>> ENGLISH VERSION   
N°6, MAI 2002
Page 5 de 7

SOMMAIRE


white cube L'invité: M. Abdelwahed Radi
white cube Editorial : L'engagement des présidents
white cube Dossier: Les Parlements et la situation au Moyen-Orient
white cube UIP et l'ONU: :L'UIP renforce sa coopération avec les organismes onusiens
white cube Evènement: Panel sur l'élimination des pires formes de travail des enfants
white cube Egalité des sexes
white cube Evolution parlementaire

Previous issueAutres numéros
de la Revue
Next issue

AUSSI SUR CE SITE

white cube L'Union en bref
white cube Quoi de neuf ?
white cube Communiqués de presse
white cube Publications
white cube Base de données PARLINE
white cube Base de données PARLIT
white cube Questions et commentaires
white cube Recherche rapide

Le Monde des Parlements
 Evènement

Panel sur l'élimination des pires formes de travail des enfants

UN Secretary General
De gauche à droite : Mlle Christine Pintat, Sous-Secrétaire générale de l'UIP, Mme Najma Heptulla, Présidente du Conseil de l'UIP, M. Abdelwahed Radi, Président de la 107ème Conférence interparlementaire, Mme Nezha Chekrouni, Ministre chargée de la condition de la femme, la protection de la famille et de l'enfance et l'intégration des handicapés du Maroc, et M. Frans Roselaers, Directeur du Programme IPEC de l'OIT.

A Marrakech, l'UIP et l'Organisation mondiale du travail (OIT) ont renforcé leur coopération, en lançant conjointement un manuel à l'usage des parlementaires intitulé Eradiquer les pires formes de travail des enfants : Guide pour la mise en œuvre de la convention N°182 de l'OIT " et en organisant une table ronde sur "Les pires formes de travail des enfants". Cette table ronde a eu lieu sous le patronage de S.A.R. la Princesse Lalla Meryem du Maroc et elle était présidée par Mme Nezha Chekrouni, Ministre déléguée auprès du Ministre de l'emploi, de la formation professionnelle, du développement social et de la solidarité chargée de la condition de la femme, la protection de la famille et de l'enfance et l'intégration des handicapés du Maroc.

Il et elles ont dit :

M. Ahmed Akhchichine Observatoire national des droits de l'enfant du Maroc
"Un engagement des décideurs politiques gouvernementaux et des législateurs est nécessaire "

Le combat pour l'éradication des pires formes de travail des enfants telles que définies par la Convention N° 182, concerne une problématique particulièrement complexe qui n'épargne pratiquement aucune société, et dont les manifestations et les expressions varient d'un environnement à l'autre. La responsabilité en incombe à l'ensemble des décideurs et des acteurs de la communauté internationale, au rang desquels les parlementaires - représentants des peuples et des nations - occupent une place de choix. Le rôle des parlementaires dans ce combat ne saurait se réduire au seul travail législatif de production et d'adoption des lois. Pour éradiquer les pires formes de travail des enfants il faut créer les conditions pour l'émergence de véritables courants d'opinion en faveur de ce combat sur le plan national et à l'échelle internationale . Une volonté politique et un engagement résolu de la part des décideurs politiques gouvernementaux et des législateurs est aussi nécessaire. Il est également urgent d'impliquer les acteurs de la société civile et surtout ceux qui sont le plus directement concernés par la problématique du travail, les syndicats et les organisations patronales. Un effort entre parlementaires, au niveau international, est nécessaire pour que les attentes des pays et des sociétés qui s'engagent dans ce combat puissent trouver une réponse, et pour que les mécanismes d'aide et de partenariat autour des questions de développement puissent également intégrer, en priorité, la problématique de l'éradication des pires formes de travail des enfants.

Mme Beth Mugo, Membre de l'Assemblée nationale du Kenya
Présidente de la Commission pour les questions parlementaires, juridiques et des droits de l'homme
"Il est essentiel de promouvoir la transition entre le travail et l'école"

Les parlementaires ont un rôle crucial a jouer, puisqu'ils peuvent influer sur les politiques de leurs gouvernements. Les programmes en appellent à l'engagement de fond publics substantiels que les parlementaires doivent voter pour le budget national. Dans le domaine social, des pratiques culturelles rétrogrades qui impliquent des rôles prédéterminés et discriminatoires contre les femmes devraient êtres bannis et la société éduquée de telle façon à ce que ces pratiques soient écartées des campagnes d'information publique. De plus, des politiques complémentaires et des stratégies visant à promouvoir la transition entre le travail et l'école devraient être envisagées.

Mme Yoko Kamikawa, Membre de la Chambre des Représentants du Japon
"Il faut créer un environnement réaliste pour les enfants"

L'UIP devrait pousser les gouvernements à entreprendre au plus vite des recherches sur le travail des enfants et à en publier les résultats. Il faudrait également créer un environnement réaliste pour les enfants qui tienne compte de leurs conditions de vie. Une action sérieuse de la part des gouvernements de tous les pays est donc essentielle. L'UIP doit promouvoir les modalités et la mise en œuvre de plans d'action, soutenir les efforts des pays qui vont dans ce sens. L'UIP devrait poursuivre son action dans cette direction et rendre compte aussi largement que possible des efforts et des résultats de cette démarche.

"Il faut briser les tabous, notamment ceux qui pèsent sur l'exploitation sexuelle des enfants"

Entretien avec Mme Nezha Chekrouni, Ministre chargée de la condition de la femme, la protection de la famille et de l'enfance et l'intégration des handicapés du Maroc

Q: Quels étaient les objectifs de cette table ronde ?
Nezha Chekrouni:
L'objectif était de définir les pires formes de travail des enfants et voir quelles sont les différentes dimensions de cette problématique, qui est non seulement liée à la question de l'enfant mais qui s'intègre dans un contexte global et familial et qui concerne également la pauvreté et la question de la femme. Hier l'on disait que si, dans quelques familles, les enfants travaillaient, c'était pour permettre à leurs parents de sortir de l'engrenage de la pauvreté. Or, il s'avère aujourd'hui que le travail des enfants perpétue cette pauvreté. Nous sommes dans un cercle vicieux dont il faut absolument sortir et la seule manière d'y parvenir est d'éradiquer les pires formes de travail des enfants.

Q: Par quels moyens ?
N.C.:
Des recommandations ont été faites pour créer des coalitions, car la synergie entre les différents acteurs et partenaires dans la société permet d'éradiquer ce phénomène. Ces synergies sont axées sur un travail de partenariat entre les parlementaires, les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG) nationales et les organismes internationaux, par la mise en place d'un dispositif législatif apte à défendre et à protéger les enfants et par le contrôle et la mise en œuvre de ces dispositifs juridiques. Il faut aussi investir dans l'éducation et agir en amont et en aval par rapport à cette problématique, l'aborder dans sa réalité et au niveau préventif. L'éducation est la clé pour résoudre ce problème, et tous les autres problèmes concernant les enfants. Il est donc important d'avoir un système éducatif généralisé avec un contenu axé sur les droits des enfants pour préparer l'avenir de nos pays, avenir fondé sur un potentiel humain apte à relever les défis. Et le potentiel humain de demain ce sont les enfants d'aujourd'hui. Sans oublier de mettre l'accent sur les petites filles.

Q: Faut-il une législation plus sévère pour sanctionner les abus ?
N.C.:
Il faudrait tout d'abord procéder à des études fiables pour bien connaître la réalité. Il faut également briser les tabous sur ces questions, notamment sur la problématique de l'exploitation sexuelle, ce que nous avons fait au Maroc dans le cadre du Forum arabo-africain que nous organisé en juin dernier. Il faut briser le silence et légiférer, mais il faut surtout parvenir à une prise de conscience chez tous les acteurs de la société pour agir tous ensemble. Les parents doivent être partie prenante dans cette question, parce que sans la participation des familles et des enfants eux-mêmes le travail ne pourra pas être accompli. Les problématiques sociales sont intimement liées à la question de la pauvreté, qui n'est pas seulement économique ou financière, mais aussi culturelle.

 PAGE D'ACCUEIL | PRINCIPAUX DOMAINES D'ACTIVITES | FONCTIONNEMENT ET DOCUMENTS 

 
Copyright © 2002 Union interparlementaire