Le 4 décembre 2011, le Premier ministre Andrew Holness a annoncé la tenue des élections législatives pour le 29 décembre, avec neuf mois d'avance sur le calendrier électoral. Les 63 sièges de la chambre des représentants étaient à pourvoir, contre 60 auparavant.
Lors des élections précédentes, en septembre 2007, le Parti travailliste jamaïcain (JLP), de M. Bruce Golding, avait remporté 33 sièges sur 60, soit six de plus que le Parti national populaire (PNP) du Premier ministre de l'époque, Mme Portia Simpson-Miller. Dans le courant du mois, M. Golding avait reçu l'investiture à la fonction de Premier ministre, mettant ainsi fin à 18 années de gouvernement PNP.
En mai 2010, le PNP avait accusé le nouveau gouvernement de faire pression pour empêcher l'extradition d'un dealer et chef de gang notoire, Christopher " Duddus " Coke, accusé par les Etats-Unis de trafic d'armes et de stupéfiants par les Etats-Unis. Le Premier ministre a reconnu son implication, à la suite de quoi il a ordonné une opération d'arrestation dans laquelle près de 80 personnes ont été tuées. Le Premier ministre a survécu à une motion de censure du PNP et le JLP lui a renouvelé son soutien.
En juillet 2011, le Président du Parlement, M. Delroy Chuck, a été nommé Ministre de la justice. Sa vice-présidente, Mme Marisa Dalrymple-Philibert a repris la présidence de la Chambre des représentants, devenant ainsi la deuxième femme à occuper cette fonction en Jamaïque.
La crise économique mondiale qui a débuté en 2008 continuait à peser sur l'économie du pays. En 2011, la dette de la Jamaïque avait atteint près de 19 milliards de dollars, soit 120 % du PIB et le chômage était monté à 12,9 %. S'efforçant de restructurer l'économie, le gouvernement de M. Golding a privatisé plusieurs entreprises publiques déficitaires.
En septembre 2011, le Premier ministre a annoncé qu'il démissionnerait dès qu'un nouveau dirigeant serait élu à la tête de son parti, estimant que le moment était venu de laisser la place à de nouveaux représentants pour poursuivre les programmes de transformation et de relance de l'économie qu'il avait entamés. Le mois suivant, le Ministre de l'éducation, M. Andrew Holness, 39 ans, a été élu à la tête du JLP et est devenu le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Jamaïque.
Le même mois, le décret sur le découpage électoral est paru au Journal official. Il portait création de trois nouvelles circonscriptions uninominales, faisant ainsi passer la Chambre des représentants de 60 à 63 sièges. Le 8 décembre, la Chambre a été dissoute en vue d'élections anticipées.
En tout, 150 candidats représentant cinq partis politiques et six candidats sans étiquette se sont présentés au scrutin de 2011. Comme à l'accoutumée, celui-ci a été dominé par le JLP et le PNP, de Mme Simpson-Miller, ex-Premier ministre.
Le JLP a fait campagne sur les états de service de son gouvernement, qui pouvait se targuer d'avoir contenu l'inflation et stabilisé les taux de change. Il s'est engagé à faire de la Jamaïque un pays développé à l'horizon 2030. Le Premier ministre a engagé les électeurs à donner un nouveau mandat au JLP pour lui permettre de faire de la Jamaïque l'endroit idéal pour vivre, travailler, entreprendre et fonder une famille.
Mme Simpson-Miller - qui avait été la première femme Premier ministre du pays en 2006 - a accusé le JLP de mauvaise gestion de l'économie, prenant, pour sa part, l'engagement de renégocier les accords de la Jamaïque avec le Fonds monétaire international (FMI) et d'obtenir un rééchelonnement de la dette, pour favoriser la croissance économique. Son parti comptait également mettre en oeuvre un programme de relance immédiate de l'emploi et ouvrir le marché de l'électricité à la concurrence, pour faire baisser les prix.
Sur 1,6 million d'électeurs inscrits, 52,76 % sont allés voter.
Les résultats finals ont donné 42 sièges au PNP, soit deux fois plus qu'au JLP, devenu ainsi le premier parti jamaïcain à être écarté du gouvernement après un seul mandat.
Le 5 janvier 2012, Mme Simpson-Miller a reçu l'investiture comme Premier ministre pour la deuxième fois. A sa prise de fonctions, elle a annoncé que son gouvernement ferait de la Jamaïque une République avec un Président à sa tête. Il y avait maintenant 50 ans que la Jamaïque était indépendante et il était grand temps de se démarquer du modèle britannique.
Le 17 janvier, les membres nouvellement élus de la Chambre des représentants ont prêté serment aux côtés des sénateurs qui venaient d'être nommés. La Chambre des représentants a élu M. Michael Peart à sa présidence, tandis que le Sénat a élu M. Stanley Redwood. |