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N°15
OCTOBRE 2004

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube 2éme Conférence mondiale des présidents de parlement
white cube CNUCED XI à São Paulo
white cube Les femmes dans les parlements
white cube Coopération
avec l'ONU

white cube Le point sur la coopération technique
white cube Évolution parlementaire
white cube Lu dans la presse

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Le Monde des Parlements
Éditorial

Se souvenir des victimes

Souvenir
Les semaines de l’horreur se suivent et se ressemblent. Cette chronique d’une violence médiatisée laisse les citoyens abasourdis face à l’impuissance du monde à endiguer l’escalade des atrocités. Cette succession d’images insoutenables interpelle les hommes et les femmes de tous les continents : celle d’enfants dénudés, tués à Beslan; de jeunes gens fuyant pour éviter les éclats d’un missile censé détruire un tank qui patrouillait dans leur ville occupée; sans oublier l’image de ce journaliste de la télévision Al-Arabia tué par les éclats du même missile alors qu’il enregistrait son commentaire près du tank à demi calciné, entouré par des hommes fêtant sa destruction. Image encore des ruines de l’ambassade d’Australie à Djakarta pulvérisée par une bombe et des victimes tombées en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Les multiples facettes de la terreur s’installent tous les jours sur nos écrans de télévision dans un crescendo de cruauté qui semble sans fin. Que peut faire le simple citoyen pour arrêter cette spirale de la violence ? Il peut manifester sa solidarité avec les familles de Beslan et avec les proches des otages et autres victimes sous toutes les latitudes. Par l’écriture d’un message de condoléances ou une marche aux flambeaux dans les rues des villes du monde. "Oui, mais à quoi cela sert-il si ce n’est à nous donner bonne conscience ?", demande une amie, résumant l’impuissance ressentie par des millions de personnes face au terrorisme. A tous les terrorismes.

En ce mois de septembre de triste mémoire à New-York, Beslan, Bagdad ou Jakarta, nous avons un moyen d’exprimer notre solidarité. En nous souvenant des victimes et de la douleur de leurs proches. Les poseurs de bombes et autres semeurs de mort s’en moquent ? Peut-être pas tous.

En 1950, Albert Camus résumait, dans la pièce de théâtre " Les Justes ", un dilemme qui déchire trois de ses personnages et qui a de tous temps hanté les hommes : sacrifier ou non des victimes pour faire triompher une cause.

Dora : Ouvre les yeux et comprend que l’Organisation perdrait ses pouvoirs et son influence si elle tolérait, un seul moment, que des enfants fussent broyés par nos bombes…

Stefan : Je n’ai pas assez de coeur pour ces niaiseries. Quand nous nous déciderons à oublier les enfants, ce jour-là, nous serons les maîtres du monde et la révolution triomphera.

Kaliayev : Stefan, j’ai honte de moi et pourtant je ne te laisserai pas continuer. J’ai accepté de tuer pour renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois s’annoncer un despotisme qui, s’il s’installe jamais, fera de moi un assassin alors que j’essaie d’être un justicier.

Que faire face au chaos et à la barbarie ? Prendre acte de notre impuissance, mais penser qu’il n’y aurait plus d’espoir si nous choisissions de rester silencieux.

L.B.

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