Nom du parlement |
- |
Structure du parlement |
Bicaméral |
Nom de la chambre (générique / traduit) |
Drzavni Zbor / Assemblée nationale |
Autre chambre (pour les parlements bicaméraux) |
Drzavni Svet / Conseil national
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CONTEXTE |
Dernières élections / renouvellement (de/à) |
4 décembre 2011 |
But des élections |
Renouvellement de tous les membres de l'Assemblée nationale à la suite de la dissolution anticipée de cet organe le 21 octobre 2011. Les précédentes élections à l'Assemblée nationale avaient eu lieu en septembre 2008. |
Les élections de décembre 2011 faisaient suite à une motion de censure adoptée en septembre 2011 contre le Premier ministre. C'était la première fois qu'avaient lieu des élections anticipées depuis l'indépendance du pays en 1991.
Lors des élections précédentes, tenues en septembre 2008, la coalition d'opposition réunissant les Sociaux-démocrates (SD), le parti ZARES (" Pour une politique nouvelle et réelle ") et le Parti libéral-démocrate de Slovénie (LDS), avait remporté 43 sièges sur les 90 que compte l'Assemblée nationale. Le Parti démocrate slovène (SDS) du Premier ministre Janez Jansa en avait obtenu 28 et son partenaire, le Parti populaire chrétien "Nouvelle Slovénie" (NSi), aucun. Les sièges restants s'étaient répartis entre de petits partis. Le mois suivant, l'Assemblée nationale avait élu M. Pavel Gantar (ZARES) à sa présidence. En novembre, elle avait élu M. Borut Pahor (social-démocrate) Premier ministre. Celui-ci avait formé un gouvernement de coalition dans lequel figuraient des membres du SD, du ZARES, du LDS et du Parti démocratique des retraités (DeSUS, sept sièges).
La crise économique mondiale, qui a débuté en 2008, a gravement touché l'économie slovène. Fin 2010, la dette publique avait atteint 13,6 milliards d'euros, soit 37,9 du PIB. L'économie a encore été affaiblie par la crise de l'euro en 2011. Le Premier ministre a annoncé une série de réformes, notamment une réforme des retraites qui porterait l'âge légal de la retraite à 65 ans pour les hommes et les femmes (jusque-là fixé à 63 ans pour les hommes et à 56 ans et huit mois pour les femmes). En avril, le DeSUS a annoncé son intention de se retirer du gouvernement pour dénoncer la réforme des retraites. Plusieurs ministres du DeSUS et du ZARES ont donc quitté le gouvernement en avril et en mai.
Le 3 juin, le pays était appelé à se prononcer sur trois référendums, dont un sur la réforme des retraites. Les trois propositions ont été rejetées (voir note). Le leader du ZARES, Gregor Golobic, a alors demandé la démission du Premier ministre. Le 28 juin, les trois ministres du ZARES encore au gouvernement ont démissionné, scellant de fait le retrait du parti du gouvernement. Le Président de l'Assemblée nationale, M. Gantar (ZARES), qui a lui aussi remis sa démission, a été remplacé par M. Ljubo Germic (LDS). Le Premier ministre s'est ainsi retrouvé avec un gouvernement minoritaire, dans lequel ne figuraient plus que des membres des partis social-démocrate (SD) et libéral-démocrate (LDS).
En septembre, accusant le gouvernement de corruption et de mauvaise gestion de l'économie, le SDS a introduit une motion de censure contre le Premier ministre. Cette motion intervenait alors même que l'Assemblée nationale était appelée à voter sur le Fonds européen de stabilité financière (fonds destiné à sauver les pays de la zone euro pris au piège de la dette), dont l'existence dépendait d'un vote de ratification de tous les Etats membres de l'UE. Le Premier ministre a demandé à l'Assemblée nationale de soutenir son gouvernement, plutôt que de faire le choix d'élections anticipées au beau milieu de la crise financière européenne. Selon lui, la Slovénie ne pouvait s'offrir le luxe d'une crise politique. La motion de censure a néanmoins été adoptée le 20 septembre. C'était la troisième fois qu'un Premier ministre était écarté de la sorte depuis 1991.
Bien que le Président Danilo Türk (indépendant) ait organisé des consultations avec les partis représentés au Parlement, aucun d'entre eux n'a désigné de candidat pour remplacer le Premier ministre. La Constitution slovène dispose que si un nouveau Premier ministre n'est pas nommé dans un délai de 30 jours, des élections anticipées doivent être organisées. Le 21 octobre, le Président Türk a donc dissous l'Assemblée nationale et annoncé des élections anticipées pour le 4 décembre, avec neuf mois d'avance sur le calendrier électoral.
En tout, 1 376 candidats de 21 partis se sont présentés aux élections. Les principaux partis en lice étaient le Parti social-démocrate (SD), le Parti démocrate (SDS) et deux partis fondés en octobre 2011 : la Liste Slovénie positive, du Maire de Ljubjana (la capitale), Zoran Jankovic, et l'Alliance des citoyens, emmenée par le Ministre de la fonction publique, Gregor Virant.
M. Pahor (SD) a déclaré que son gouvernement avait ouvert la voie au développement du pays durant les trois dernières années, appelant les électeurs à soutenir son parti, qui avait selon lui la vision, la sagesse et l'expérience nécessaires.
Le SDS de M. Jansa promettait de promouvoir l'industrie du bois et le tourisme pour relancer l'économie et créer de l'emploi. Le parti comptait aussi porter le financement de la recherche à 3 % du PIB, à l'horizon 2015.
M. Jankovic avançait que Slovénie positive serait la garantie d'un Etat " en bonne santé au plan économique " et s'est engagé à aider les personnes qui avaient les salaires et les retraites les plus faibles.
Gregor Virant estimait pour sa part que l'Alliance des citoyens était le choix à faire pour tous les citoyens qui voulaient en finir avec les affrontements entre la gauche et la droite. L'Alliance des citoyens présentait une liste préalable de candidats aux fonctions ministérielles et s'engageait à faire du prochain gouvernement un " cabinet d'experts ".
S'agissant des forces slovènes déployées en Afghanistan - environ 90 soldats selon les chiffres de décembre 2011 - la liste Slovénie positive de M. Jankovic a déclaré qu'il les rappellerait dès sa première année au pouvoir. Le SD et le SDS étaient eux aussi en faveur d'un retrait d'Afghanistan, sans indiquer toutefois de date précise. Ils estimaient que ce départ devait se faire dans le cadre d'un accord avec les forces alliées. L'Alliance des citoyens n'a quant à elle pas pris clairement position sur le sujet.
Sur 1,5 million d'électeurs inscrits, 65,60 % se sont rendus aux urnes.
Les résultats définitifs ont donné une victoire inattendue à la liste Slovénie positive qui n'avait que deux mois d'existence, avec 28 sièges, soit deux de plus que le SDS. Le Parti social-démocrate du Premier ministre sortant a remporté 10 sièges et l'Alliance des citoyens, huit. En tout, 29 femmes ont été élues.
Le 21 décembre, l'Assemblée nationale nouvellement élue a tenu sa première séance et élu Gregor Virant (Alliance des citoyens) à sa présidence.
Le 4 janvier 2012, le Président Türk a nommé M. Jankovic Premier ministre. En Slovénie, le Premier ministre désigné doit obtenir un vote de confiance de la majorité de l'Assemblée nationale, avant que la décision du Président de la République ne prenne effet. Or, le 11 janvier, l'Assemblée nationale a rejeté sa candidature.
En pareil cas, la Constitution slovène veut qu'un groupe d'au moins dix parlementaires propose le nom d'un Premier ministre, qui doit ensuite faire l'objet d'un vote de confiance de l'Assemblée nationale, si le Président ne soutient pas sa candidature. Le 25 janvier, l'ancien Premier ministre Jansa (SDS) a annoncé qu'il avait reçu le soutien de cinq partis de centre-droit pour former un nouveau gouvernement. Le Président Türk a fait valoir que M. Jansa n'avait pas la légitimité requise pour former un gouvernement, faisant allusion à des accusations de corruption en rapport avec son mandat précédent, qui n'avaient pas été levées.
Le 28 janvier, l'Assemblée nationale a néanmoins réélu M. Jansa (SDS) Premier ministre. Celui-ci a ensuite formé un gouvernement de coalition dans lequel figuraient le SDS, l'Alliance des citoyens, le DeSUS (six sièges), le Parti populaire (SLS, six sièges) et le Parti populaire chrétien " Nouvelle Slovénie " (NSi-KLS, quatre sièges).
Note:
Les deux autres propositions rejetées lors des référendums de juin 2011 portaient sur l'ouverture des archives historiques de la police secrète yougoslave et sur une loi sur le travail clandestin. |
RESULTATS DES ELECTIONS |
Tours de votes |
Tour no 1 | 4 décembre 2011 |
Nombre d'électeurs inscrits Votants Bulletins blancs ou nuls Suffrages valables |
1'709'692 1'121'573 (65.6%)
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Notes
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Répartition des sièges |
Tour no 1
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Parti / Formation politique |
Total
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Parti " Slovénie positive " |
28
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Parti démocrate slovène (SDS) |
26
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Démocrates sociaux |
10
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Liste des citoyens-Gregor Virant |
8
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Parti démocratique des retraités de Slovénie (DeSUS) |
6
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Parti populaire slovène (SLS) |
6
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Nouvelle Slovénie-Parti populaire chrétien (NSi-KLS) |
4
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Représentants des minorités ethniques |
2
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Répartition des sièges entre hommes et femmes |
Hommes Femmes Pourcentage de femmes |
61 29 32.22%
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Répartition des sièges selon l'âge |
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Répartition des sièges selon la profession |
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Commentaires |
Sources:
Assemblée nationale (19.12.2011, 22.12.2011, 01.01.2014)
http://volitve.gov.si/dz2011/en/
Note sur la répartition des sièges :
Par " Représentants de minorités ethniques ", on entend les parlementaires représentant les communautés slovènes italienne et hongroise, élus séparément. |
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