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N°13
AVRIL 2004
 
SOMMAIRE
 
white cube Éditorial
white cube En bref
white cube Une société de l'infomation plus équitable
white cube Droits de l'homme
white cube 2ème Conférence des Présidents de parlement
white cube 110ème Assemblée de l'UIP: Interview du Président Jackson
white cube Les femmes dans les parlements en 2003
white cube Le point sur la coopération technique
white cube Évolution parlementaire
white cube Lu dans la presse

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Le Monde des Parlements
Les élus et les femmes ont un rôle-clé à jouer dans le processus de réconciliation post-conflit

Séminaire de Valence
Le Séminaire de Valence a offert à des parlementaires
la possibilité de se réunir et de comparer leurs expériences.
Les 20 et 21 février, un séminaire intitulé "conflits : prévention, règlement, réconciliation" s'est tenu à Valence (Espagne). Il était organisé par la Commission espagnole du HCR et les initiatives de paix Globalitaria avec le soutien du Forum universel des cultures, de Barcelone 2004, de la Generalitat de Valence et de la Fondation Bancaja, et parrainé par l'Union interparlementaire.

Il s’agissait du dernier séminaire organisé par le Comité espagnol du HCR, avant la conférence qui aura lieu dans le cadre du Forum universel des cultures (16-20 juin) à Barcelone. La première partie du séminaire de Valence était ouverte au public et elle a traité des questions relatives aux " Femmes en conflit ". Les sessions suivantes, sur invitation, ont permis aux parlementaires invités de prendre connaissance des conclusions et recommandations formulées lors des précédents séminaires auxquels ont participé des représentants éminents de la société civile, sur des questions touchant à la prévention et à la résolution des conflits, ainsi qu’à la réconciliation post-conflit. C’est sur cette base de discussion que les élus ont discuté de la mise en œuvre des propositions avancées précédemment, ainsi que des initiatives prises, ou qui pourraient être prises conjointement, afin d’inclure à cette réflexion les suggestions émises par les parlementaires.

Pour la première fois sans doute, des élus venus de pays qui ont vécu des conflits récents ont eu l’occasion d’échanger leurs expériences et de dialoguer avec des experts représentant les organisations " Policy Commission of Women Waging Peace " (Washington) et International IDEA (Stockholm. Les parlementaires suivants étaient présents : M. Mathuzpa Lameck Mokoena et Mme Suzanne Christina Vos (Afrique du Sud), MM. Osman Brka et Nade Radovic (Bosnie-Herzégovine); M. José García et Mme María Eugenia Mella, (Chili), Mme María Isabel Mejía Marulanda et M. José Ignacio Mesa, (Colombie); M. Silvano Hrelja et Mme Lucija Cikes, (Croatie); M. José Luis Delgado Nuñez et Mme Luz Doris Sánchez Pinedo (Pérou); MM. Vladimir Bavlov et Bato-Jargal Jambalnimbuev (Fédération de Russie); M. Prosper Higiro et Mme. Bernadette Kanzayre, (Rwanda). Mme Morena Herrera, membre (indépendant) du Parlement de El Salvador, était invitée à titre d’expert sur les femmes en conflit.

Presque tous les participants ont souligné l’importance d’une telle réunion qui leur a permis de prendre connaissance des expériences vécues et des différentes voies qui ont mis fin à des conflits et ont aidé au processus de réconciliation. Les hommes et les femmes présents à Valencia ont mis en exergue le fait que les femmes ne sont pas seulement victime des conflits mais plus important encore, qu’elles ont un rôle central à jouer pour guérir et reconstruire une société traumatisée. Ils ont également insisté sur le rôle des médias – en particulier lorsque leur action est préjudiciable au processus de réconciliation et à la prévention des conflits - et sur la nécessité d'une coopération plus étroite entre parlements. Ils ont noté que les parlementaires eux-mêmes sont parfois partie prenante aux conflits et qu'ils devraient en réalité donner le bon exemple et s'abstenir de jeter de l'huile sur le feu.

L'UIP continuera à travailler sur le dossier de la réconciliation et sera présente au Forum de Barcelone en juin 2004.

Les femmes dans les parlements en 2003

Les pays nordiques et les pays sortant d’un conflit en tête du classement

" L’année 2003 a été particulièrement encourageante pour les femmes dans les parlements nationaux. Deux records du monde ont été battus et des évolutions positives ont été observées dans plusieurs régions " a indiqué le Secrétaire général de l'Union interparlementaire (UIP).

Les dernières statistiques de l'UIP montrent qu’à la fin 2003, les femmes avaient pour la première fois franchi le cap des 15 % en moyenne mondiale dans les parlements nationaux. En effet, elles représentent aujourd'hui 15,2 % des effectifs tant des chambres basses que des chambres hautes. En outre, sur les 181 pays dotés d’un parlement national, plus de 94 % ont au moins une femme au Parlement. Il convient toutefois de relativiser ces résultats car seuls 14 pays ont atteint le chiffre de 30 % de femmes au Parlement, seuil généralement considéré comme critique pour que les femmes puissent réellement influer sur l’action du Parlement.

Un deuxième record du monde a été battu, au Rwanda, où les élections tenues en 2003 se sont traduites par une progression remarquable, soit 23,1 points de pourcentage, de la présence des femmes à l'Assemblée nationale. Avec un score de 48,8 %, l’Assemblée nationale est plus proche de la parité que tous les autres parlements nationaux. Jusqu'à ces élections, on pensait que les pays nordiques étaient les mieux placés pour atteindre cet objectif. Parmi les raisons diverses expliquant cette progression, on notera que les femmes parlementaires au Rwanda ont profité d'un quota constitutionnel leur réservant 24 des 80 sièges à la Chambre basse. En outre, à la Chambre haute, 30 % des sièges sont réservés aux femmes.

" Dans les pays sortant d’un conflit, l’utilisation de plus en plus répandue de mécanismes comme les quotas et les sièges réservés, qui assurent la présence et la participation des femmes dans les institutions nouvellement créées, a porté ses fruits. De fait, outre les pays nordiques habitués des premières places, on a vu ces cinq dernières années les pays sortant d’un conflit figurer en bonne position dans les 30 premiers du classement des femmes dans les parlements nationaux établi par l’UIP " a noté le Président de l’Organisation, le sénateur chilien Sergio Páez.

Il est important que les femmes soient présentes dès le début du processus de reconstruction après conflit et que leur participation soit assurée tout au long de ce processus. " Espérons que les leçons apprises au Rwanda et dans d’autres pays sortis d’un conflit serviront dans les pays en phase de transition après conflit " a poursuivi M. Páez.

Au 1er mars 2003, dans les parlements monocaméraux, on ne comptait que sept présidentes (6,2 %), dans les pays suivants : Dominique, Estonie, Géorgie, Hongrie, Lettonie, République de Moldova et Saint-Marin. Dans les parlements bicaméraux, on ne dénombrait pas plus de 14 présidentes (10,3 %), six à la tête d’une Chambre basse (8,8 %) et huit d’une Chambre haute (11,8 %), dans les pays suivants : Afrique du Sud (Assemblée nationale et Conseil national des provinces), Antigua-et-Barbuda (Chambre des représentants et Sénat), Bahamas (Sénat), Belize (Chambre des députés), Chili (Chambre des députés), Espagne (Congrès des députés), Grenade (Sénat), Inde (Conseil des Etats - Présidente pro tempore), Jamaïque (Sénat), Lesotho (Assemblée nationale), Pays-Bas (Première Chambre des Etats-Généraux) et Trinité-et-Tobago (Sénat).

Actions des Présidents de parlements en vue de la participation des femmes dans les parlements
"Les femmes sont présentes dans toutes les commissions"

" J'ai toujours été partisan de l'égalité des êtres humains. J'ai longtemps été un militant des droits de l'homme. En ma qualité de président, j'encourage la participation égale de tous les membres, notamment des femmes parlementaires, en vue d’instaurer un équilibre entre hommes et femmes. Nous avons une commission de sensibilisation aux questions de genre, les femmes sont présentes dans toutes les commissions permanentes et ad hoc et dans toutes les délégations aux réunions locales, régionales et internationales. J'ai aussi été impliqué personnellement dans la réforme de l’UIP, en particulier sur les questions de parité ".
M. Mosé Tjitendero, Président de l'Assemblée nationale namibienne

"Renforcer les compétences des femmes parlementaires"

" Nous avons pris des dispositions pour que les femmes parlementaires participent à toutes les activités du Parlement au niveau des commissions permanentes, des visites sur le terrain, des voyages d'étude et autres missions tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Rwanda. Nous avons par ailleurs commencé à organiser des formations en matière législative en vue de renforcer les compétences des femmes parlementaires car la plupart d'entre elles font leur première entrée au Parlement, au même titre d'ailleurs que bon nombre de leurs collègues masculins. Nous faisons le plaidoyer auprès des différents partenaires afin que des moyens matériels et financiers accrus soient mis à la disposition des députées et sénatrices, notamment par le biais du Forum des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP) pour leur permettre d'être plus à l'écoute de la population, plus particulièrement des autres femmes qui voient en elles leur flambeau et leur porte-parole. "
M. Alfred Mukezamfura, Président de la Chambre des députés rwandaise

"Les tâches assumées par les parlementaires ne dépendent pas de leur sexe"

" Cette législature est la première en Hongrie au cours de laquelle quatre femmes ont obtenu des portefeuilles ministériels au sein du Gouvernement. La présidence du plus grand groupe politique du Parlement est assumée par une femme, une de nos vice-présidentes est aussi présidente de parti et - pour la première fois dans l'histoire de la démocratie hongroise - une femme préside le Parlement. Les députées participent activement aux travaux, sans qu'elles aient besoin de soutien particulier. Mon expérience me fait penser que les tâches assumées par les parlementaires ne dépendent pas de leur sexe. Les différences, s'il y en a, ne se trouvent pas au niveau du fond mais plutôt au niveau de l'approche et des solutions proposées. Nous savons tous que l'angle d'approche des hommes et des femmes est différent. Les hommes cherchent des solutions sur le terrain rationnel et les femmes sur le plan émotionnel. J’essaie de veiller à ce que les hommes et les femmes aient les mêmes chances en matière d'emploi, d'études, de politique, et que les mamans de jeunes enfants puissent bénéficier de tous leurs droits afin de retourner dans la vie active ".
Mme Katalin Szili, Présidente de l'Assemblée nationale de Hongrie

"Le résultat d’une évolution de la société"

" En Lettonie, il y a près de 20 % de femmes au Parlement. Nous n'avons pas de système de quotas parce que nous sommes convaincus que les gens sont élus pour leurs compétences. Les femmes sont très actives, non seulement dans la famille mais aussi dans la vie politique. Notre président est une femme, notre ministre des Affaires étrangères est une femme, le Président du Parlement est une femme et le Président de la Commission des Affaires étrangères est aussi une femme. Cela ne signifie nullement que nous avons un préjugé contre les hommes, c'est simplement le résultat d’une évolution de la société. Historiquement, les femmes lettones ont toujours été très actives. Nous sommes élues parce que les gens ont confiance en nous et pensent que nous sommes aptes à faire le travail. Bien sûr, on peut toujours faire plus, particulièrement sur la question de la violence dans la famille, ou lorsque les employeurs ne versent pas les mêmes salaires aux femmes qu’aux hommes. "
Mme Ingrida Udre, Présidente du Parlement letton

"En Scandinavie, la classe politique est en avance"

" Nous avons plusieurs explications à la forte présence des femmes dans les parlements nordiques. Il y a par exemple le système proportionnel. En Finlande, il y a un système proportionnel mais il y a aussi le choix individuel des électeurs. Autre explication : le débat d’idées dans le pays. En Scandinavie, la classe politique est, en quelque sorte, en avance. Les entreprises sont à la traîne et l’Université aussi. Nous n'avons pas assez de femmes professeurs dans les universités et, par ailleurs, les femmes sont peu présentes dans les syndicats. "
M. Björn von Sydow, Président du Parlement suédois

"Rencontres entre parlementaires et des femmes, figures de proue"

" Au sein de la Chambre des députés c’est le Bureau – présidé par le Président de la Chambre et composé des représentants de tous les groupes parlementaires – qui joue un rôle central, pour ce qui est des décisions concernant la vie de l’Institution : initiatives politiques, sociales et culturelles qui se déroulent en dehors de l’activité législative. Je veille à renforcer cette tradition qui a pu s’exprimer sous des formes différentes et stimulantes. J’ai accueilli l’initiative, promue par députées du Bureau, d’organiser des rencontres entre les parlementaires et des femmes, figures de proue au niveau national et international. Ces rencontres ont fait émerger le point de vue des femmes sur des questions stratégiques qui ont un grand impact sur l’opinion publique, comme par exemple la rencontre organisée avec les journalistes envoyées en Irak pendant le conflit de l’année dernière. J’ai également soutenu des initiatives visant à mettre en contact la Chambre des députés et la société civile. Nous avons institué le Prix annuel Ilaria Alpi et Maria Grazia Cutuli, deux journalistes italiennes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur devoir respectivement en Somalie et en Afghanistan. Je voudrais aussi rappeler la journée d’étude du mois de décembre 2003 à la Chambre des députés, consacrée à la présentation des discours parlementaires de Nilde Iotti, la première femme italienne à présider la Chambre qui a occupé cette charge plus longuement que quiconque. "
M. Pier Ferdinando Casini, Président de la Chambre des Députés italienne

"Les gens préfèrent élire des hommes que des femmes"

" Au Sri Lanka, il y a très peu de femmes au Parlement. Il y a beaucoup de propositions visant à accroître les candidatures féminines, mais encore faudrait-il que les électeurs les choisissent. Aux dernières élections, nous avions beaucoup de candidates et même une candidate qui était ministre mais elle a été battue. Nous avons un système représentatif proportionnel et les gens préfèrent élire des hommes que des femmes. Nous envisageons de confier à une commission le soin de mettre au point un nouveau système électoral. Je pense que si nous réussissons à mettre en place un nouveau système, nous aurons plus de chances d’avoir des femmes parlementaires ".
M Joseph Michel Perera, Président du Parlement sri lankais

"La parité est une norme admise par tous les partis politiques"

" Avant d’être Président de l’Assemblée nationale du Mali, je suis un élu de la Nation qui a ses convictions sur la problématique de la promotion de la femme. Des convictions qui sont très largement partagées par les groupes parlementaires et le Bureau de l’Assemblée nationale. Avec l’appui des groupes parlementaires et de la Conférence des Présidents, nous avons pu faire élire deux femmes aux postes, respectivement, de 4ème et 6ème Vice-Présidents de l’Assemblée nationale. Une femme est également Vice-Présidente d’une Commission générale de travail et la composition des missions parlementaires à l’extérieur et à l’intérieur du pays est toujours mixte. La parité est une norme admise par tous les partis politiques présents à l’Assemblée nationale du Mali et chaque fois que nous sommes appelés à procéder aux nominations personnelles, la mixité est l’un des critères de référence ".
M. Ibrahim Boubacar Keita, Président de l’Assemblée nationale du Mali

"Création d'une Commission chargée d'enquêter sur les assassinats de femmes à Juárez"

" Sur un total de 128 sénateurs, on compte 22 femmes. Neuf des 46 Commissions sont présidées par des femmes et nous disposons de sept Commissions consacrées aux relations extérieures dont quatre sont présidées par des femmes de différents partis. Dans les deux Chambres, les Commissions sur l'égalité et le genre ont bénéficié d'un appui considérable des instances parlementaires. Tous les ans, un parlement de femmes siège pour débattre des questions concernant strictement le genre et ces réunions accueillent des législateurs et des organisations non gouvernementales. En 2003, le Sénat a crée une commission spéciale chargée de célébrer le 50ème anniversaire du vote des femmes au Mexique et j'ai personnellement poussé à la création de cette Commission présidée par une femme et j'ai joué un rôle actif dans ces célébrations. Les instruments internationaux de protection des femmes que le Gouvernement a renvoyés au Sénat pour ratification ont bénéficié d'un examen rapide et ont tous été adoptés. Nous disposons de 12 instruments pour la protection des femmes qui vont de la Déclaration universelle des droits de l'homme au récent Protocole facultatif de la CEDAW. Il convient de mentionner tout particulièrement la création d'une Commission sénatoriale chargée d'enquêter sur les assassinats de femmes à Juárez. J'ai veillé personnellement à ce que des hommes et des femmes de toutes obédiences politiques siègent dans cette Commission. "
M. Enrique Jackson, Président du Sénat mexicain.

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