Dans le cadre de son programme de coopération technique en faveur de l'Assemblée nationale de transition du Rwanda, l'Union interparlementaire (UIP) a organisé, avec l'appui financier du PNUD et en coopération avec la Commission de l'Unité nationale et des droits de l'homme de l'Assemblée nationale de transition du Rwanda, un séminaire sur le thème " Le Parlement - un gardien des droits de l'homme ". Cette rencontre s'est déroulée du 22 au 24 janvier 2002 dans les locaux de l'Assemblée nationale de transition à Kigali.
Ce séminaire s'est ouvert par une visite de trois sites du génocide de 1994, qui a rappelé avec force le terrible impact que les tragiques évènements de cette année-là ont eu sur le pays et sa population. 1994 a été pour le Rwanda l'année " zéro " a partir de laquelle il a fallu tout reconstruire, tout rétablir, notamment le respect des droits de l'homme. Le rôle de l'Assemblée nationale de transition, rétablie dès novembre 1994, a été et demeure primordial pour tracer le chemin de la réconciliation nationale et construire un état de droit.
Le séminaire avait pour objectif d'assister l'Assemblée nationale dans cette tâche, notamment en étudiant les divers mécanismes et stratégies permettant au parlement et à ses membres de mieux promouvoir et protéger les droits de l'homme. La présence d'experts des droits de l'homme et de parlementaires du Burundi, de l'Ouganda, de la Tanzanie, de l'Afrique du Sud et du Bénin a permis aux participants de découvrir différentes pratiques parlementaires en la matière et d'échanger leurs vues à ce sujet.
L'accent a été mis tant sur le rôle du Parlement en tant que législateur, y compris en matière budgétaire, que sur son rôle important de contrôle de l'exécutif. Il a été souligné par ailleurs que, pour bien remplir cette fonction, les parlementaires doivent jouir de la liberté d'expression et bénéficier d'une immunité qui les protège contre tout acte arbitraire éventuel de la part de l'exécutif. La responsabilité de chaque parlementaire en tant qu'acteur clé de la vie nationale n'a pas manqué d'être mis en exergue.
Les trois jours de débats animés et notamment les nombreuses questions posées témoignent du vif intérêt suscité par ce séminaire qui a sans doute apporté un meilleur éclairage sur le rôle des parlementaires en tant que gardiens des droits de l'homme.