"LES PROMESSES SONT FAITES POUR ETRE TENUES"

ont déclaré les parlementaires réunis à São Paulo à la faveur de la CNUCED XI

Les 11 et 12 juin, plus de 100 législateurs de 46 pays se sont réunis à São Paulo à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XI), à l'invitation de l'Union interparlementaire (UIP) et du Congrès national brésilien, au Siège du Parlement latino-américain. A l’issue de la réunion, les parlementaires ont adopté une déclaration dans laquelle ils rappellent que le Plan d'action de Bangkok, considéré comme la feuille de route de la gestion de la mondialisation, est un objectif qui reste à atteindre. "Les promesses sont faites pour être tenues", ont-ils déclaré, ajoutant que le problème a été encore accentué par un climat mondial d'incertitude et d'insécurité croissante.

Dans cette déclaration, soumise par le Président de l'UIP à la CNUCED XI, les parlementaires ont insisté sur l'importance de la cohérence des politiques et programmes du secteur public mis en œuvre par les institutions économiques multilatérales, régionales et bilatérales. Ils ont souligné que la mondialisation suppose une intégration poussée entre les économies nationales et que l'adoption de règles internationales introduit des limitations à la liberté de formulation des politiques publiques par chaque pays. "Il faut que les gouvernements, agissant au plan national et international, trouvent d'urgence un juste équilibre entre ces deux pôles pour que les pays fassent leurs les stratégies de développement et que ces dernières et les règles internationales convergent pour créer des emplois, de la croissance et du développement".

Le Président de la Chambre des députés brésilienne plaide pour un espace qui permette aux législateurs de participer davantage aux discussions sur le commerce international

M. João Paulo Cunha

Dans le bref entretien qu’il nous a accordé, le Président de la Chambre des députés brésilienne, M. João Paulo Cunha, a rappelé que tous les traités internationaux sont soumis aux parlements. " Nous devons donc prendre position concernant le bien fondé de ces traités et avoir des positions politiques non seulement sur le plan national mais également en ce qui concerne les relations internationales. Nous devons notamment lutter pour que le commerce international soit équitable. Les relations commerciales ne doivent pas seulement exister entre les pays riches, mais il faut aussi que les pays les plus défavorisés puissent en bénéficier de façon plus significative ", a-t-il souligné.

Les gouvernements seraient-ils disposés à donner plus d’espace aux parlementaires ? " Je ne sais pas si les gouvernements sont disposés à le faire, mais c’est à nous les parlementaires d’exiger que l’on nous donne un espace, pour participer davantage aux discussions sur le commerce international et faire valoir nos points de vue ", a estimé M. Cunha.

L’UIP peut-elle jouer un rôle plus actif pour sensibiliser les gouvernements, l’OMC et la CNUCED dans ce sens ? " L’UIP est une organisation très ancienne qui jouit d’un grand respect et elle peut, de fait, être le porte-parole des parlements et des parlementaires pour avoir une participation plus active dans les discussions sur les règles du commerce international ", a conclut le Président de la Chambre des députés brésilienne.

" LES NEGOCIATIONS SUR LE COMMERCE INTERNATIONAL TOUCHENT DES DOMAINES QUI SONT AU CŒUR DE LA SOUVERAINETE NATIONALE "

A Sao Paulo, le Secrétaire général de la CNUCED, M. Rubens Ricupero s’est adressé aux parlementaires. Entretien.

M. Rubens Ricupero

Quel peut être le rôle des parlements et des parlementaires dans les négociations internationales et au sein de la CNUCED et de l’OMC ?

Ruben Ricupero : A mon avis, il y a eu un changement radical dans le domaine du commerce international Autrefois, les négociations sur le commerce ne concernaient que le problème des tarifs. Aujourd’hui, elles touchent des domaines qui sont au cœur de la souveraineté nationale, des investissements ou des règles sur l’environnement, par exemple, et qui sont de la sphère de compétence des parlements nationaux. Je pense donc que les parlements doivent participer aux négociations et qu’ils doivent être tenus informés de tout ce qui se discute avant, pendant et après une prise de décision et non pas seulement après la signature d’un accord.

Pensez-vous que pour ce faire, la relation entre l’UIP et la CNUCED doit s’intensifier ?

R. R. : Sans aucun doute. Je pense même que nous devons créer des mécanismes pour pouvoir lancer des initiatives qui puissent aider les parlementaires à mieux s'informer sur les problèmes comme ceux que j’ai cités.