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N°16
DECEMBRE 2004

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube Promouvoir la démocratie
white cube Situations d'urgence
white cube Les femmes dans les parlements
white cube Coopération
avec l'ONU

white cube Droits de l'homme des Parlementaires
white cube Évolution parlementaire
white cube En bref

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Le Monde des Parlements
L'UIP et les situations d'urgence

Les Présidents de parlement à Genève
Les Présidents de parlement à Genève
Les participants à la 111ème Assemblée de l’UIP, qui a réuni plus de 450 parlementaires venus de 115 pays, parmi lesquels 29 Présidents de parlement et 133 femmes parlementaires, ont examiné, dans le cadre du débat sur le point d’urgence, un point intitulé: "La situation alarmante en Iraq et la nécessité d'une action parlementaire pour contribuer à y restaurer la paix et la sécurité". Cette question avait été inscrite à l’ordre du jour à la demande de la République islamique d’Iran, appuyée par le groupe Asie-Pacifique. Deux autres propositions relatives à la crise du Darfour ont été présentées, puis retirées.

ENTRETIEN AVEC M. AHMED IBRAHIM EL-TAHIR, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU SOUDAN

"Le rôle du Parlement panafricain est d’aider l’Union africaine à gérer la situation au Darfour"

Q: Monsieur le Président, le fait que la situation au Soudan, et plus précisément dans la région du Darfour, n’ait pas été examinée dans le cadre du débat sur le point d’urgence vous a–t-il déçu ?
Ahmed Ibrahim El-Tahir:
Non. Nous avions déjà contacté la délégation sud-africaine afin de nous mettre d’accord. Nous souhaitons gérer la situation avec nos amis des Groupes africains, afin d’arrêter une position commune à l’échelle de l’Afrique, puisque c’est l’Union africaine qui assure la gestion de la crise. Le rôle du Parlement panafricain est d’aider l’Union africaine à gérer la situation au Darfour. Il est donc préférable d’en discuter au préalable au sein du Parlement panafricain, dont la session inaugurale se tiendra à Johannesburg. Le Parlement examinera à titre prioritaire la question du Darfour, qui pourra ensuite, le cas échéant, être débattue en d’autres instances. C’est pour cette unique raison que nous avons accepté, à la demande de la délégation sud-africaine, de retirer la proposition qui visait à inscrire cette question à l’ordre du jour.

Q: Ne pensez-vous pas que les délégations présentes à Genève auraient pu débattre de cette question ?
A.I.E-T.:
Nous en sommes conscients. Cela dit, certaines personnes ont une attitude négative à l’égard du Soudan, en particulier dans les instances et les médias occidentaux. Je ne pense pas que la question du Darfour se prête à ce genre de débat. Pourtant, elle sert de prétexte à certains pays pour justifier une intervention étrangère au Soudan. Par conséquent, si les pays africains parviennent à se mettre d’accord, nous pourrons replacer le débat dans le contexte adéquat.

Q: Quelle solution peut-on apporter à la situation dramatique que connaît le Darfour ?
A.I.E-T.:
Les autorités soudanaises ont élaboré un plan afin de normaliser la situation dans le pays. En un premier temps, quelque 9 000 agents de police venus de tout le pays ont été déployés afin de sécuriser le Darfour. La région est aujourd’hui beaucoup plus sûre qu’elle ne l’était il y a six mois, exception faite de la zone occupée par les forces rebelles. Dans le reste du Darfour, la situation est très stable. Nous devons aussi faciliter le travail des organisations internationales d’aide humanitaire qui interviennent au Darfour et faisons preuve en la matière d’une totale transparence, afin que la communauté internationale dans son ensemble puisse suivre le déroulement des opérations. Nous avons d’ailleurs autorisé les missions sur place de responsables et d’organisations de toutes sortes. Nous prévoyons maintenant de remettre en état les infrastructures, de reconstruire et d’assainir les villages du Darfour de sorte que les populations se sentent mieux dans leurs villages traditionnels. Enfin, nous avons engagé des négociations de paix avec le mouvement rebelle. Si elles aboutissent, elles mettront un terme au conflit du Darfour.

Q: Comment pouvez-vous aider les victimes ?
A.I.E-T.:
De nombreux camps ont été installés pour accueillir les populations déplacées, mais dans nombre de cas les personnes qui y ont trouvé refuge ont décidé de leur plein gré de rentrer dans leurs villages d’origine. Nous les aidons, d’abord en prenant les mesures de sécurité nécessaires, ensuite en leur distribuant de l’aide humanitaire : vivres, médicaments, etc. Les gens du Darfour ne rechignent pas au travail; ils sont agriculteurs et éleveurs et ont simplement besoin qu’on les aide à reprendre une vie normale. C’est dans cette optique qu’il faut gérer la situation et acheminer sur place l’aide internationale.

MME RAFAT BAYAT, MEMBRE DE L’ASSEMBLEE CONSULTATIVE ISLAMIQUE DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN, EXPLIQUE POURQUOI SA DELEGATION A PROPOSE L’INSCRIPTION A L’ORDRE DU JOUR D’UN POINT SUR LA SITUATION EN IRAQ.

" Tout le monde a le droit de vivre dans un minimum de dignité "

Q: Pourquoi la délégation iranienne a-t-elle souhaité que la question de l’Iraq soit inscrite à l’ordre du jour de la 111ème Assemblée de l’UIP au titre du point d’urgence ?
Rafat Bayat:
Parce que l’UIP est une organisation importante qui oeuvre en faveur des droits de l’homme, de la paix et de la sécurité dans le monde. Tout le monde a le droit de vivre dans un minimum de dignité, et force est de constater que le peuple iraquien ne vit pas dans de bonnes conditions, tant en ce qui concerne l’alimentation que l’éducation, la formation, l’emploi, etc.

Q: La situation des femmes a–t-elle évolué en République islamique d’Iran depuis les dernières élections ?
R.B.:
Nous avons une Constitution, et par conséquent les élections n’ont pas modifié de manière fondamentale la situation des femmes iraniennes ou d’autres groupes. Nous pouvons cependant favoriser certains changements dans le domaine de la formation, de sorte que les femmes bénéficient de meilleures conditions d’accès à l’emploi. Nous pouvons aussi améliorer la situation des femmes en modifiant certains aspects de notre système éducatif. Les femmes sont de plus en plus conscientes des problèmes qu’elles peuvent résoudre par leurs propres moyens. Elles peuvent soumettre des idées au Parlement, et c’est à nous qu’il appartient de faire en sorte que le Parlement en tienne compte et adopte des lois en conséquence. Nous sommes en droit, en tant que femmes iraniennes, d’intervenir dans différents domaines, qu’il s’agisse des secteurs économique, politique ou éducatif. Rien dans l’Islam n’interdit aux individus, et notamment aux femmes, de participer à la vie politique. Dans certaines régions, et pas seulement dans les pays islamiques, c’est la mentalité masculine qui est à l’origine du problème. Le fait que les hommes ne fassent rien pour faciliter la participation des femmes n’est pas le propre des pays islamiques, c’est aussi le cas dans les démocraties.

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