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2013 - Faites entendre votre voix

Pour faire entendre sa voix en faveur de la démocratie, il faut être déterminé et persévérant, respecter ses adversaires, proscrire la violence et croire au dialogue.

Se faire entendre parmi la multitude

Se faire entendre, c’est avoir davantage prise sur son destin. C’est aussi trouver des sympathisants, participer à une organisation efficace de la vie politique et contribuer à ce que ses aspirations et celles des autres soient reflétées dans une bonne administration publique pour tous.

Le monde entre dans une ère nouvelle où les citoyens participent directement à la vie politique, en grande partie grâce aux nouvelles technologies de la communication. Cette sixième édition de la Journée internationale de la démocratie est plus importante que jamais.

Parlez sans crainte et écoutez

Où que vous viviez et qui que vous soyez, vous pouvez profiter du 15 septembre pour aller à la rencontre de vos pairs, citoyens et législateurs. Dites ce que vous pensez aussi clairement que possible et écoutez ce qu’eux ont à dire. La démocratie n’est pas parfaite, mais en vous faisant entendre, vous la rendrez meilleure.

Manifestation à Valence (Espagne), 21 février 2012. Copyright Eduardo Luzzatti
Le monde entre dans une ère nouvelle où les citoyens s'impliquent directement grâce aux nouvelles technologies de la communication.

Entretiens

Nous avons demandé à plusieurs personnes de nous expliquer pourquoi la démocratie, et la Journée internationale de la démocratie, sont importantes pour eux.

Louisa Wall

Louisa Wall
Parlement
Nouvelle-Zélande

Farkhunda Naderi

Farkhunda Naderi
Parlement
Afghanistan

Ryuhei Kawada

Ryuhei Kawada
Parlement
Japon

Libby Davies

Libby Davies
Parlement
Canada

Norbert Ndihokubwayo

Norbert Ndihokubwayo
Parlement
Burundi

Antonio Palmieri

Antonio Palmieri
Parlement
Italie

Birgitta Jonsdottir

Birgitta Jonsdottir
Parlement
Islande

Jane Smith

Jane Smith
Musée M.A.D.E.
Australie

Joe Sestak

Joe Sestak
Homme Politique
États-Unis

Speech
Louisa Wall

Louisa Wall Députée
Nouvelle-Zélande

"IL EST DE MON DEVOIR QUE LES CITOYENS REÇOIVENT L’AIDE QU’ILS SONT EN DROIT D’ATTENDRE."

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

En 1998, l’équipe néo-zélandaise de rugby féminin des Black Ferns a remporté la Coupe du monde de rugby féminin. En tant que membre de l’équipe, j’étais fière de notre victoire et j’ai regretté que la dirigeante du Parti travailliste et future Première ministre, Helen Clark, n’ait pas salué notre victoire. Il se trouve que j’ai eu l’occasion de la rencontrer dans un avion qui reliait Wellington à Auckland, et de lui faire part de ma déception. Elle a alors engagé la conversation, m’a demandé qui j’étais et m’a invitée en personne à une réception qu’elle organisait dans sa circonscription. J’y suis allée et j’ai intégré le Parti travailliste, dont je fais désormais partie depuis près de 15 ans. C’est ainsi que je me suis présentée aux élections, que je suis devenue membre du Parlement et que depuis le 26 novembre 2011, je suis la députée de la circonscription de Manurewa.

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent à la circonscription que vous représentez ?

Je suis un membre élu du Parlement et je représente tous les électeurs de Manurewa. Notre permanence passe beaucoup de temps à aider les citoyens, principalement dans leurs formalités auprès des services publics. Nous sommes leurs défenseurs et faisons en sorte qu’ils comprennent les rouages de l’administration publique et sachent à qui s’adresser pour obtenir ce dont ils ont besoin. Il est de mon devoir que les citoyens reçoivent l’aide qu’ils sont en droit d’attendre.

Le fait d’être parlementaire implique toujours beaucoup de travail, mais peut parfois être très gratifiant. Y a-t-il une loi, un projet de loi ou une situation en particulier qui vous rende fier/fière de votre action en tant que parlementaire ?

Durant la législature actuelle, la proposition de loi que j’ai déposée en faveur du mariage pour tous a été adoptée – un changement législatif qui constitue une amélioration pour la communauté homosexuelle et transgenre, non seulement dans ma circonscription, mais pour l’ensemble des Néo-Zélandaises et Néo-Zélandais, alors que je ne suis qu’une simple parlementaire de l’opposition. Tout au long des débats qui ont accompagné l’adoption de mon amendement à la législation sur la mariage, les principes d’égalité et de non-discrimination ont été mis en avant et l’accent a été mis sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’idée étant que dans une démocratie moderne, l’Etat doit traiter tous les citoyens sur un pied d’égalité.

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens célèbreront partout dans le monde la Journée internationale de la démocratie de différentes manières. Qu’avez-vous prévu de faire à cette occasion ?

Le 15 septembre 2013 est une journée très spéciale pour le Parti travailliste néo-zélandais, puisque c’est le jour où nous allons choisir notre nouveau dirigeant, qui sera élu par les membres de notre groupe, de notre parti et par nos adhérents et, ce, pour la première fois. Aussi ne fait-il aucun doute que je célèbrerai la démocratie avec le Parti travailliste néo-zélandais que je suis très fière de représenter. L’un des principes qui guident notre parti est que l’autorité politique procède du peuple, par des moyens démocratiques, ce qui est parfaitement conforme à l’idée de la Journée internationale de la démocratie, qui est promouvoir et de défendre les principes de la démocratie.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

« N’est impossible que ce que l’on n’a pas encore fait. » Nelson Mandela

Speech
Farkhunda Naderi

Farkhunda Naderi Députée
Afghanistan

"L'envie de combattre la victimisation des femmes est en moi depuis l'enfance."

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

Paradoxalement, je n'ai jamais aimé la politique et j'étais même critique à son égard - je crois que cette posture m’a amenée, indirectement, à me lancer dans la vie politique. Cela étant, l'envie de combattre la victimisation des femmes est en moi depuis l'enfance, tant et si bien que, avec les années, j’ai pu faire entendre ma voix de plus en plus fort. Mon action bénévole et mon souci de faire prendre conscience aux jeunes et aux femmes de leurs droits et de leurs responsabilités m’ont conduite au Parlement où se décide vraiment la politique.

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent à la circonscription que vous représentez ?

Je suis entrée au Parlement (fin 2010) lorsque l'Afghanistan traversait une période difficile et que les droits des femmes devenaient un combat plus rude parce que l’Occident s’intéressait moins à mon pays en raison de la récession économique et du retrait progressif des troupes occidentales, ce qui a eu un impact négatif tous les secteurs de développement en Afghanistan et aussi sur la sécurité. Du fait de cette insécurité, je n'ai pas eu l’impact que j’aurais souhaité avoir dans ma circonscription. Néanmoins, j'ai pu faire entendre ma voix au Parlement en faveur des droits des femmes et de l'émancipation des jeunes. Je crois que cela encourage tous ceux qui croient en ces valeurs à défendre leurs droits et à croire en leur propre capacité à susciter des évolutions positives dans le pays. Ainsi, quand j'ai soulevé pour la première fois au Parlement la question de la présence de femmes à la Cour suprême afghane, cela semblait être une question taboue mais, plus j’en ai parlé, plus cette question a été traitée avec sérieux - en particulier par les responsables politiques. Aujourd’hui, ce n'est pas seulement mon combat, c’est aussi celui de nombreux parlementaires et militantes.

Y a-t-il une loi, un projet de loi ou une situation en particulier qui vous rende fier/fière de votre action en tant que parlementaire ?

Se battre pour la démocratie dans un pays rongé par la guerre où fondamentalistes et extrémistes sont les plus grands obstacles au développement est très difficile mais il y a aussi des moments où les défis à relever vous incitent à continuer le combat. Lorsque j'ai été récompensée par le prix N PEACE décerné par le PNUD pour mon combat au service de la démocratie et de ses valeurs, j’ai réalisé que, quelle que soit la difficulté de notre action et même s’il nous arrive d’être mécontents du résultat, la lutte inlassable au service des objectifs et de la vision que nous, parlementaires, portons est reconnue.

Comment allez-vous célébrer la Journée internationale de la démocratie le 15 septembre 2013 ?

En m’efforçant de sensibiliser le public.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

« Celui qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais rien tenté. » Albert Einstein

Speech
Ryuhei Kawada

Ryuhei Kawada Député
Japon

"j’étais fermement convaincu que la politique pouvait créer une société qui privilégie avant tout la vie"

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

Quand, à l'âge de 19 ans, j'ai fait savoir que j'étais porteur du VIH, contaminé par des produits sanguins importés, je ne pensais pas que je serais un jour parlementaire. Or, j'ai rencontré des parlementaires par la suite et cela m'a fait prendre conscience du pouvoir de la politique. J'ai décidé plus tard de briguer un mandat pour que plus personne n’ait à pâtir d’erreurs pharmaceutiques. Lorsque j'ai été élu parlementaire pour la première fois en 2007, à l'âge de 31 ans, j’étais fermement convaincu que la politique pouvait créer une société qui privilégie avant tout la vie.

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent à la circonscription que vous représentez ?

J'ai démontré que même un porteur du VIH ou une personne atteinte d’une maladie rare peut jouer un rôle au Parlement. J'ai démontré que l’on peut être élu en tant qu’indépendant, sans appartenir à un parti politique. En tant que parlementaire sans étiquette, j'ai pu promouvoir telle ou telle politique en défendant des projets de loi, en soulevant des questions au Parlement et en négociant avec des responsables gouvernementaux au nom des électeurs.

Qu’est-ce qui qui vous rende fier de votre action en tant que parlementaire ?

Les lettres, fax et courriels de remerciements que je reçois des personnes que je défends, et de leurs familles.

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens vont célébrer la Journée internationale de la démocratie dans le monde entier. Que prévoyez-vous de faire ?

Le 15 septembre est aussi la fête japonaise du respect des personnes âgées et je veux promouvoir cette journée en tant que Journée internationale de la démocratie également. Avant tout, j’espère pouvoir la célébrer avec ma famille et mes amis.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

« Révolution des catégories socialement vulnérables aux Etats-Unis » et « Comment trouver la vérité du monde » de Mika Tsutsumi. Ces deux livres sont parus au Japon, rédigés en japonais seulement.

Speech
Libby Davies

Libby Davies Députée
Canada

"Je suis fière d’être une parlementaire qui se bat pour les droits fondamentaux de ses électeurs"

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

La première fois que je me suis présentée à des élections, c’était en 1976. J’avais 23 ans. J’étais animatrice sociale dans une banlieue déshéritée de Vancouver et je pensais qu’en me présentant au conseil municipal, je pourrais contribuer à faire en sorte que cette localité ne soit pas oubliée. Je n’ai pas été élue tout de suite, mais ensuite, mais ensuite j’ai fait cinq mandats au conseil municipal de Vancouver.

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent à la circonscription que vous représentez ?

Le fait de représenter ma circonscription au Parlement fédéral signifie pour moi appeler l’attention sur les sujets qui préoccupent mes électeurs et faire en sorte que leur voix soit entendue et que des mesures soient prises. Les questions que j’ai à traiter dans le cadre de mes attributions fédérales sont complexes et inhabituelles, de sorte qu’il est important d’avoir de l’audace et d’oser s’exprimer.

Y a-t-il une loi, un projet de loi ou une situation en particulier qui vous rende fière de votre action en tant que parlementaire ?

Je suis fière d’être une parlementaire qui se bat pour les droits fondamentaux de ses électeurs, notamment de ceux d’entre eux qui sont toxicomanes. On a souvent tendance à diaboliser les toxicomanes vivant avec le VIH/sida, ce qui est une source de souffrance supplémentaire.

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens célèbreront partout dans le monde la Journée internationale de la démocratie de différentes manières. Qu’avez-vous prévu de faire à cette occasion ?

Le 15 septembre, je célèbrerai la Journée internationale de la démocratie en participant activement aux manifestations organisées autour du projet de « vérité et réconciliation », en Colombie britannique : « Pendant plus de 120 ans, des milliers d’enfants aborigènes de Colombie britannique ont été envoyés dans des pensionnats indiens, financés par le pouvoir fédéral et administrés par les églises. Ces enfants étaient soustraits à leur famille et à leur communauté, et privés de leur langue, de leur identité culturelle et de leurs traditions » (citation de la Commission de vérité et de réconciliation).

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

L’un de mes livres préférés est un petit recueil de poèmes de Bud Osborn, dans lequel figure son poème « Amazingly Alive » (Incroyablement vivant).

Speech
Norbert Ndihokubwayo

Norbert Ndihokubwayo Député
Burundi

"JE SUIS FIER D'AVOIR INITIE ET DIRIGE UNE ENQUETE PARLEMENTAIRE SUR L'UTILISATION DES FONDS DU FOND MONDIAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME PAR DES ASSOCIATIONS."

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

J'ai réalisé que je souhaitais me présenter aux élections pour faire changer les choses dans mon pays en 1992. Notre pays vivait depuis plus de 30 ans dans un système de Parti unique caractérisé par une injustice basée sur des divisions ethniques, régionales avec un accaparement partisan de toutes les richesses nationales où les petites gens et les pauvres n'avaient personne pour parler en leur nom.

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent à la circonscription que vous représentez ?

Mes activités au Parlement apportent quelque chose aux citoyens que je représente parce qu'ils voient des réalisations que je fais à titre personnel pour les assister aux niveau des soins de santé, de l’adduction d'eau, de l’assistance aux associations de femmes. Et ensuite, quand ils écoutent sur la voix des ondes que leurs préoccupations ont été évoquées lors des questions orales aux membres du Gouvernement.

Y a-t-il une loi, un projet de loi ou une situation en particulier qui vous rende fier/fière de votre action en tant que parlementaire ?

Oui, je suis fier d'avoir initié et dirigé une enquête parlementaire au sein de la commission des affaires sociales que je dirige, laquelle enquête consistait à faire la lumière sur les malversations relatives à l'utilisation des fonds du Fond mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme par des associations de la société civile. Ces fonds avaient été gelés par le Fonds mondial et nos propositions et recommandations ont contribué au déblocage de ces fonds au grand soulagement des bénéficiaires et du Gouvernement.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

L'amour de l'égalité, dans une démocratie, borne l'ambition au seul désir, au seul bonheur de rendre à sa patrie de plus grands services que les autres citoyens. Ils ne peuvent pas lui rendre tous des services égaux ; mais ils doivent tous également lui en rendre. En naissant, on contracte envers elle une dette immense, dont on ne peut jamais s'acquitter. (Montesquieu)

Speech
Antonio Palmieri

Antonio Palmieri Député
Italie

"Nous pouvons faire changer les choses et nous ne devons pas attendre que les conditions soient idéales pour agir"

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

Je n’ai jamais considéré mon engagement politique comme une carrière. J’ai toujours suivi la politique de l’extérieur, puis en 1993, j’ai dit oui quand on m’a proposé de m’inscrire sur les listes de « Forza Italia ». C’est là que tout a commencé.

Quel est selon vous le meilleur moyen pour les responsables politiques de se rapprocher des citoyens ?

Il suffit de vivre avec eux, de prendre les transports publics, de faire ses courses, d’écouter ce qu’ils disent. Et puis il s’agit aussi de répondre aux e-mails et de se servir des médias sociaux pour parler avec les citoyens et répondre à leurs questions. C’est ce que je fais.

Y a-t-il une loi, un projet de loi ou une situation en particulier qui vous rende fier/fière de votre action en tant que parlementaire ?

Oui, la Loi sur l’accès des personnes handicapées aux sites web de l’administration publique et le travail qui a été fait dans ce sens. De même, les échos que j’ai reçus de mes électeurs au sujet des travaux que j’ai demandés ou d’autres projets sont une source de satisfaction.

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens célèbreront partout dans le monde la Journée internationale de la démocratie de différentes manières. Qu’avez-vous prévu de faire à cette occasion ?

Je parlerai de la Journée internationale de la démocratie non seulement dans mes espaces en ligne, mais aussi aux gens que je rencontrerai.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

« Faites ce que vous pouvez, avec ce que vous avez, là où vous êtes. » C’est une citation du Président des Etats-Unis, Théodore Roosevelt. Il nous dit que tous autant que nous sommes, à condition d’en avoir la volonté, nous pouvons faire changer les choses et que nous ne devons pas attendre que les conditions soient idéales pour agir. C’est par nous que commence le changement.

Speech
Birgitta Jonsdottir

Birgitta Jonsdottir Deputée
Islande

"je n’ai cessé de mettre l’accent sur l’importance de la collaboration entre parlementaires de différents bords politiques."

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

En 2008, l’Islande a sombré dans le marasme financier le plus complet, le troisième plus grand krach financier de l’histoire de l’humanité. Le réveil a été difficile pour beaucoup d’entre nous. Nous avons pris conscience progressivement que tout ce en quoi nous avions cru était un leurre. Les piliers de notre démocratie étaient ébranlés et les groupes d’initiative populaire ont commencé à fleurir sur le terreau fertile de la crise. La plupart d’entre eux attendaient des réponses du gouvernement et voulaient savoir quelle était la cause profonde de ce drame. Militante de longue date, je faisais partie de ces personnes auxquelles les gens s’adressaient pour savoir comment manifester leur mécontentement.

Au bout du compte, ces groupes de simples citoyens se sont fédérés autour d’un projet commun : fonder un mouvement politique éclair, de structure horizontale, et présenter des candidats aux élections législatives. Leur but était avant tout de réformer la démocratie pour sortir de la politique partisane et de doter l’Islande d’une nouvelle Constitution rédigée par les citoyens et pour eux. Ils revendiquaient davantage de transparence et de responsabilité de la part des élus et entendaient couper les liens existant entre le monde de l’entreprise et l’Etat. Ce parti, dénommé Mouvement citoyen, avait vocation à se dissoudre dès qu’il aurait pu mesurer si ses objectifs étaient réalistes. Aucun d’entre nous ne s’était rêvé en parlementaire jusque-là, ni ne pensait qu’il le serait durablement. Notre mouvement a été officiellement reconnu huit semaines avant les élections, peu après la Révolution douce, début 2009, et l’on m’a demandé de prendre la tête de l’une de nos listes électorales. Nous avons recueilli plus de 7 % des suffrages. Aujourd’hui, je continue à me considérer comme une militante et je n’aime pas être perçue comme une « politicienne », si bien qu’un de mes amis a créé un néologisme pour me qualifier. Je suis désormais une « poéticienne ».

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent aux citoyens que vous représentez ?

Dès l’instant où mes électeurs m’ont accordé leur confiance en m’élisant au Parlement, je n’ai cessé de mettre l’accent sur l’importance de la collaboration entre parlementaires de différents bords politiques. Après la crise, on débattait beaucoup de ce qui avait amené le Parlement à n’être plus qu’une chambre d’enregistrement des projets de lois déposés par les ministères. Durant la campagne électorale, je m’étais engagée à œuvrer au renforcement de la démocratie et à faire en sorte que les citoyens puissent contrôler l’action des élus. Je suis fière de dire que j’ai tenu ma promesse. Je m’étais également engagée à expliquer les règles et les codes non écrits qui avaient cours au Parlement pour permettre aux citoyens de mieux comprendre comment il fonctionnait. Enfin, j’ai travaillé sur le cadre juridique régissant les référendums nationaux et proposé des solutions pour mettre à profit les enseignements de la catastrophe financière.

Y a-t-il une chose en particulier qui vous rende fière de votre action en tant que parlementaire ?

Nous avons obtenu beaucoup de choses, mais l’Initiative islandaise sur les médias modernes est probablement le projet qui m’a donné le plus de satisfaction. J’ai réussi à déposer un projet de résolution parlementaire sur cette initiative sous le nom de IMMI.is, qui demande au Gouvernement islandais et en particulier à quatre ministères de revoir ou de réécrire complètement dix textes de lois pour faire de l’Islande un lieu sûr pour la liberté d’expression et d’information au XXIème siècle. Non seulement des parlementaires de tous les partis ont soutenu ce projet à mes côtés, mais celui-ci a en outre été adopté à l’unanimité en avril 2010. Ce texte énonce les principes à observer lorsqu’on légifère dans ce domaine et rappelle l’importance de pouvoir dénoncer les abus. Il insiste en outre sur le fait que le journalisme, la liberté d’information, la protection des sources et la protection des documents et autres supports mis en ligne sont indispensables. Le nouveau gouvernement s’est engagé à poursuivre la mise en œuvre des lois pertinentes. Je suis aussi très fière d’avoir demandé à la Commission des Affaires étrangères d’organiser une rencontre avec le Dalaï Lama.

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens célèbreront partout dans le monde la Journée internationale de la démocratie de différentes manières. Qu’avez-vous prévu de faire à cette occasion ?

Pour l’instant, l’Islande n’a pas formellement célébré la Journée internationale de la démocratie. J’envisage donc d’en discuter avec mes collègues parlementaires, afin de voir ce que nous pourrions faire à l’avenir. Je dois aussi prononcer un discours dans lequel je parlerai de la Journée internationale et écrire un article sur la démocratie directe.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

Livres : “This Machine Kills Secrets” d’Andy Greenberg et “Horizontalism” de Marina Sitrin

Films : “The Take”, “Debtocracy” et “The War You Don't See”

Discours : “I Have a Dream” de Martin Luther King et “The Greatest Speech Ever Made” de Charlie Chaplin dans « Le Dictateur ».

Citation : « J’estime que mieux vaut encore être haï pour ce que l’on est, qu’aimé pour ce que l’on n’est pas » d’André Gide

Poème : “Never Give Up”, du Dalaï Lama et de Ron Whitehead.

Speech
Jane Smith

Jane Smith Directrice
Australie

"Il est vraiment important que les jeunes aient le sentiment qu’ils peuvent se faire entendre et qu’ils ont les moyens de faire bouger les choses."

L’une des activités principales du musée MADE est d’intéresser les citoyens à la démocratie. Qu’est-ce qui vous a amenée à lancer la campagne MOVEMENT à l’intention des jeunes australiens ? Et de quoi s’agit-il ?

Nous savions, grâce à la recherche et à nos échanges avec certains de ses représentants que la génération de l’an 2000 (les jeunes nés entre 1982 et 2003) se souciait beaucoup des questions de société, même si elle s’était en bonne partie détournée des processus politiques traditionnels. La question était donc de savoir comment nous allions entrer en contact avec cette génération qui est la plus importante du pays et représente évidemment notre avenir, l’idée étant d’écouter ce qu’ils ont à dire et de nous inspirer de leur façon de faire de la démocratie, qui diffère de celle de leurs parents et grands-parents. Nous sommes arrivés à la conclusion que l’une des solutions était d’aller là où cette génération se trouvait déjà dans la culture pop, sur internet et dans les médias sociaux. Nous avons donc formé une alliance assez inhabituelle avec deux entreprises travaillant dans ce secteur, avec le concours de certains groupes d’action sociale et autres groupes de jeunes parmi les plus importants du pays, ainsi que de la Chambre des représentants et de toute une palette de penseurs et autres dirigeants.

Que pensez-vous que cette campagne puisse apporter aux Australiens en général ?

La campagne MOVEMENT verra officiellement le jour le 15 septembre, mais la Journée internationale de la démocratie n’est que le début de ce qui, nous l’espérons, deviendra un lieu d’expression pour beaucoup, beaucoup d’enfants de l’an 2000 et futurs leaders. Toutes les générations ont beaucoup à apprendre les unes des autres, de sorte qu’il est vraiment important que les jeunes aient le sentiment qu’ils peuvent se faire entendre et qu’ils ont les moyens de faire bouger les choses.

Fait du hasard, la campagne coïncide avec les 100 premiers jours du nouveau gouvernement au pouvoir, l’élection fédérale ayant lieu le 7 septembre. Est-ce que ce ne serait pas fantastique si les voix des enfants de l’an 2000 étaient davantage prises en compte dans l’élaboration de politiques qui auront une incidence considérable sur leur avenir.

Ce n’est pas une chose facile que de diriger un musée, mais cela peut parfois être très gratifiant. Y a-t-il un compliment, un e-mail que vous avez reçu d’un visiteur ou une situation qui vous ont rendue fière de votre action au MADE ?

Dans un pays stable et prospère comme l’Australie, on peut facilement prendre la démocratie pour acquise. Au musée MADE, nous avons utilisé des techniques d’immersion pour essayer de faire réagir nos visiteurs, en faisant appel non seulement à leurs émotions, mais aussi à leur réflexion. Je pense par exemple à la musique envoûtante que nous diffusons dans l’exposition intitulée « Le pouvoir du nombre » et qui doit leur faire prendre conscience qu’il suffit de quelques personnes, si elles atteignent une masse critique, pour concrétiser le changement que de nombreuses voix – en l’occurrence un chœur – peuvent provoquer. J’adore entendre les étudiants parler du MADE comme d’un endroit « cool » et « sympa », même si je ne peux qu’apprécier par ailleurs que son intérêt historique et intellectuel amène le Premier ministre de l’Etat de Victoria, dans lequel se trouve notre musée, Denis Napthine, à dire : « C’est un endroit qui met parfaitement en exergue l’importance de la liberté, de la démocratie, de la fraternité et de l’égalité des chances. »

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens célèbreront partout dans le monde la Journée internationale de la démocratie de différentes manières. Qu’avez-vous prévu de faire à cette occasion ?

Je vais assister au lancement de la campagne et de son site web, ce dont je me réjouis d’avance.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

J’ai été profondément émue le 28 août lorsque le dirigeant aborigène, Mark Yettica-Paulson, a célébré le 50ème anniversaire du discours de Martin Luther King, « I Had a Dream ». Au vu de la campagne en cours pour que la Constitution reconnaisse les premiers habitants du pays, ainsi que l’égalité pour tous les Australiens, Mark a fait le parallèle avec le « Grand rêve » qui est au cœur de la culture aborigène d’Australie et le rêve contemporain de ce que notre pays pourrait être. Il a évoqué les grands moments qui marquent l’histoire lorsqu’une voix puissante s’élève pour dénoncer une injustice, proposer un projet d’avenir et inciter les gens à agir. Mark a dit ceci : « Nous ne devons pas laisser le racisme abimer notre sens de la collectivité ». Et, quand il a appelé les Australiens à faire de leur rêve « une nouvelle réalité, à l’exprimer ouvertement et sans détours et à tenir la promesse de notre nation », j’ai eu les larmes aux yeux.

Speech
Joe Sestak

Joe Sestak Homme Politique
États-Unis

"Nous ne pouvons faire mieux pour nous-même que de servir les autres d’abord."

Quand avez-vous réalisé que vous souhaitiez vous présenter aux élections pour faire changer les choses dans votre ville ou votre pays ?

Quand ma fille de quatre ans a eu une tumeur au cerveau. A l’époque, j’étais militaire et elle a pu recevoir tous les soins nécessaires. A présent, elle a 12 ans… et je compte bien qu’un jour elle en ait 22 ! La politique était un moyen de redonner à mon pays ce qu’il avait fait pour moi en prenant soin de ma fille à l’époque où j’étais dans la marine nationale.

Que pensez-vous que vos activités au Parlement apportent à la circonscription que vous représentez ?

Un interlocuteur responsable. La permanence est ouverte sept jours par semaine, jusque tard le soir, afin que chacun puisse venir exposer ses problèmes – qui vont de la couverture sociale à la pension des anciens combattants ou encore des difficultés que rencontrent les petites entreprises aux conséquences de l’autisme pour les familles. Cette façon de faire m’a permis de contribuer à l’amélioration des lois et de la gouvernance pour servir mes concitoyens.

Y a-t-il une loi, un projet de loi ou une situation en particulier qui vous rende fier/fière de votre action en tant que parlementaire ?

Il y en a plusieurs, notamment une lettre d’un garçon qui me remerciait d’être aller voir son père dans sa chambre pour lui restituer la médaille de la Seconde Guerre mondiale qu’il avait perdue de longue date… celui-ci s’était alors redressé pour me saluer. Ce garçon m’a rappelé que nous ne pouvons faire mieux pour nous-même que de servir les autres d’abord… comme cet homme qui avait combattu pour les Etats-Unis.

Le 15 septembre 2013, parlementaires et citoyens célèbreront partout dans le monde la Journée internationale de la démocratie de différentes manières. Qu’avez-vous prévu de faire à cette occasion ?

Je vais me souvenir que tous les êtres humains tendent vers le même idéal : être traités comme ils le méritent, dans un régime politique juste, et si possible une démocratie.

Quel livre, quel film, quel discours ou quelle citation voudriez-vous faire connaître aux citoyens qui ont envie de faire entendre leur voix ?

La liste serait trop longue, mais « Leadership » de James MacGregor Burns donne un très bon aperçu du leadership en action.

Votre voix est-elle entendue ?

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Parler à voix haute et sans crainte

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A propos de la démocratie

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