La Présidente de la Réunion des femmes parlementaires a déclaré que le message que les élues souhaitaient faire passer était celui de la nécessaire participation des femmes, non seulement lorsque les thèmes considérés les concernaient spécifiquement, mais sur tous les sujets, comme ceux qui étaient au centre de la 110ème Assemblée de l’UIP. L’accent a porté également sur les deux guides présentés par l’UIP, concernant le budget et la CEDAW*. " Nous avons aussi décidé que lors de la 111ème Assemblée qui aura lieu à Genève en septembre, les parlementaires aborderont la question de Beijing+10, ce qui permettra à l’UIP d’arriver à la session de la Commission de la condition de la femme à l’ONU - en mars 2005 - avec des propositions et une vision propres aux parlementaires, hommes et femmes ", a-elle précisé.

Femme très influente au Mexique, Dulce María Sauri estime que pour faire entendre leur voix, les femmes doivent être plus présentes dans la vie politique. "Tout est une question de pourcentage. Il faut qu’il y ait plus de femmes, pour que notre voix se fasse mieux entendre, comme c’est le cas dans d’autres pays, tels que le Rwanda, la Corée du Sud et la Belgique".

Au Mexique, l’Assemblée a aussi élu un nouveau Comité de coordination des Femmes parlementaires. La sénatrice Joan Fraser (Canada) en a été élue présidente, les sénatrices Salwa Damen Masri et Lidia Madero Vice-Présidentes. La Présidente et les Vice-Présidentes ont souligné que le Comité de coordination oeuvrait pour un véritable partenariat femmes-hommes.

"L'UIP a été un phare dans le domaine des droits des femmes parlementaires"

Je pense qu’il est maintenant important de faire en sorte que les femmes parlementaires continuent à jouer un rôle majeur – et même renforcé – alors que l’UIP s’adapte aux nouvelles procédures et structures établies par la réforme de l’Union. L’UIP a été un phare dans le domaine des droits des femmes parlementaires, et nous avons établi une excellente base sur laquelle construire. Nous devons maintenant nous efforcer de faire bon usage de cette base, à mesure que l’Union crée de nouvelles traditions et de nouveaux précédents. Ce sera bon pour l’UIP en général et pour les femmes parlementaires en particulier. Au sein de tous les comités et groupes géopolitiques de l’UIP, nous devons faire comprendre que ce dont nous parlons et ce pour quoi nous travaillons, c’est le partenariat, un vrai partenariat entre les femmes et les hommes. Nombre de nos collègues masculins à l’Union nous soutiennent déjà fortement dans cette lutte. Ils savent que lorsque les atouts et les talents des femmes sont pleinement intégrés à toutes nos institutions, ce ne sont pas que les femmes qui en bénéficient. Ce sont les institutions elles-mêmes et la société tout entière – y compris les hommes !

Sénatrice Joan Fraser (Canada)

"Il faut donner une possibilité aux aspirations de mon pays et de ma nation d'être entendues et appréciées en faisant entendre les voix du monde arabe"

L’intérêt que je porte aux différents domaines des affaires internationales me donne une bonne occasion, en tant que vice-présidente, d’élargir au maximum mon champ d’intérêts et de connaissances. D’autre part, il faut donner une possibilité aux aspirations de mon pays et de ma nation d’être entendues et appréciées en faisant entendre les voix du monde arabe, et l’échange d’idées entre la culture arabe et le monde peut certainement avoir des effets bénéfiques pour tous. J’aspire à ce qu’un jour nous puissions voir un monde juste et débarrassé de toute forme d’agression et d’oppression. J’ai le sentiment d’être une citoyenne de la nation arabe, et pas seulement une femme arabe. C’est pourquoi je tiens à faire part au monde de toutes les dimensions de la cause et des malheurs de cette nation. Je souhaite faire quelque chose pour permettre au monde arabe de faire entendre son message et de contribuer à créer un monde meilleur qui croit aux valeurs humaines et s’efforce de créer des perspectives pour le présent et l’avenir. Mon message s’adresse donc à mes collègues masculins et féminins sans distinction. J’appelle modestement toutes les personnes à écouter attentivement la voix de leur conscience et à agir en conséquence. Il faut que l’humanité devienne une famille plus unie qui apporte le bonheur maintenant et pour toujours.

Sénatrice Salwa Damen-Masri (Jordanie)

" Les crimes dont les femmes sont victimes à Ciudad Juarez sont le reflet de leur faiblesse "

En tant que législatrices mexicaines, nous avons l’obligation de présenter au monde un pays qui cherche la démocratie. Un Etat qui lutte pour la présence des femmes au parlement et pour leur permettre de trouver leur place dans la communauté et la famille, où notre point de vue est souvent le dernier à être présenté. Sur le plan communautaire, la femme doit se rendre compte que si elle ne parle pas, la communauté ne pourra pas bénéficier de son opinion, différente de celle de l’homme. La participation des femmes est un thème de sécurité nationale, car si elles ne s’expriment pas, il manquera toujours le point de vue de 50% des citoyens. Au Mexique, la participation féminine reste très faible. Nous devons assumer la responsabilité d’être davantage présentes dans la vie politique, la responsabilité des hommes étant d’inciter les femmes à participer à toute prise de décision. Les crimes dont les femmes sont victimes à Ciudad Juarez sont le reflet de leur faiblesse. Ces crimes sont visibles, reconnus. Il faut maintenant que les autorités mènent des enquêtes et assument leurs responsabilités. Il ne faut pas oublier non plus une violence cachée, quotidienne, qui est la violence domestique. Des milliers de femmes sont maltraitées et tuées au sein de leurs propres familles. Nous devons œuvrer ensemble, hommes et femmes, pour que ces violences cessent.

Sénatrice Lidia Madero (Mexique)