Nom du parlement (générique / traduit) |
Majlis Al-Umma / Assemblée nationale |
Structure du parlement |
Bicaméral |
Nom de la chambre (générique / traduit) |
Majlis Al-Nuwaab / Chambre des Représentants |
Autre chambre (pour les parlements bicaméraux) |
Majlis Al-Aayan / Sénat
|
CONTEXTE |
Dernières élections / renouvellement (de/à) |
9 novembre 2010 |
But des élections |
Des élections anticipées se sont tenues pour la Chambre des représentants élargie à 120 membres à la suite de la dissolution du 24 novembre 2009. Les élections précédentes avaient eu lieu en novembre 2007. |
Les élections de 2010 ont fait suite à la dissolution anticipée de la Chambre des représentants décidée par le Roi Abdallah II en novembre 2009. Les 120 sièges de la Chambre (qui en comptait auparavant 110) étaient à pourvoir.
Lors des élections précédentes
tenues en novembre 2007
les indépendants et candidats tribaux fidèles au Roi avaient remporté la majorité des 110 sièges
tandis que le principal parti d'opposition - le Front d'action islamique (IAF
aile politique des Frères musulmans en Jordanie) - avait connu un net recul
passant de 17 sièges à six.
Les élections de 2007 s'étaient déroulées conformément à la loi électorale qui prévoyait des circonscriptions plurinominales dans lesquelles les électeurs votaient pour un seul candidat. La loi conférait moins de sièges aux circonscriptions urbaines
où vivent beaucoup de citoyens d'origine palestinienne. La moitié des 6 millions d'habitants du pays sont en effet Palestiniens
ou d'ascendance palestinienne. Pour la plupart
ils sont arrivés en Jordanie après avoir fui la Cisjordanie en 1967
lorsqu'Israël a pris le contrôle de ce territoire.
La Loi de 2007 sur les partis politiques prévoyait qu'il fallait au moins 500 adhérents
dans cinq gouvernorats
pour fonder un parti politique. A la date d'avril 2008
24 des 36 partis politiques existants étaient dissous (ou avaient cessé d'exister juridiquement). Seuls 12 partis
dont le Front d'action islamique
avaient réussi à se faire reconnaître comme tels.
Le 23 novembre 2009
le Roi Abdallah II a dissous la Chambre des représentants par décret
avec effet le lendemain
deux ans avant le terme de la législature. Le décret ne précisait pas la raison de cette dissolution
mais dans la période qui l'a précédée
le Parlement se serait vu reprocher un manque d'efficacité. C'était la deuxième fois depuis son accession au trône
en 1999
que le Roi dissolvait le Parlement avant l'échéance normale. Il avait chargé son Premier ministre
Nader Dahabi
d'organiser les élections législatives
qu'il voulait " transparentes et régulières
pour rendre compte de la volonté de réforme de la Jordanie ".
Le scrutin a été reporté pour permettre la rédaction d'une loi électorale. Le Roi a ensuite pris 30 ordonnances
dont la Loi n°9 de 2009
dite " loi électorale provisoire ". Le 24 mai 2010
le Gouvernement a promulgué cette loi
qui allait permettre la tenue du scrutin. Le 15 juin
il a fixé les élections législatives au 9 novembre.
La nouvelle loi prévoit une Chambre des représentants de 120 membres (contre 110 auparavant). Douze sièges sont désormais réservés aux femmes (deux fois plus que précédemment) et douze autres aux minorités (neuf pour les Chrétiens et trois pour les Circassiens)
sans modification.
Le gouvernement estimait que cette modification visait à enrayer le tribalisme en ce sens qu'elle ne spécifiait pas la délimitation géographique des sous-districts. Pourtant
de nombreux analystes pensaient au contraire que le rétrécissement des sous-districts allait renforcer le tribalisme
en ce sens que les candidats feraient campagne auprès d'un public plus restreint qu'auparavant. Certains estimaient aussi que ce découpage risquait de conduire à ce que dans certaines circonscriptions électorales
des candidats l'emportent sur leurs adversaires malgré un nombre inférieur de voix
en fonction du sous-district qu'ils représenteraient. La nouvelle loi confère des sièges supplémentaires aux zones urbaines
mais en accorde beaucoup plus aux zones rurales. Le Front d'action islamique a critiqué cette nouvelle loi qui vise selon lui à limiter sa représentation au Parlement et donc celle des Frères musulmans. En septembre
l'IAF a annoncé qu'il boycotterait les élections.
Au total
763 candidats - dont 100 parlementaires sortants et 134 femmes - se sont présentés
pour la plupart
sans étiquette
bien qu'étant étroitement liés à des tribus traditionnellement favorables au Roi. Sept candidats du Front d'action islamique ont refusé de boycotter le scrutin et se sont présentés comme indépendants.
Les élections se sont déroulées dans un contexte de graves difficultés économiques. Le déficit budgétaire avait atteint le niveau record de 2 milliards de dollars E.-U. et la dette a explosé
s'établissant à 4
7 milliards de dollars en août 2010
soit près de 60 % du PIB de la Jordanie. Enfin
le chômage approchait les 13 %. Le Premier ministre
M. Al-Rifai
s'était donc engagé à réduire de moitié le déficit public en un an.
Sans surprise
la campagne a porté principalement sur la lutte contre l'inflation
l'augmentation des prix du pétrole et des denrées alimentaires
et le chômage. A la mi-octobre
un parlementaire israélien a déclaré que " la solution " au conflit israélo-palestinien était d'envisager d'installer le futur Etat palestinien en Jordanie
ce qui a mis le processus de paix israélo-palestinien au coeur des débats.
Indépendamment de leurs convictions politiques
nombre de candidats s'en sont pris à Israël
s'engageant à défendre leur pays contre la " menace israélienne "
en évitant toutefois les appels à la violence. Certains voulaient abroger le Traité de paix avec Israël signé en 1994 par le Roi Hussein. La Jordanie et l'Egypte sont les seuls Etats arabes à avoir trouvé un accord de paix avec l'Etat hébreu. Le Roi Abdallah II a rappelé qu'il n'accepterait aucun règlement du conflit palestinien aux dépens de son pays.
Soucieux d'inciter les citoyens à aller voter
le gouvernement a fait du jour du scrutin un jour férié. D'après les chiffres officiels
53 % des 2
37 millions d'électeurs inscrits ont accompli leur devoir électoral. Le taux de participation a été plus élevé dans les zones rurales que dans les villes où le Front d'action islamique trouve son soutien. A Amman
la capitale
seuls 34 % des électeurs se sont rendus aux urnes.
La police a fait état de 53 incidents violents en différents endroits du pays
le jour du scrutin
dont un qui a fait un mort
un jeune homme de 25 ans tué dans une fusillade entre partisans de candidats rivaux.
Pour la première fois
le gouvernement a autorisé la venue de 250 observateurs internationaux chargés de suivre les élections. Le National Democratic Institute (NDI) a noté une nette amélioration par rapport à 2007 et en a recommandé d'autres dans l'administration des élections.
Les candidats progouvernementaux et les proches du Roi Abdallah II l'ont emporté. Vingt anciens ministres et 78 candidats de familles tribales bédouines élus pour la première fois ont fait leur entrée au Parlement. Un membre du Front d'action islamique qui s'était présenté sans étiquette a été élu. En tout
13 femmes ont été élues (dont 12 grâce aux sièges réservés). Une candidate d'une circonscription bédouine a obtenu un des sièges réservés aux minorités
devenant ainsi la première Bédouine à siéger à la Chambre des représentants.
Le Secrétaire général du Front d'action islamique
Hamzah Mansour
a dénoncé les résultats du scrutin
entaché selon lui d'irrégularités
parmi lesquelles l'achat de voix. Certains candidats malheureux
qui avaient obtenu davantage de voix que les candidats élus dans leur circonscription électorale
ont demandé que la loi électorale soit modifiée.
Le 20 novembre
le Roi Abdallah II a chargé M. Samir Al-Rifai de former un gouvernement. Le nouveau gouvernement compte 30 ministres
dont trois femmes. Il a été approuvé par décret royal
le 24 novembre.
Le 25 novembre
le Roi Abdallah II a nommé 60 sénateurs
dont neuf femmes. M. Taher Al-Masri a été reconduit à la présidence du Sénat
par décret royal.
Le 28 novembre
le Roi Abdallah II a officiellement inauguré le Parlement. Le jour-même
la Chambre des représentants à élu l'ancien Premier ministre
M. Faisal Al-Fayez
à sa présidence. |
RESULTATS DES ELECTIONS |
Tours de votes |
Tour no 1 | 9 novembre 2010 |
Nombre d'électeurs inscrits Votants Bulletins blancs ou nuls Suffrages valables |
2'370'000 53%
|
Notes
|
|
Répartition des votes |
|
Répartition des sièges |
|
Répartition des sièges entre hommes et femmes |
Hommes Femmes Pourcentage de femmes |
107 13 10.83%
|
Répartition des sièges selon l'âge |
|
|
Répartition des sièges selon la profession |
|
Commentaires |
|