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N°33
AVRIL 2009

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de la Revue

Le Monde des Parliaments
Editorial

Education et développement : les nouveaux mots de passe des femmes

Quelques jours avant la Journée internationale de la femme, nous avons appelé le correspondant d'un journal accrédité à l'Office des Nations Unies à Genève, pour l'informer des dernières statistiques de l'UIP sur les femmes dans les parlements. Sa réponse a été emblématique : « Je vais voir quel espace mon journal peut donner à ce sujet. Comme vous le savez, les médias internationaux seront occupés à suivre deux femmes importantes à la même date : Hillary Clinton et Micheline Calmy-Rey ». Qui sont respectivement la nouvelle Secrétaire d'Etat américaine et la Ministre des Affaires étrangères suisse.

Deux femmes faisaient la une de l'actualité à Genève, tandis qu'à Paris une autre femme Premier ministre était reçue par le Président français Nicolas Sarkozy : Mme Ioulia Timochenko. Sans oublier une femme présidente en Islande, appelée à sauver le pays du désastre financier. Dans d'autres régions du monde également les bastions masculins sont conquis par les femmes, comme en Amérique latine, où les Présidentes de l'Argentine et du Chili, Mmes Cristina Fernández de Kirchner et Michelle Bachelet, détiennent le pouvoir, alors qu'en Asie, deux femmes se sont battues pour l'obtenir au Bangladesh : Sheikh Hasina et la Bégum Khaleda Zia. Cette percée des femmes en politique n'est pas visible seulement au niveau exécutif mais aussi au niveau parlementaire.

La dernière analyse et les récentes statistiques de l'UIP montrent que la moyenne mondiale de législatrices, toutes chambres confondues, atteint le chiffre record de 18,3 %, suite aux élections tenues en 2008. Certes, si un seul parlementaire sur cinq ayant obtenu un mandat était une femme, la tendance se confirme : les femmes accèdent lentement mais sûrement aux plus hautes marches du pouvoir.

Comme dit la Présidente de la Chambre des Députés du Rwanda, Rose Mukantabana, - Chambre qui compte le pourcentage le plus élevé de femmes élues dans le monde (56,3%) - la nouveauté est que les femmes ont de nouveaux mots de passe pour ouvrir les portes du saint des saints : développement et éducation. Deux mots que les adolescentes et les femmes victimes de mutilations génitales féminines (MGF) entendent utiliser pour combattre cette pratique néfaste, jusqu'à son éradication. Sésames que les femmes des Etats du Golfe et d'autres latitudes entendent bien utiliser pour obtenir le respect de leurs droits, au nom de l'égalité, pour un monde plus équitable et plus sûr, sans menace nucléaire. Mais c'est-là un autre défi que les femmes et les hommes sont appelés à relever.

L.B.

Lu dans la presse

Les femmes ne représentent que 18 % des parlementaires
Les femmes occupent au total un peu plus de 18 % des sièges au sein des parlements nationaux du monde, soit une progression de 60 % depuis 1995. On est malgré tout bien loin d'une représentation équitable des hommes et des femmes au sein des instances législatives nationales, comme le souligne le rapport annuel de l'Union interparlementaire. « Les progrès nous paraissent encore trop lents », a déclaré Pia Cayetano, membres du Sénat des Philippines et présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l'UIP, ajoutant au passage que moins d'un parlementaire sur cinq en moyenne est une femme. « Les difficultés auxquelles se heurtent les femmes qui souhaitent entrer en politique sont immenses », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. « Les préjugés et les perceptions culturelles relatifs aux rôles des hommes et des femmes dans la société comptent parmi les principaux obstacles à l'accès des femmes à des fonctions électives. » Le rapport de l'UIP indique qu'en 2008, des élections parlementaires ont été organisées dans 54 pays, et que les femmes représentent désormais 18,3 % des parlementaires, contre 17,7 % l'année précédente et 11,3 % en 1995. « Malheureusement, la situation n'évolue pas de la même manière dans tous les parlements du monde », a déclaré le Président de l'UIP, Theo-Ben Gurirab. « Si des améliorations sensibles ont été observées en 2008, en particulier en Afrique, et notamment dans le cas du Rwanda, où les femmes sont désormais majoritaires à la chambre basse, il reste beaucoup à faire dans les pays où les femmes sont encore largement absentes des instances décisionnelles ».
Dépêche de l'Associated Press publiée dans l'International Herald Tribune 6 mars 2009

Les femmes représentent 19% des députés en Afrique, selon un responsable de l'Union interparlementaire
Le Président du Parlement béninois, Mathuring Coffi Nago, également membre du Comité exécutif de l'Union interparlementaire, a déclaré à Lomé que les femmes représentent 19% des parlementaires en Afrique alors qu'elles sont 18,4% de femmes parlementaires au niveau mondial. « En Afrique, les femmes parlementaires représentent moins de 19% », a-t-il tenu à préciser. « S'il est vrai que d'important progrès ont été réalisés au cours de ces dernières années et que ce taux est loin d'être mauvais par rapport à celui enregistré dans d'autres régions du monde, il faut reconnaître que beaucoup reste à faire », a déclaré M. Nago à l'ouverture d'une rencontre de trois jours de parlementaires de six pays de l'Afrique de l'ouest. Selon lui, « il est normal que les femmes, qui représentent environ la moitié et parfois même plus de la population d'un pays, puissent aspirer à une représentation plus équitable dans les institutions de gouvernance de nos pays».
Agence de Presse Africaine (APA - Sénégal) 16 février 2009

Joseph Stiglitz s'attaque aussi aux centres financiers offshore
L'évasion et la fraude fiscales ainsi que les places financières qui accueillent des fonds illicites et privent les Etats de revenus feront l'objet de recommandations de la commission Stiglitz. « Mais nous ne regarderons pas que les centres offshore comme ce sera probablement le cas au Sommet du G20. Il sera facile pour ce dernier d'accuser des pays qui ne seront pas représentés à Londres et qui ne pourront pas se défendre. Pour notre part, nous parlerons aussi des centres offshore qui sont tout aussi secrets et opaques », a déclaré Joseph Stiglitz. Ce prix Nobel d'économie préside une commission nommée par [le Président de l'Assemblée générale de] l'ONU et chargée de recommander des mesures pour faire face à la crise qui ébranle désormais l'ensemble de la planète. Lors d'une rencontre avec la presse dans les locaux de l'Union interparlementaire à Genève, Joseph Stiglitz a indiqué que les Etats ont besoin de mobiliser tous les fonds possibles pour sortir de la crise.
Le Temps (Suisse) - 12 mars 2009