Nom du parlement (générique / traduit) |
Asamblea Nacional / Assemblée nationale |
Structure du parlement |
Monocaméral |
CONTEXTE |
Dernières élections / renouvellement (de/à) |
26 septembre 2010 |
But des élections |
Election de tous les membres de l'Assemblée nationale. |
Le 14 avril 2010, la Commission électorale nationale (CNE) a annoncé des élections législatives pour le 26 septembre, trois mois avant la fin de la législature du Parlement sortant, prévue en décembre 2010. Les 165 sièges de l'Assemblée nationale étaient en jeu.
Les élections précédentes (décembre 2005) avaient été boycottées par les trois principaux partis d'opposition - Action démocratique (AD), Projet Venezuela (PRYZL) et le Parti social-chrétien (COPEI) - et avaient été marquées par un faible taux de participation - 25 %, contre 56 % en 2000. Le Mouvement de la cinquième république (MVR) du Président Hugo Chavez et de ses alliés avait remporté une victoire écrasante avec 161 sièges sur 167. D'autres candidats soutenant le Président, au pouvoir depuis 1999, s'étaient partagé le reste des sièges.
Les élections de 2010 étaient régies par une nouvelle loi électorale adoptée par l'Assemblée nationale en juillet 2009 (" Ley de Procesos Electorales "). Cette loi contient des dispositions censées favoriser les principaux candidats et partis politiques (voir note 1). Elle assouplit également les conditions pour être électeur, en autorisant les étrangers de plus de 18 ans vivant au Venezuela depuis plus de 10 ans à s'inscrire sur les listes. Au titre de la précédente loi électorale, il fallait être Vénézuélien de naissance pour pouvoir voter. La loi a été publiée au Journal officiel en août 2009. Le même mois, l'Assemblée nationale a adopté une autre loi autorisant la CNE à redécouper les circonscriptions électorales à tout moment. Selon les alliés du Président Chávez, les nouvelles circonscriptions favoriseraient les autochtones et d'autres groupes marginalisés. Quant aux dirigeants de l'opposition, ils ont fait valoir que la CNE modifierait les circonscriptions de manière à accroître la représentation du parti au pouvoir. Les circonscriptions utilisées lors des élections de 2010 auraient accordé une plus grande représentation par habitant aux états dans lesquels le Président Chávez disposait d'un fort soutien. La même loi réduisait le pourcentage de sièges pourvus au titre du système de représentation proportionnelle, ceux-ci passant de 40 à environ 30 pour cent, soit 25 sièges sur 165.
En juin 2009, 11 partis de l'opposition ont formé la Coordination de l'union démocratique (MUD), en vue des élections législatives de 2010. La Coordination était dirigée par le Président du COPEI, M. Luis Ignacio Planas. En avril 2010, la MUD était composée de 50 partis et groupes. Les principaux partis étaient le COPEI, l'AD, le Mouvement pour le socialisme, le Parti de la Cause radicale (" La Causa Radical ") et du drapeau rouge, Un nouveau temps (Nuevo Tiempo), La justice d'abord (Primero Justicia), Pour la démocratie sociale (PODEMOS) et Des comptes clairs (Cuentas Claras).
Aux élections de 2010, 6 411 candidats étaient en lice. Le Président Chávez dirigeait le Parti socialiste uni du Vénézuéla (PSUV). Il affrontait la MUD.
Le Président Chávez, bien qu'il ne fût pas candidat aux législatives, a dominé la campagne du PSUV. Il a accusé les partis de l'opposition de servir les intérêts des nantis et du Gouvernement américain. Il a exhorté les électeurs à continuer à soutenir la " Révolution bolivarienne ". Chávez a déclaré que son objectif était de remporter la majorité des deux tiers à la nouvelle Assemblée nationale, soit la majorité requise, entre autres, pour modifier la Constitution, nommer et limoger les membres de la Cour suprême de justice et de la CNE, et créer et abolir les commissions permanentes de l'Assemblée nationale.
Le Président Chávez aurait été critiqué au sujet des pénuries d'eau et d'électricité qui frappent le pays depuis fin 2009, et de la hausse du taux de criminalité (entre 13 000 et 16 000 personnes ont été assassinées depuis 2009).
La MUD a promis de rétablir une Assemblée nationale "plurielle" et de limiter l'ingérence de l'exécutif, pour permettre aux Vénézuéliens de vivre et de progresser en paix. Le parti s'est engagé à faire de l'Assemblée nationale un lieu de dialogue, de tolérance et de consensus pour trouver des solutions aux problèmes du pays, afin de garantir à tous les citoyens une meilleure vie.
La MUD comptait parmi ses candidats des adversaires déclarés du Président Chávez, comme Mme Maria Corina Machado et M. Enrique Mendoza, dirigeant de la Coordination démocratique (CD, ancienne alliance de l'opposition). En 2004, Súmate, organisation non gouvernementale, alors dirigée par Mme Machado, avait lancé une pétition à laquelle était associée le CD, qui visait à révoquer le Président Chávez. Mme Machado a par la suite été accusée de trahison et de conspiration. Elle a exhorté les électeurs à rejeter le " communisme à la cubaine ".
Parmi ses principaux candidats, la MUD comptait aussi M. Iván Simonovis, ancien chef de police purgeant une peine de prison pour avoir participé à un coup d'Etat en 2002, et Manuel Rosales, dirigeant du parti Un nouveau temps, qui s'était présenté contre M. Chávez aux élections présidentielles de 2006 et vit depuis en exil au Pérou.
Sur les quelque 17 millions d'électeurs inscrits, 66,45 % se sont rendus aux urnes, soit une progression considérable par rapport aux 25 % enregistrés en 2005.
Le PSUV a remporté 46 % des voix et 95 % des 165 sièges. Avec ses trois alliés, qui ont chacun remporté un siège (voir note 2), le camp du Président a remporté 98 sièges. Il lui en a pourtant manqué 12 pour obtenir la majorité des deux tiers. La MUD a remporté 48 % des suffrages, mais n'a obtenu que 65 sièges, essentiellement en raison du découpage électoral utilisé aux élections de 2010 (voir note 3). Un autre parti d'opposition, Patrie pour tous (Patria Para Todos), a remporté deux sièges avec 2,9 % des voix.
Mme Machado et M. Mendoza du MUD ont remporté le plus de voix au niveau national et ont été élus au Parlement.
Le 5 janvier 2011, l'Assemblée nationale nouvellement élue a tenu sa première séance et élu M. Fernando Soto Rojas (PSUV) à la présidence.
Note 1 :
La nouvelle loi prévoit un scrutin "jumelé" (morochas) selon lequel deux partis différents peuvent désigner un même candidat : une fois pour une liste de parti et une fois en tant que candidat d'une circonscription (majorité).
Note 2 :
Les alliés du PSUV qui ont remporté des sièges étaient le Parti communiste du Venezuela (PCV), ainsi que deux partis représentant la communauté autochtone : le CONIVE, Conseil national indien du Venezuela, et la Fondation pour la formation, l'intégration et la dignité.
Note 3 :
Les résultats des élections de 2010 ont montré que la MUD avait obtenu davantage de voix dans les six circonscriptions disposant du plus nombre d'électeurs - Zulia, Miranda, Carabobo, Lara, Aragua et le District métropolitain, qui comprend 9 319 360 d'électeurs inscrits (52 % des électeurs). Toutefois, ces circonscriptions n'élisent que 64 membres sur 165 (39 %) à l'Assemblée nationale. |
RESULTATS DES ELECTIONS |
Tours de votes |
Tour no 1 | 26 septembre 2010 |
Nombre d'électeurs inscrits Votants Bulletins blancs ou nuls Suffrages valables |
17'575'975 11'679'235 (66.45%)
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Notes
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Répartition des sièges |
Tour no 1
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Parti / Formation politique |
Total
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Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) et ses alliés |
98
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Coordination de l'union démocratique (MUD) |
65
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La patrie pour tous (PPT) |
2
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Répartition des sièges entre hommes et femmes |
Hommes Femmes Pourcentage de femmes |
137 28 16.97%
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Répartition des sièges selon l'âge |
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Répartition des sièges selon la profession |
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Commentaires |
Sources:
National Assembly (01.02.2011)
http://www.cne.gob.ve
Note sur la répartition des sièges:
Les sièges obtenus par le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) et ses alliés comprennent :
- PSUV: 95 sièges
- Parti communiste du Venezuela (PCV): 1 siège
- CONIVE, Conseil national indien du Venezuela: 1 siège*
- Fondation pour la formation, l'intégration et la dignité: 1 siège*
La répartition des sièges obtenus par la Coordination de l'union démocratique (MUD) sous le scrutin majoritaire:
- Un nouveau temps: 10 sièges
- La justice d'abord: 10 sièges
- Action démocratique (AD): 8 sièges
- Parti social-chrétien (COPEI - Comité d'organisation politique électorale indépendante): 5 sièges
- Pour la démocratie sociale (PODEMOS): 2 sièges
- Des comptes clairs (Cuentas Claras): 1 siège
- La Cause radicale (La Causa Radical): 1 siège
- Projet Venezuela (PRYZL): 1 siège
- Mouvement autochtone autonome de l'Etat de Zulia: 1 siège*
*Ces sièges sont réservés aux populations autochtones. |
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