
RESULTATS DES ELECTIONS |
Tours de votes |
Tour no 1 | 30 avril 2011 |
Nombre d'électeurs inscrits Votants Bulletins blancs ou nuls Suffrages valables |
3'629'837
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Notes
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Répartition des sièges |
Tour no 1
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Parti / Formation politique |
Total
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Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) |
41
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Union fait la Nation (UN) |
30
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Alliance Amana |
2
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Alliance G13 Baobab |
2
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Alliance Force dans l'Unité (AFU) |
2
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Alliance Cauris 2 |
2
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Force Espoir - Union pour la relève (UPR) |
2
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Union pour le Bénin (UB) |
2
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Répartition des sièges entre hommes et femmes |
Hommes Femmes Pourcentage de femmes |
75 8 9.64%
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Répartition des sièges selon l'âge |
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Répartition des sièges selon la profession |
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Commentaires |
Note sur le nombre de femmes :
Mme Chantal de Souza Yayi a démissionné et a été remplacée par son suppléant, de sorte que l'Assemblée nationale ne compte désormais plus huit femmes mais sept.
Source : Assemblée nationale (19.05.2011) |
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