Nom du parlement (générique / traduit) |
Parliament / Parlement |
Structure du parlement |
Monocaméral |
CONTEXTE |
Dernières élections / renouvellement (de/à) (de/à) | 8 avril 2010 20 avril 2010 |
But des élections |
Renouvellement de tous les membres du Parlement à l'échéance normale de leur mandat. |
Les élections d'avril 2010 étaient les premières à se tenir après 26 ans d'un conflit armé achevée en mai 2009, quand l'armée a défait la rébellion des Tigres tamouls et tué leur chef, Velupillai Prabhakaran. Les rebelles, qui se faisaient appeler les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), revendiquaient un Etat tamoul indépendant, composé du Nord et de l'Est de l'île. La guerre civile a fait plus de 70 000 morts et des milliers de déplacés. Les Tamouls représentent 12 % de la population du pays qui compte 21 millions d'habitants. De son côté, la majorité cinghalaise représente 75 % de la population.
Lors des élections précédentes, tenues en avril 2004, l'Alliance populaire unifiée pour la liberté (UPFA, voir note) de la Présidente alors en place, Mme Chandrika Kumaratunga - fille de deux anciens Premiers ministres - avait remporté 105 des 225 sièges à pourvoir. Le Parti national unifié (UNP) du Premier ministre Ranil Wickramasinghe en avait obtenu 82. Les élections avaient été avancées suite à un différend opposant Mme Kumratunga et M. Wickramasinghe sur la manière de mener les négociations de paix avec les Tigres tamouls. Le Parti pour un Etat tamoul du Lanka (ITAK), qui comptait dans ses rangs des candidats ayant fait allégeance aux Tigres tamouls, était arrivé en troisième position, avec 22 sièges. Les sièges restants étaient échus à de petits partis. A l'issue du scrutin, M. Mahinda Rajapakse, de l'UPFA était devenu Premier ministre.
Au scrutin présidentiel de novembre 2005, M. Rajapakse l'avait emporté sur M. Wickramasinghe, qui était alors devenu son Premier ministre. Le nouveau Président avait élargi le gouvernement - à près de 110 postes ministériels et vice-ministériels, apparemment pour s'assurer la majorité au Parlement.
Un accord de cessez-le feu était en vigueur depuis 2002, qui a régulièrement fait l'objet de violations. Ces dernières ont atteint un point culminant en juillet 2006 lorsque les LTTE ont fermé les vannes du canal Mavil Aru qui irrigue les rizières dans la province orientale, privant ainsi des milliers de riziculteurs d'une source de revenus et de moyens de subsistance. Le Gouvernement a lancé une campagne militaire contre les Tigres tamouls, et en janvier 2008, il a annoncé son intention de se retirer officiellement de la trêve, accusant les Tigres de bafouer régulièrement l'accord. Les opérations militaires se sont poursuivies avec intensité jusqu'à la fin de la guerre, en mai 2009.
En novembre, le général Sarath Fonseka, qui avait conduit les opérations contre les Tigres tamouls, a pris sa retraite afin de pouvoir se présenter aux élections présidentielles. Les relations entre le Président en exercice et l'ancien général ont alors commencé à se dégrader, d'aucuns reprochant à M. Fonseka de fomenter un coup d'Etat contre M. Rajapakse.
Lors des élections présidentielles anticipées du 25 janvier 2010, le Président Rajapakse (UPFA) l'a emporté sur son adversaire, M. Fonseka. Ce dernier, qui représentait le Nouveau Front démocratique (NDF) de Mme Shamila Perera, avait également le soutien du Parti national unifié et du Front de libération du peuple (Janatha Vimukthi Peramuna, JVP). Après l'élection présidentielle, le JVP a essayé de former une alliance électorale avec le Nouveau Front démocratique et le Parti national unifié en vue des législatives, mais en vain. Il a donc résolu de fonder lui-même l'Alliance nationale démocratique (DNA), derrière M. Fonseka.
Le 8 février, M. Fonseka a été arrêté par la police militaire pour répondre, devant la cour martiale, de deux accusations de corruption et de participation illégale à la vie politique alors qu'il était encore en fonction dans l'armée - allégations qu'il rejetait. Le lendemain, le Président Rajapakse a dissous le Parlement et annoncé la tenue d'élections anticipées le 8 avril, alors que la législature se terminait normalement le 21 avril. Le 9 mars, le Parlement a été convoqué pour une session extraordinaire à laquelle il a prolongé l'état d'urgence d'un mois, jusqu'à la date du scrutin. Le Parti national unifié et l'Alliance nationale tamoule (TNA, jugée proche des Tigres tamouls), ont voté contre la prorogation de l'état d'urgence, sur la base de la Loi sur la prévention du terrorisme, votée en 1979.
En tout, 7 620 candidats de 36 partis et 301 candidats sans étiquette étaient en lice. Figuraient parmi eux deux frères et un fils du Président. Les principaux partis en lice étaient l'UPFA, l'UNP et la DNA. Deux partis tamouls - le Congrès des travailleurs de Ceylan et le Front populaire du Nord du pays - présentaient des candidats sous la bannière de l'UPFA. Le Parti national unifié avait formé une coalition électorale, le Front national unifié (UNF), avec le Congrès musulman de Sri Lanka (SLMC), qui avait remporté cinq sièges aux élections de 2004. Cette coalition était emmenée par l'ancien Premier ministre, M. Wickramasinghe.
Peu avant les élections, le Président Rajapakse a annoncé qu'il réduirait considérablement le nombre de ministères, laissant entendre par ailleurs qu'il pourrait amender la Constitution sans pour autant préciser quels articles il comptait modifier. Lors d'un rassemblement, il a dit vouloir rétablir le scrutin majoritaire qui avait eu cours jusqu'en 1978, avant l'adoption de la représentation proportionnelle. Sa coalition, l'UPFA promettait de créer de l'emploi et d'uvrer au développement rural et agricole.
Conduit par le Parti national unifié, le Front national unifié (UNF) rejetait tout amendement à la Constitution, qui de son point de vue représentait une menace pour la démocratie et favoriserait un régime autoritaire. Pour lui, le Président Rajapakse faisait en sorte de conserver le pouvoir après la fin de son second mandat, en 2017. Il lui reprochait en outre d'essayer d'instaurer une politique dynastique. Le Front national unifié prônait une réforme électorale et entendait ramener le mandat législatif de six à cinq ans. Il comptait aussi relever les salaires des fonctionnaires.
L'Alliance nationale démocratique a fait campagne sur un programme de lutte contre la corruption. Elle promettait par ailleurs d'oeuvrer à la réconciliation nationale. M. Fonseka briguait un siège dans la capitale, Colombo. La Cour suprême n'avait pas rendu d'arrêt sur la question de savoir si le candidat, alors en détention provisoire, serait effectivement autorisé à occuper un siège au Parlement. Le Front national unifié et l'Alliance nationale démocratique s'engageaient tous deux à le faire libérer s'ils obtenaient la majorité parlementaire. L'Alliance nationale tamoule, elle aussi favorable à la libération de M. Fonseka, était semble-t-il en perte de vitesse par rapport aux autres partis tamouls.
Le Gouvernement avait fait déployer près de 80 000 policiers et soldats pour assurer la sécurité durant le vote.
En tout, 61,26 % des 14 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes.
Le Service des élections a invalidé les résultats de deux bureaux de vote, dans les circonscriptions de Kandy et de Trincomalee, où de nouvelles élections ont eu lieu le 20 avril.
Au final, l'Alliance populaire unifiée pour la liberté a remporté 144 sièges, soit six de moins que le nombre requis pour obtenir la majorité des deux tiers. Le Front national unifié emmené par le Parti national unifié est arrivé loin derrière avec 60 sièges. L'Alliance nationale tamoule et l'Alliance nationale démocratique conduite par le JVP ont remporté respectivement 14 et sept sièges.
Le Parlement nouvellement élu a tenu sa première session le 22 avril et élu M. Chamal Rajapakse (UPFA), le frère aîné du Président de la République, à sa présidence.
Note:
Mme Kumaratunga et M. Rajapakse appartiennent au Parti pour la liberté de Sri Lanka (SLFP). Sont actuellement représentés au Parlement, dans le cadre de l'Alliance populaire unifiée pour la liberté (UPFA), les partis suivants :
- le Parti pour la liberté de Sri Lanka (SLFP),
- le Front Mahajana Eksath (MEP),
- le Parti Lanka Sama Samaja (LSSP),
- le Parti communiste de Sri Lanka (CP),
- le Front national pour la liberté (NFF),
- le Congrès des travailleurs de Ceylan (CWC),
- le Parti démocratique populaire de l'Eelam (EPDP),
- le Jathika Hela Urumaya (JHU),
- le Congrès national musulman (NMC),
- le Congrès de tous les musulmans de Ceylan (ACMC),
- le Front démocratique de gauche (DLF),
- le Parti libéral (LP) et
- le Front populaire du Nord (UCPF). |
RESULTATS DES ELECTIONS |
Tours de votes |
Tour no 1 (de/à) | 8 avril 2010 20 avril 2010 |
Nombre d'électeurs inscrits Votants Bulletins blancs ou nuls Suffrages valables |
14'088'500 8'630'689 (61.26%) 596'972 8'033'717 |
Notes
|
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Répartition des sièges |
Tour no 1
|
Parti / Formation politique |
Total
|
circonscriptions |
Sièges nationaux |
|
|
Alliance populaire unifiée pour la liberté (UPFA) |
144
|
127 |
17 |
|
|
Parti national unifié (UNP) |
60
|
51 |
9 |
|
|
Parti de l'état tamoul du Lanka (ITAK) |
14
|
13 |
1 |
|
|
Alliance nationale démocratique (DNA) |
7
|
5 |
2 |
|
|
|
Répartition des sièges entre hommes et femmes |
Hommes Femmes Pourcentage de femmes |
213 12 5.33%
|
Répartition des sièges selon l'âge |
21 à 30 ans 31 à 40 ans 41 à 50 ans 51 à 60 ans 61 à 70 ans Plus de 70 ans Indéterminé
|
5 34 67 54 34 20 11
|
Répartition des sièges selon la profession |
Agriculture |
60 |
Chef d'entreprise |
36 |
Juristes |
31 |
Informatique/technologie |
20 |
Enseignement |
18 |
Travail social |
15 |
Journalisme, audiovisuel, médias |
10 |
Infirmier(ère) |
10 |
Architecte, géomètre, ingénieur |
8 |
Médecin, dentiste |
5 |
Ecrivain, auteur, artiste |
5 |
Economiste |
2 |
Finance, gestion ou affaires |
2 |
Syndicaliste |
2 |
Fonction publique et administration locale |
1 |
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Commentaires |
Sources:
- Parlement (14.05.2010, 05.05.2011)
- http://www.slelections.gov.lk/ |
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