Le 20 avril 2007, le Président Paul Biya a annoncé la tenue d'élections législatives et municipales au 22 juillet.
Lors des dernières élections, en 2002, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (CPDM) du Président Biya avait remporté 149 des 180 sièges de l'Assemblée nationale. Le principal parti d'opposition, le Front social démocrate (SDF) en avait obtenu 22, et l'Union démocratique du Cameroun (UDC), autre parti d'opposition, cinq.
En 2007, 45 partis et 1 274 candidats étaient en lice pour les 180 sièges à pourvoir. Le CPDM étant le seul parti à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, on s'attendait généralement à ce qu'il préserve sa position dominante à l'Assemblée nationale. Le Président Biya demandait aux électeurs de prendre acte de ses réussites et promettait de travailler plus avant à une bonne gouvernance.
Le SDF, dirigé par M. John Fru Ndi, appelait l'attention sur la corruption, après que le Cameroun s'était classé parmi les cinq pays les plus mal notés selon le Governance Perception Index de l'Université de Harvard. Par ailleurs, l'opposition accusait le CPDM d'essayer de modifier la Constitution pour permettre à M. Biya, Président du Cameroun depuis 1984, de briguer un troisième mandat.
Les partis d'opposition ont fait campagne dans leurs fiefs respectifs. Le SDF avait l'essentiel de ses militants dans les provinces de langue anglaise, au Nord-Ouest et au Sud-Ouest. Le chef de l'UDC, M. Amadou Ndam Njoya (important candidat de l'opposition aux élections présidentielles de 2004), trouvait son soutien dans la province de l'Ouest. Enfin, un autre parti d'opposition, le Mouvement progressiste (MP), a lui aussi présenté des candidats.
Environ 62 % des 5,5 millions d'électeurs inscrits ont voté.
Le SDF et les autres partis d'opposition ont dénoncé une fraude électorale et ont contesté les résultats des élections en justice. Au total, 103 plaintes ont été déposées auprès de la Cour suprême, qui a annulé les résultats des élections dans cinq circonscriptions. De nouvelles élections ont été organisées le 30 septembre, à l'issue desquelles le CDPM a remporté 15 des sièges en jeu et le SDF, deux.
Les résultats finals sont les suivants : 153 sièges pour le CDPM, et six pour son alliée, l'Union nationale pour la démocratie et le progrès. Le principal parti d'opposition, le SDF, a perdu six mandats, en n'en remportant que 16. L'UDC et le MP ont obtenu respectivement quatre mandats et un mandat.
Les parlementaires nouvellement élus ont pris leurs fonctions le 21 août. Le 31 août, ils ont réélu M. Djibril Cavayé Yeguie à la tête de l'Assemblée nationale. |