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Les femmes dans les parlements |
RENFORCER L’ACTION DES PARLEMENTAIRES EN FAVEUR DE LA MISE EN OEUVRE DE LA CONVENTION SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES
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Lancement du Guide sur la CEDAW en Afrique du Sud.
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En octobre 2004, l’UIP a organisé un nouveau séminaire sur le rôle des parlementaires dans l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Ce deuxième séminaire, organisé à la suite de la 111ème Assemblée, a réuni des participants venus d’Afrique du Sud, d’Algérie, d’Allemagne, d’Angola, de Bahreïn, du Bénin, de Cuba, d’Équateur, de France, du Gabon, du Japon, du Mexique, du Maroc, du Nigéria, de Thaïlande, de Turquie et du Zimbabwe, ainsi que des représentants du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et d’Amnesty International.
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) est l’instrument international sur les droits des femmes le plus complet. Elle contient des dispositions contraignantes axées sur l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe et joue de ce fait un rôle déterminant en matière de promotion de l’égalité des sexes.
Ces séminaires d’information d’une journée, organisés en collaboration avec la Division de la promotion de la femme des Nations Unies, ont pour objet d’associer plus étroitement les législateurs à l’application et au suivi de la Convention. Ils s’adressent généralement aux parlementaires des États parties à la Convention qui ont récemment soumis au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes les rapports nationaux requis au titre de cet instrument ou qui s’apprêtent à le faire.
Mme Françoise Gaspard, membre du Comité et ancienne députée à l’Assemblée nationale française, et Mme Christine Brautigam, chef de la Section des droits de la femme à la Division de la promotion de la femme des Nations Unies, ont présenté aux participants la Convention et les travaux du Comité. La sénatrice mexicaine Lydia Madero a présidé le séminaire, qui a mis en lumière diverses actions concrètes de promotion des droits des femmes engagées par des parlementaires :
- Les représentants du Maroc sont revenus sur l’introduction du nouveau Code de la famille, qui ouvre aux femmes marocaines des perspectives élargies.
- Les parlementaires mexicains ont fait le point de l’enquête ouverte par le Comité au titre de l’article 8 du Protocole facultatif à la Convention à la suite des meurtres de nombreuses femmes dans la région de Ciudad Juárez, dans l’État mexicain du Chihuahua.
- Les participants ont été informés des dispositifs mis en place au Bundestag allemand pour permettre aux parlementaires de prendre part à la préparation du cinquième rapport national que l’Allemagne doit soumettre au Comité au titre de la Convention et de prendre connaissance des conclusions et recommandations du Comité.
- Le président du groupe national turc de l’UIP a parlé des efforts déployés en Turquie, notamment par le Président de la Grande Assemblée nationale, le Comité, le Programme des Nations Unies pour le développement et l’Association du balai volant, une ONG turque, pour faire traduire et diffuser le plus largement possible le Guide parlementaire : la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et son Protocole facultatif, réalisé par l’UIP et la Division de la promotion de la femme des Nations Unies.
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LANCEMENT EN AFRIQUE DU SUD DU GUIDE PARLEMENTAIRE
SUR LA CONVENTION SUR L’ELIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION A L’EGARD DES FEMMES
Le Guide parlementaire sur la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et son Protocole facultatif, publié par l’UIP et les Nations Unies, a suscité beaucoup d’intérêt parmi les parlementaires du monde entier.
Le 15 septembre 2004, la Présidente et la Vice-présidente du Parlement sud-africain ont organisé une cérémonie dans les locaux de l’Assemblée à l’occasion du lancement du Guide parlementaire. La Vice-présidente de l’Assemblée nationale, Gwen Mahlangu- Nkabinde, ancienne présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l’UIP, a prononcé une allocution de bienvenue. Mme Mavivi Myakayaka-Manzini, membre du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (créé en application de la Convention) et principale oratrice de la cérémonie, a prononcé un discours sur le rôle des parlementaires dans la mise en oeuvre de la Convention et invité les parlementaires à s’inspirer des mécanismes et des initiatives décrits dans le Guide parlementaire pour promouvoir les droits des femmes. Mme Baleka Mbete (voir photo), récemment élue à la présidence de l’Assemblée nationale, a commenté l’allocution de l’oratrice principale, et le Président du Parlement, M. Nkosinati Nhleko, a clos la cérémonie.
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CONTRIBUTION DE L’UIP AU PROCESSUS BEIJING + 10
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Participants au Séminaire
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Au cours de la 111ème Assemblée de l’UIP, la Commission permanente sur la démocratie et les droits de l’homme a discuté de la question de l’engagement des parlementaires en faveur de l’égalité des sexes lors de l’examen du point de l’ordre du jour intitulé Beijing+10 : évaluation dans une perspective parlementaire.
Mme Carolyn Hannan, Directrice de la Division de la promotion de la femme des Nations Unies, a ouvert le débat en présentant une vue d’ensemble du processus Beijing+10, qui sera au coeur des délibérations de la 49ème session de la Commission de la condition de la femme, prévue en février/mars 2005 à New York. Mme Hannan a invité les parlementaires à prendre une part plus active à la mise en oeuvre des objectifs stratégiques énoncés dans le Programme d’action de Beijing.
Cinquante-neuf participants se sont exprimés au cours du débat qui a suivi. La résolution adoptée à l’issue de la réunion réaffirme l’attachement des législateurs aux objectifs du Programme d’action de Beijing. Les parlementaires ont établi un lien direct entre égalité des sexes et développement mondial et noté que la mise en oeuvre des mesures définies au Programme d’Action de Beijing pouvait contribuer à la réalisation des Objectifs de développement pour le Millénaire (OMD).
Dans la résolution, les participants se déclarent consternés " que dix ans après la Conférence de Beijing, la véritable égalité des sexes soit encore loin d’être une réalité ". Les femmes sont toujours sous-représentées dans les organes de décision; elles continuent d’être moins bien payées à travail égal, sont plus souvent victimes de la pauvreté et du chômage que les hommes et sont plus fréquemment victimes de la violence. La discrimination à laquelle se heurtent les fillettes est plus préoccupante que jamais. Face à cette situation, la résolution propose une série de mesures axées sur la promotion de la femme dans les secteurs politique, économique et social, et met plus particulièrement l’accent sur la sécurité humaine, le règlement des conflits et la protection des fillettes. (Voir la résolution)
LE CONGRES AMERICAIN ACCUEILLE UNE REUNION D’INFORMATION
DE L’UIP SUR LE TRAFIC ET L’EXPLOITATION SEXUELLE DES ENFANTS
Depuis le Forum parlementaire sur l’enfance, tenu en 2002 au siège des Nations Unies et organisé conjointement par l’UIP et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’UIP attache une très grande attention à la protection de l’enfance, qui constitue désormais un des axes majeurs de ses activités. L’UIP et l’UNICEF oeuvrent de concert à la mise en oeuvre d’un ambitieux programme dont l’objet est d’aider les parlements du monde à donner suite aux nombreuses recommandations formulées à l’issue de Forum parlementaire, qui a marqué une étape décisive.
Dans le cadre de ces efforts de longue haleine, l’UIP et l’UNICEF ont pris l’initiative de réunir un groupe de discussion au Congrès des États-Unis à Washington pour débattre d’un domaine dans lequel l’intervention du législateur est jugée primordiale : la lutte contre l’exploitation sexuelle et le trafic des enfants. Cette réunion s’est tenue le 22 septembre, quelques semaines à peine avant les élections présidentielles américaines. Elle a reçu le soutien des membres des deux partis du Groupe parlementaire de l’enfance du Congrès américain et a été parrainée par deux autres groupes, le Groupe de la condition féminine et le Groupe des droits de l’homme. La réunion, qui a attiré un grand nombre de participants, a également été l’occasion de distribuer aux membres du Congrès et à leurs collaborateurs des exemplaires du Guide parlementaire sur la protection de l’enfance, publié conjointement par l’UIP et l’UNICEF.
Le groupe de discussion était présidé par Mme Sheila Jackson Lee, membre du Congrès, qui a joué un rôle déterminant dans l’organisation de cette manifestation, et par le sénateur mexicain Fernando Margáin Berlanga. Tous deux ont souligné la dimension internationale du problème. L’ambassadeur John Miller, conseiller principal pour les questions relatives au trafic de personnes auprès du Secrétaire d’État américain, Pamela Shifman, de l’UNICEF, et Sandee Payne, de la Women’s Commission for Refugee Women and Children, ont également pris part au débat.
Mme Jackson Lee, qui partage avec Ileana RosLehtinen, également membre du Congrès, la présidence du Groupe parlementaire de l’enfance du Congrès américain, et a participé au Forum parlementaire sur l’enfance organisé à New York, a parlé avec beaucoup d’éloquence de la nécessité de " faire toute la lumière " sur les violences que subissent les jeunes enfants, et a exhorté tous les participants à agir concrètement contre ce problème. Le sénateur Margáin s’est concentré pour sa part sur la prévention et a insisté sur l’importance de politiques sociales et économiques axées sur la famille et de nature à créer un environnement plus favorable aux enfants. Il a également présenté les mesures concrètes prises par le Parlement mexicain pour institutionnaliser des démarches législatives en faveur de l’enfance, comme la tenue annuelle d’un séminaire de parlementaires sur l’exploitation commerciale des enfants.
L’organisation au Congrès américain d’un débat interparlementaire est un signe particulièrement encourageant. Le fait que le Comité du Congrès sur l’enfance ait accepté de discuter de cette question en dépit d’un programme préélectoral particulièrement chargé mérite d’être souligné. L’UIP continuera pour sa part de porter à la connaissance du Congrès américain des questions de dimension internationale afin que les membres du Congrès soient plus nombreux à dialoguer et à coopérer avec les élus d’autres pays.
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