>> ENGLISH VERSION   
N°5, MARS 2002
Page 1 de 9

SOMMAIRE

white cube Dossier: L'UIP soutient le dialogue israélo-palestinien
white cube Editorial : Les enjeux de la 107ème Conférence de Marrakech
white cube Activités: L'UIP au Forum économique mondial
white cube Evènement: : L'UIP et l'OIT lancent un Guide à l'usage des parlementaires
white cube Egalité des sexes: : Mise en place d'un cadre juridique pour l'équité entre hommes et femmes
white cube Une page d'histoire: Naissance du Secrétariat de l'UIP
white cube Siège: Les membres du Comité exécutif de l'UIP visitent le nouveau Siège
white cube L'UIP sur le terrain: Séminaire au Rwanda : "Le Parlement un guardien des droits de l'homme"
white cube Evolution parlementaire

Previous issueAutres numéros
de la Revue
Next issue

AUSSI SUR CE SITE

white cube L'Union en bref
white cube Quoi de neuf ?
white cube Communiqués de presse
white cube Publications
white cube Base de données PARLINE
white cube Base de données PARLIT
white cube Questions et commentaires
white cube Recherche rapide

Le Monde des Parlements
 Dossier

L'UIP soutient le dialogue israélo-palestinien

Réunion à Paris
De gauche à droite : M. Yves Tavernier (Député, France), Président du Comité de l'UIP sur les questions relatives au Moyen-Orient, M. Avraham Burg, Président de la Knesset, M. Ahmed Qorei "Abou Ala", Président du Conseil législatif palestinien et M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale française.

Comme le ministre des Affaires étrangères israélien, Shimon Peres, l'Union interparlementaire (UIP) l'affirme : il existe "une lueur d'espoir" dans les négociations entre Israéliens et Palestiniens. Depuis le début de l'année, les réunions entre dirigeants des deux camps se multiplient. Après un premier contact, en Suède, entre Shimon Peres et le Président du Conseil législatif palestinien (CLP), Ahmed Qorei "Abou Ala", une réunion entre le Président du CLP et le Président de la Knesset, Avraham Burg, a eu lieu, le 23 janvier, à Paris, sous l'égide du Président de l'Assemblée nationale française, M. Raymond Forni.

Cette amorce de dialogue, saluée par l'organisation mondiale des parlements, prouve que le pire peut encore être évité, malgré la violence qui menace à tout moment de se transformer en guerre totale entre les deux peuples. Une lettre du Secrétaire général de l'UIP, M. Anders B. Johnsson, a été remise par le Président du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient de l'UIP, le député français Yves Tavernier, aux Présidents de la Knesset et du CLP, les invitant à continuer leurs pourparlers à Marrakech.

"J'y serai", a affirmé Avraham Burg. Compte tenu de la situation explosive qui prévaut sur le terrain, Ahmed Qorei "Abou Ala" a répondu : "Nous verrons", laissant entendre qu'une délégation palestinienne assistera à la 107ème Conférence interparlementaire. Car, a-t-il souligné, "les parlementaires jouent un rôle très important. Ils sont élus par les peuples, des deux côtés. Ils représentent le désir de paix des deux peuples. Il faut créer une sorte de coalition qui soutienne vraiment le processus de paix pour faire en sorte qu'il ne s'effondre pas". A la question de savoir si lui et M. Burg peuvent convaincre leurs dirigeants gouvernementaux de reprendre les négociations de paix, le Président du PLC n'a pas le moindre doute : "De notre côté nous en sommes convaincus. Nous sommes prêts. La balle est maintenant dans le camp de M. Sharon".

Le Président de la Knesset partage ce point de vue. "Nous devons reprendre les pourparlers de paix officiels entre les deux peuples, comme nous le faisons ici, et comme nous devrions le faire à Ramallah prochainement. Nous devons aussi faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener nos deux dirigeants à la table des négociations. Je ferai de mon mieux pour y parvenir", a insisté Avraham Burg.

L'engagement de MM. Burg et Qorei démontre que les parlementaires sont devenus des acteurs incontournables pour débloquer l'impasse politique au Moyen-Orient. Le 10 décembre dernier, certains de leurs collègues israéliens et palestiniens s'étaient réunis au barrage de Qalandia, ouvrant ainsi la voie à une relance du dialogue israélo-palestinien.

Le soutien des représentants de tous les peuples à cette reprise de contact est indispensable. L'Union interparlementaire et le Président de l'Assemblée nationale française en sont convaincus. Lorsque nous avons demandé à M. Forni quel pouvait être le coup de pouce décisif des législateurs à la construction de la paix au Moyen-Orient, sa réponse a été catégorique : "Rapprocher les mains. C'est ce que nous avons fait ". C'est également ce que le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient de l'UIP souhaite faire à Marrakech.


Entretien avec le député français Yves Tavernier, Président du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient de l'UIP.

"Les parlementaires israéliens et palestiniens doivent se parler et pouvoir, dans la mesure du possible, avoir capacité à influer leurs parlements, et à travers eux, leurs exécutifs "

Vous avez remis une lettre du Secrétaire général de l'UIP aux Présidents de la Knesset et du Conseil législatif palestinien les invitant à poursuivre le dialogue à Marrakech. Qu'en attendez-vous ?
Y.T.
Cette invitation est la suite logique des rencontres que nous avons eues avec le Président de la Knesset et du Conseil législatif palestinien, en juin dernier, lorsque nous nous sommes rendus sur le terrain pour rencontrer les uns et les autres et examiner la situation de près. L'une des conclusions de notre mission était l'invitation faite aux deux Présidents d'assemblées de se rencontrer, car nous pensions à l'époque que la diplomatie parlementaire devait agir à un moment où l'on assistait à un blocage total des relations entre Etats. Ce qui était vrai au mois de juin l'est, hélas, encore plus aujourd'hui, où la situation s'est constamment dégradée et où l'état de guerre qui prévaut ne dégage aucune perspective politique. Nous nous réjouissons tous que l'Assemblée nationale française ait permis la première rencontre officielle entre les représentants des deux parlements. Cela rejoint tout à fait le point de vue de l'Union interparlementaire et nous espérons que le dialogue direct qui va s'instaurer au cours du débat organisé par Le Monde diplomatique ouvrira la voie à un début d'ouverture politique. Pour se parler, il faut se respecter.

Q : Que demandez-vous à MM. Burg et Qorei "Abou Ala" ?
Y.T.
Qu'ils se parlent et qu'ils puissent, dans la mesure du possible, avoir capacité à influer leurs parlements, et à travers eux leurs exécutifs. M. Burg, Président de la Knesset, appartient à la majorité qui gouverne Israël, il est membre du Parti travailliste, partie prenante de la majorité dirigée par M. Sharon. Il y a certainement des nuances au sein de cette majorité et l'on peut attendre du Président de la Knesset qu'il use de tout son pouvoir pour aider à l'émergence de choix politiques. Je trouve très positif que les Présidents aient accepté de se rencontrer, officiellement, dans le climat actuel. J'imagine que si M. Qorei est ici c'est parce que les autorités israéliennes ont donné leur accord. Dans cette nuit noire que nous vivons au Proche-Orient la moindre lueur est importante. Il faut s'y accrocher, car la solution ne peut venir que des Israéliens et des Palestiniens. J'ajoute que le rôle des Américains est considérable. Il l'a été dans les perspectives de paix, avec les efforts du Président Clinton, il l'est aujourd'hui, dans l'absence de perspectives. Il faut que les Américains prennent conscience que si les évènements du 11 septembre impliquent une solidarité internationale, le Proche-Orient implique aussi une solidarité internationale. L'Europe doit également jouer un rôle dans ce dossier. Sur le plan politique, l'Europe est un colosse aux pieds d'argile. Elle apporte des financements considérables et, globalement, elle représente une très grande puissance. Or, s'agissant du Proche-Orient, elle est prisonnière de contradictions, de sensibilités différentes, qui s'expliquent en grande partie par l'Histoire et par la Shoah. Ce qui fait que certains Etats ressentent une culpabilité qui les empêche de prendre des initiatives.

Q : Compte tenu de la situation sur le terrain, les parlementaires peuvent-il vraiment contribuer à l'instauration de la paix ?
Y.T.
Notre rôle, est, si je peux employer cette métaphore, d'aider la mayonnaise à prendre. Avec les Américains bien sûr. Lors de la 106ème Conférence de Ouagadougou, l'Union interparlementaire a réussi à voter une résolution unanime, ce qui était loin d'être évident vu les circonstances et le climat qui règne dans la région. C'est sur cette base que nous continuons notre travail et que nous avons adressé une invitation aux Présidents de la Knesset et du Conseil législatif palestinien. J'ajoute que la Conférence de Marrakech peut être très symbolique, car le Maroc joue un rôle très particulier. C'est un des premiers pays arabe et musulman qui soit non seulement solidaire des Palestiniens, mais qui a également été un des premiers pays à reconnaītre Israël et à avoir une politique très ouverte. Au Maroc, la coexistence entre les différentes communautés, au cours de l'Histoire et jusqu'à nos jours, s'est toujours bien passée.

 PAGE D'ACCUEIL | PRINCIPAUX DOMAINES D'ACTIVITES | FONCTIONNEMENT ET DOCUMENTS 

 
Copyright © 2002 Union interparlementaire