Les élections d'octobre 2011 portaient sur les 200 sièges du Conseil national et 44 des 46 sièges du Conseil des Etats (voir note).
Lors des élections précédentes, en octobre 2007, l'Union démocratique du Centre (SVP/UDC) avait remporté 66 sièges au Conseil national, devant le Parti socialiste (SP/PS), qui en avait obtenu 40. Le Parti radical démocrate (FDP/PRD) et le Parti populaire démocrate-chrétien (CVP/PDC) avaient obtenu 31 sièges chacun, et le Parti écologiste (GPS/PES), 20. Les sièges restants étaient échus à de petits partis. Au Conseil des Etats, le PDC l'avait emporté sur ses concurrents avec 15 sièges. Venaient ensuite le FDP/PRD, avec 12 sièges, le SP/PS, avec neuf et le SVP/UDC, avec sept. Les autres sièges étaient là aussi échus à de petits partis.
En décembre, le Parlement a élu les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement) pour un mandat de quatre ans. Depuis 1959, le Conseil fédéral se compose de représentants des quatre principaux partis : SVP/UDC, SP/PS, FDP/PRD et CVP/PDC. Etonnamment, la figure la plus en vue de le SVP/UDC, Christoph Blocher, n'a pas été réélu, l'Assemblée fédérale lui ayant préféré Mme Eveline Widmer-Schlumpf (SVP/UDC). Le SVP/UDC s'est ainsi retrouvée sur les bancs de l'opposition et a dû exclure ses deux représentants au gouvernement de son groupe parlementaire. Ces derniers ont alors fondé le Parti bourgeois démocratique (BDP/PBD) en novembre 2008, sous la conduite de M. Hans Grunder. En décembre 2008, le SVP/UDC a rejoint la coalition au pouvoir.
Après le tremblement de terre qui a frappé le Japon en mars 2011 et la catastrophe nucléaire de Fukushima qui s'en est suivie, les autorités suisses ont annoncé en mai vouloir supprimer toutes les centrales nucléaires à l'horizon 2035. Le 9 juin et le 28 septembre respectivement, le Conseil national et le Conseil des Etats ont approuvé le projet du gouvernement.
En 2011, 3 458 candidats se sont présentés à l'élection du Conseil national.
Le SVP/UDC dirigée par M. Toni Brunner depuis mars 2008 entendait protéger l'indépendance de la Suisse en refusant qu'elle entre dans l'Union européenne et dans l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (OTAN). Elle promettait également de limiter le nombre d'immigrés et d'expulser les étrangers se rendant coupables de délits. Le SVP/UDC voulait organiser un référendum contre « l'immigration massive ». Peu avant le scrutin, elle annonçait avoir recueilli les 100 000 signatures nécessaires à l'organisation d'un référendum.
Le SP/PS de M. Christian Levrat a fait campagne sous le slogan "Pour tous, sans privilèges", prenant l'engagement de porter la proportion d'énergies renouvelables à 50 % de la consommation suisse avant 2030 et de créer une caisse publique d'assurance maladie.
Le FDP/PRD de Fulvio Pelli promettait de soutenir les petites et moyennes entreprises dans une optique de création d'emplois. Il voulait réformer le système d'assurance sociale pour le consolider durablement.
Le CVP/PDC de M. Christophe Darbellay promettait de favoriser les activités économiques ne portant pas atteinte à l'environnement. Sur le plan de l'immigration, il entendait améliorer l'intégration des immigrés et raccourcir le traitement des demandes d'asile. Il souhaitait perpétuer la tradition humanitaire de la Suisse, tout en luttant contre les abus.
Le BDP/PBD de M. Grunder comptait pour sa part lutter contre la fraude et l'évasion fiscale et mettre fin à l'endettement du système de protection sociale.
Le GPS/PES de M. Ueli Leuenberger promettait de continuer à se battre contre la construction de nouvelles centrales nucléaires. Un autre parti écologique, le Parti écologiste libéral (GLP/PVL) de M. Martin Bäumle, promettait de remplacer la TVA par une taxe sur les énergies non renouvelables.
Le 23 octobre, 48,5 % des 5.1 millions d'électeurs inscrits se sont rendus aux urnes.
Le SVP/UDC est demeuré le parti majoritaire au Conseil national avec 54 sièges, contre 60 auparavant. Le SP/PS a progressé de six sièges et en détient donc 46. Le FDP/PRD et le CVP/PDC en ont obtenu respectivement 30 et 28. Le GPS/PES en a remporté 15, en recul de cinq, et le GLP/PVL, 12. Le BDP/PBD a remporté neuf sièges, tandis que les autres sont allés à de petits partis. En tout, 59 femmes ont été élues.
Quinze cantons ont tenu un second tour pour l'élection du Conseil des Etats entre le 13 novembre et le 4 décembre. Le CVP/PDC est arrivé en tête avec 13 sièges, suivi du FDP/PRD et du SP/PS, qui en ont obtenu 11 chacun. Les sièges restants sont allés à de petits partis représentés au Conseil national. En tout, neuf femmes ont été élues.
Le 5 décembre, le Parlement nouvellement élu a tenu sa première séance. Le Conseil national a élu M. Hansjörg Walter (SVP/UDC) à sa présidence. Le Conseil des Etats, lui, a élu M. Hans Altherr (FDP/PRD).
Le 14 décembre, le Parlement a élu les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement) pour un mandat de quatre ans.
Note:
Les sièges des deux demi-cantons ci-après avaient été attribués avant octobre 2011.
- Appenzell Rhodes-Intérieures : un candidat du CVP/PDC avait été élu par le « Landsgemeinde » (assemblée cantonale des citoyens) en mai 2011.
- Nidwald : un candidat du CVP/PDC avait été élu tacitement (sans vote formel) en septembre 2011. |