Les Roumains ont participé le 28 novembre 2004 au premier tour des élections pour élire le chef de l'Etat, devant succéder au Président sortant Ion Iliescu. Des élections législatives ont aussi été organisées pour élire les membres des deux chambres du Parlement. Ion Iliescu, qui achevait son deuxième (et dernier) mandat, a brigué un siège au Sénat sous la bannière du Parti social démocrate au pouvoir.
Les sondages indiquaient que le Parti social démocrate (PSD), qui se présentait au sein d'une alliance avec le Parti humaniste de Roumanie, d'obédience sociale libérale (PUR), devait devancer de six points Justice et Vérité, en seconde position, alliance politique composée de deux partis : le parti démocrate, de centre gauche, et le Parti libéral national, de centre droit. Le Parti de la Grande Roumanie (PRM) de M. Corneliu Vadim Tudor venait en troisième position, avec 13 % des voix.
Douze candidats étaient en lice aux elections présidentielles, les deux favoris étant le Premier Ministre sortant, Adrian Nastase (PSD), et le candidat de Justice et Vérité, maire de Bucarest, Traian Basescu. Tous deux défendaient avec ferveur l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne en 2007, et le maintien de relations étroites avec les Etats-Unis. Ils étaient en revanche plus partagés sur les affaires intérieures. L'alliance Justice et Vérité a déclaré qu'elle combattrait la corruption généralisée au sein de l'administration et qu'elle mettrait en place un impôt fixe de 16 % des revenus et profits personnels pour lutter contre l'économie clandestine très étendue en Roumanie. Le PSD s'est défendu en déclarant être le seul parti ayant suffisamment d'expérience pour diriger le pays.
Les analystes estimaient que les électeurs pourraient se rallier à l'alliance Justice et Vérité, et à sa critique de la corruption généralisée et du faible niveau de vie laissés par le parti au pouvoir, mais indiquaient également que de nombreux d'électeurs attribuaient au PSD l'adhésion de la Roumanie à l'OTAN et la stimulation de la croissance économique du pays.
Dix huit observateurs internationaux de 13 pays participant à la mission de l'Organisation pour la sécurité et la cooperation en Europe (OSCE) ont déclaré que les élections avaient été bien organisées et professionnelles, mais que certains problèmes de procédure avaient été relevés concernant la suppression des cartes d'électeurs, qui aurait pu permettre de voter plus d'une fois. L'Association indépendante pro-démocratie, qui avait déployé plus de 3 000 observateurs dans les bureaux de vote, s'est aussi dite préoccupée de ce que les électeurs ont pu se présenter dans n'importe quel bureau de vote du pays, ce qui a laissé la voie libre aux votes multiples. Selon l'organisation, certains électeurs ont admis avoir vendu leurs voix dans certaines localités.
Le 1er décembre 2004, le Bureau électoral central a annoncé les résultats définitifs, d'après lesquels l'alliance électorale PSD - PUR a remporté 36,61 % des voix à la Chambre des députés, suivie de l'alliance Justice et Vérité (31,33 %), du Parti de la Grande Roumanie (PRM) (12,92 %) et de la Fédération démocratique hongroise de Roumanie (UDMR) (6,17 %). Au Sénat, l'alliance PSD-PUR est arrivée en tête avec 37,13 %, suivie par l'alliance Justice et Vérité (31,77 %), le PRM (13,63 %) et l'UDMR (6,23 %).
Au premier tour des élections présidentielles, le candidat du PSD, M. Nastase, a remporté 40,94 %, devançant de sept points M. Basescu (33,92 %). Le second tour s'est tenu le 12 décembre 2004. Le candidat de l'alliance Justice et Vérité a remporté 51,23 % des voix, contre 48,77 % pour le candidat du PSD. |