Crise financière, émancipation des femmes et responsabilité des gouvernements
Par Mme Vigdis Finbogadóttir, ancienne Présidente de l'IslandeLa crise financière internationale a déferlé sur les rivages islandais commeun raz-de-marée le 6 octobre 2008, plongeant le pays dans le désarroi. Les Islandais, hébétés, n'ont pas encore pris toute la mesure de la catastrophe. Cet état de choc collectif n'est pas seulement dû à la détresse financière ou à un sentiment d'insécurité sociétale. Car les Islandais sont endurants, habitués qu'ils sont à la précarité de l'agriculture et de la pêche sur cette terre rude. L'aisance, si on peut l'appeler ainsi, n'est venue qu'après la Seconde Guerre mondiale à ce peuple dont l'histoire est une longue lutte contre la pauvreté et la famine. Aussi son sang n'a fait qu'un tour lorsqu'il a appris qu'une poignée (au sens littéral du terme) de banquiers et de « négociants » avait jugé bon de se lancer dans une boulimie de dépenses financées par la dette, aux quatre coins du monde, faisant fi de la réputation de l'Islande et des Islandais et de leurs relations avec les autres pays.
La classe politique elle-même a failli en ces temps d'épreuve. Elle a ignoré les signes d'un effondrement imminent, balayé les avertissements – combien judicieux comme on l'a vu – des experts et des institutions. Cette nonchalance jette le doute sur l'intégrité du système politique, surtout des partis, financés par des entreprises qui ont mené l'Islande au bord de la banqueroute ; elle porte un coup à la transparence et à la responsabilité démocratiques. Comment admettre que l'image et le prestige de l'Islande, sa réputation aux yeux du monde, aient été utilisés, jetés en pâture par des aventuriers de la finance internationale ?
Le krach s'était à peine produit que des commentateurs relevaient la différence entre le rôle joué par les femmes et les hommes dans sa genèse. La bulle financière était presque exclusivement l'oeuvre de la gent masculine, surtout d'hommes jeunes accros au risque excessif. D'aucuns en ont conclu que l'effondrement financier n'aurait pas eu lieu – ou aurait été moins sévère – si des femmes avaient été à la barre. Leur conduite est d'ordinaire plus « économe » : elles sont plus parcimonieuses ayant généralement la charge d'autres personnes. D'ailleurs des enquêtes récentes (dont Creditinfo Iceland) montrent régulièrement que les entreprises gérées par des femmes s'endettent moins et sont plus souvent bénéficiaires.
La lutte pour l'égalité entre les sexes a contribué au développement social et politique en Islande. C'est la raison pour laquelle ce pays affiche l'un des taux les plus élevés de femmes actives au monde, près de 80%, et l'une des natalités les plus fortes d'Europe, avec 2,1 enfants par femme. Le gouvernement a pris des mesures dans ce sens : crèches, droit garanti au retour à l'emploi après une naissance pour les parents et congés parentaux généreux. Le système de congés parentaux instauré en 2000 est, à maints égards, sans égal, au point qu'il fait l'envie de l'Europe et du monde.
C'est la libération des femmes par leur entrée sur le marché du travail qui explique, en grande partie, l'essor économique de l'Islande au cours de la seconde moitié du vingtième siècle. En 1975 les Islandaises faisaient la une dans le monde entier en organisant une grève d'un jour pour rappeler leur contribution à la société : 90% d'entre elles ont refusé de travailler, de faire la cuisine et de s'occuper de leurs enfants pendant cette journée mémorable. Plus de 25 000 femmes ont occupé le centre de Reykjavík dans une atmosphère festive de discours, de chansons et de spectacles. Cinq ans plus tard j'étais élue première Présidente d'Islande.
Mais, malgré cette émancipation, la part considérable des femmes dans la construction de l'économie islandaise n'est toujours pas reconnue à sa juste valeur. Pendant les années de forte croissance, de prospérité financière sans précédent quoiqu'illusoire, les disparités entre les femmes et les hommes se sont creusées, les premières ayant moins accès aux postes de responsabilité. Le constat s'impose donc. D'abord, et comme on le savait depuis longtemps, les progrès vers l'égalité, en Islande et ailleurs, ne sont jamais acquis. Il faut continuer de faire pression sur les gouvernements et les associations pour qu'ils agissent dans ce sens. Ensuite, la crise actuelle ne doit pas servir de prétexte à l'inaction. Au contraire, comme on peut le lire sur le site des droits de l'homme des Nations Unies : « la crise doit éventuellement être considérée comme la raison impérieuse d'accélérer l'application des droits des femmes, et non comme un prétexte pour retarder des réformes législatives et politiques fondamentales, ou leur mise en oeuvre, en attendant une accalmie financière ».
Et cette règle vaut pour tous les pays, développés ou en développement. La crise montre à l'évidence que les sociétés occidentales, même celles des pays nordiques longtemps louangées pour leur volonté d'égalité et leur action pour les droits de l'homme, seraient bien inspirées de faire un bilan critique. Le discours occidental sur les « Etats défaillants » et la « construction de l'Etat » (les fameux « failing States » et « state-building ») dans le « tiers monde » doit être repensé quand on sait de quelles défaillances économiques et sociales les pays occidentaux sont capables et la nécessité d'une « reconstruction » en Islande comme ailleurs. Ce qu'il faut, c'est un dialogue transnational, non un monologue, sur la « reconstruction » après un effondrement systémique. A cet égard, GET, programme de formation à l'égalité entre les sexes de l'Université d'Islande, sera sans doute essentiel pour l'éducation en général. Il a été officiellement lancé le 19 juin 2009, la veille d'une conférence internationale sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité relative aux femmes, à la paix et à la sécurité, à l'Université d'Islande. Organisé par l'Institut de recherche sur l'égalité des sexes et la diversité de l'Université d'Islande, il sera financé par le Conseil de la recherche et le Ministère islandais des affaires étrangères (dans le cadre de ses engagements pour l'égalité entre les sexes et la coopération internationale pour le développement). L'objectif de GET est de promouvoir la paix, la reconstruction et le progrès économique et social dans les pays en développement ou sortant d'un conflit, par l'égalité entre les sexes, l'émancipation des femmes et leur participation à la conduite des affaires à tous les niveaux.
La politique doit radicalement changer, en Islande comme ailleurs. L'heure est à la transparence et à l'honnêteté. Si grave que soit la situation, il nous faut garder l'espoir que, de l'effondrement qui s'est produit en Islande, sortiront de bonnes volontés rédemptrices, porteuses de réformes constitutionnelles, d'un renouveau démocratique et institutionnel, d'égalité véritable entre les femmes et les hommes. Nous voulons en voir l'augure en la personne de Jóhanna Sigurdardóttir, Premier ministre depuis les élections d'avril dernier. Elle est, on le sait, une personne solide, travailleuse et honorable. Une nation de marins sait d'instinct que les femmes sont capables de gérer les sociétés. J'ai pu le constater pendant mon mandat : c'est là la conviction des hommes autant que des femmes. Tout au long de son histoire l'Islandaise, épouse de marin, a été « ministre » en son royaume : constructeur de maison quand il le fallait, architecte, enseignante, responsable des finances familiales et de l'éducation des enfants. Dans la situation actuelle, les hommes et les femmes doivent oeuvrer de concert pour reconstruire la confiance en notre société et en notre système financier et politique.
Le Président de l'UIP, M. Theo-Ben Gurirab
La crise financière mondiale affecte différemment les femmes et les hommes
A la clôture de la Conférence parlementaire sur la crise économique mondiale, qui a réunit plus de 400 législateurs de 80 pays à Genève en mai 2009, le Président de l'UIP; M. Theo-Ben Gurirab, a déclaré que « les parlementaires doivent admettre que la crise financière mondiale affecte différemment les femmes et les hommes et que les femmes sont plus durement touchées ».
La crise risque non seulement de figer ces inégalités enracinées mais il est probable qu'elle va même les exacerber, et que les femmes vont s'enliser un peu plus dans la pauvreté. Or, les femmes sont un élément moteur de notre économie, formelle et informelle, et les solutions à la crise doivent donc miser sur leur potentiel, reconnaître leur contribution et promouvoir l'égalité des sexes, a souligné le Président de l'UIP.
« Au Parlement, nous devons faire en sorte que les politiques et programmes qui sont mis au point pour faire face à la crise tiennent compte de la nécessaire égalité entre les sexes et de la participation politique des femmes, et qu'ils s'appuient sur des instruments tels que la budgétisation de genre », a ajouté le Président Gurirab, qui est par ailleurs Président de l'Assemblée nationale de la Namibie.
Mme Barbara Prammer, Présidente du Parlement autrichien
La misère mondiale porte un visage de femme
Mme Barbara Prammer, Présidente du Parlement autrichien, l'une des intervenantes de la Conférence, partage l'analyse du Président de l'UIP. Rappelant que les femmes représentent une part significative des millions de pauvres que compte le monde, elle a déclaré au Monde des Parlements que « lorsque la pauvreté augmente, les femmes sont les premières touchées ».« La majeure partie des systèmes de sécurité sociale est liée à l'emploi ou axée sur ce dernier. Lorsque les femmes gagnent peu d'argent ou perdent leur emploi, elles sont confrontées à des difficultés réelles. Parfois, c'est une question de vie ou de mort. La marginalisation des femmes est aiguë dans les pays développés comme en développement » a ajouté Mme Prammer. La Présidente du Parlement autrichien a relevé que les discussions concernant la crise économique « sont très largement dominées par les hommes, ce qui est dommage. Nous sommes très peu de femmes parlementaires présentes ici et nous devrions défendre la cause des femmes, car le contrecoup pourrait se faire très rapidement sentir ».
Lorsqu'il lui a été demandé comment les femmes pourraient convaincre leurs collègues masculins d'accorder plus d'espace aux femmes dans la recherche de solutions à la crise financière, elle a répondu: « Mes collègues sont conscients que, dans une crise économique, la situation des femmes et des hommes est liée. Les hommes perdent aussi leur emploi, mais la pauvreté est un problème qui touche en général davantage de femmes, c'est la raison pour laquelle les hommes et les femmes doivent collaborer les uns avec les autres », a souligné Mme Prammer. La crise économique sera aussi à l'ordre du jour de la cinquième réunion des Présidentes de Parlements, que Mme Prammer accueillera en juillet à Vienne. « Chaque fois que nous nous retrouvons, à l'échelon national ou multilatéral, nous parlons de la crise. La réunion de Vienne mettra l'accent sur le thème de la violence à l'égard des femmes, mais nous devons avoir conscience du fait que violence et pauvreté vont de pair. Il faudrait que nous partagions l'expérience acquise dans les différentes régions du monde et parlions de la stratégie à adopter, ainsi que de l'amélioration de la coopération entre nous ».
Mme Prammer est convaincue que ce sont les femmes des pays en développement qui souffriront vraiment financièrement de la crise. « La crise remet sérieusement en cause les Objectifs du Millénaire pour le développement, et les femmes souffriront beaucoup. La pauvreté mondiale porte un visage de femme. L'aide des pays développés en faveur des pays en développement ne se tarira pas, mais le développement se ralentit dans mon pays comme partout. Ce n'est pas une bonne chose, mais c'est la réalité de la situation ».
Mme Sabina Orellana Cruz, législateur bolivien
La crise économique déclanchera une crise alimentaire
Mme Sabina Orellana Cruz, membre de la Chambre bolivienne des Députés, est d'avis que la crise financière affecte l'économie des pays les plus pauvres. « En Bolivie, la crise économique a un profond impact sur les pauvres, surtout les femmes autochtones. C'est le cas de toutes les populations autochtones dans tous les pays. »
« En Bolivie, la crise se fait aussi sentir dans les zones urbaines écartées et la situation empirera d'ici une année ou deux, car la crise économique déclenchera une crise alimentaire. Mme Cruz a ajouté que « les pays doivent trouver des solutions communes, car ils ne pourront pas surmonter la crise tout seuls. Nous devrons oeuvrer de concert car, si l'homme et la femme se complètent dans la famille, il faut aussi qu'ils se complètent en politique, où il est important que les femmes expriment leur avis dans le but de contribuer, aux côtés des hommes, à améliorer la vie de tous ».
Mme Tioulong Saumura, législatrice cambodgienne
Crise financière: le cas du Cambodge
Mme Tioulong Saumura, parlementaire cambodgienne, a également souligné que l'impact de la crise économique atteint particulièrement les femmes, qui sont le groupe le plus pauvre et le plus vulnérable dans toutes les sociétés, tant dans les pays riches que dans les pays pauvres. « Les femmes sont en général marginalisées dans les systèmes de production économique et dans les systèmes de direction politique. Les pays pauvres sont plus touchés en général et les femmes s'appauvrissent un peu plus à cause de la crise ».Elle estime que la conférence parlementaire de Genève permettra aux élus et aux élues de réfléchir ensemble à des sujets structurels. « Les gouvernements vont parer au plus pressé, pour tenter de sauver les grandes entreprises et les systèmes bancaires et financiers, mais cela ne représente qu'une minorité de la population et non la majorité», ditelle. Et de rappeler que parmi les gens qui bénéficient de ces systèmes bancaires, il y a très peu de femmes et encore moins de femmes vivant dans les pays pauvres. «Nous, parlementaires, avons la chance de pouvoir regarder les choses avec du recul et réfléchir. Il faut certes prendre des mesures immédiates pour résoudre la crise, mais il y a aussi une opportunité à saisir pour effectuer des changements structurels fondamentaux et à long terme, pour que nous puissions trouver un équilibre entre pays riches et pays pauvres, mais aussi entre hommes et femmes, parmi les bénéficiaires de la croissance économique ».
Mme Saumara souhaite que les élus et les élues jouent un rôle actif dans ce genre de réunion « parce que l'UIP offre un cadre idéal pour les parlementaires du monde entier de travailler ensemble pour trouver des solutions à long terme sur les problèmes communs, avec une plus grande coopération entre pays riches et pays pauvres, Etats du nord et Etats du sud, et entre hommes et femmes ».
Elle explique qu'au Cambodge, « il n'y a pas de système bancaire très développé, de fonds spéculatifs ou de produits dérivés, et encore moins de bourse des valeurs mobilières : chez nous, la crise n'a pas été financière. En revanche, nous souffrons cruellement de la contagion de la crise, qui a commencé par être financière, pour devenir économique ».
Le monde entier souffre aujourd'hui d'un manque de crédit, d'un manque de liquidités pour financer les activités économiques. « Mon pays est un gros producteur de vêtements. L'autre secteur qui contribue au PNB du Cambodge est le tourisme, ce qui fait que nous souffrons de la baisse des activités commerciales et de la baisse du pouvoir d'achat de nos marchés à l'exportation. Nous avons une contraction de la demande de vêtements venant des pays européens et des pays d'Amérique du nord, qui sont nos principaux clients. Même scénario pour le tourisme qui a fortement chuté depuis le début de la crise, les personnes qui ont moins de pouvoir d'achat réduisant leurs épenses et leurs voyages à l'étranger ».
Le Cambodge commence à souffrir sur le plan économique des conséquences de la crise qui était financière à l'origine. « Je dis souvent que pour un pays riche, la crise économique peut vouloir dire un vêtement de moins ou des vacances un peu plus courtes, mais dans les pays pauvres, cela veut dire un repas de moins par jour pour les personnes les plus démunies qui ne pouvaient déjà se permettre qu'un repas par jour. Cette crise peut donc être catastrophique sur le plan de la santé et sur le plan social en général », conclut l'élue cambodgienne.
Mme Fathen Ben Amor, Première Vice-Présidente du Comité de Coordination des Femmes parlementaires de l'UIP
« Les parlements doivent adapter leurs lois face à la crise économique »
Un mois avant la Conférence parlementaire de Genève sur la crise économique mondiale, ce thème a fait l'objet d'un point d'urgence à la 120ème Assemblée de l'UIP à Addis-Abeba. Les élus ont adopté une résolution qui en appelle à tous les parlements et gouvernements pour qu'ils fassent une priorité de l'élimination de la pauvreté et de l'injustice sociale ainsi que de leurs causes profondes en Afrique et dans les autres pays en développement et qu'ils étudient les moyens d'atténuer les effets sociaux, politiques et économiques de la crise financière mondiale, en particulier sur les pays en développement.Si certains observateurs estiment que ces derniers résistent mieux à la crise économique, Mme Fathen Ben Amor, législatrice tunisienne et Première Vice-Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires à l'UIP, note que les pays en développement sont aussi affectés par la crise et plus particulièrement les femmes.
« La majorité des demandeurs d'emploi sont des femmes, qui doivent en plus souvent se contenter d'emplois précaires. Pour nourrir leur famille, elles ont besoin de plus d'argent et devront donc travailler plus, au détriment de leur santé », souligne Mme Ben Amor.
A l'instar de ses consoeurs de nombreux pays, elle demande l'adoption de lois visant à protéger les femmes et à les encourager à développer des projets. « Une enquête sur la participation économique de la femme arabe démontre que les femmes préfèrent les emplois dans le secteur public. Le secteur public offrant moins de possibilités d'embauche, nous devons encourager les femmes à aller vers le secteur privé, à se transformer en initiatrices de projets et à devenir leurs propres pourvoyeurs d'emplois ». L'éducation ne doit pas être en reste, « il faut aussi encourager les femmes à une meilleure éducation et plus de solidarité. Les jeunes femmes, qui sont les travailleuses de demain, vont être les agents du changement et du développement », espère Mme Ben Amor, tout en avertissant qu'«avec la situation actuelle, les femmes risquent d'être les laissées pour compte ».
L'élue tunisienne explique que dans son pays, «à travail égal les salaires entre hommes et femmes sont égaux et nous encourageons l'emploi des femmes par le biais de microcrédits et de l'égalité des chances. A curriculum égal, la femme va être engagée, justement pour encourager l'emploi des femmes. Cela va de pair avec l'éducation au niveau secondaire et la formation professionnelle, sans oublier les agricultrices. Nous tentons aussi de faire en sorte que les postes de prise de décisions soient en phase avec le fait que 60% des étudiants sont des filles».
Les femmes peuvent-elles donner l'exemple pour mieux résister à la crise ? Oui, répond la première Vice-Présidente du Comité de Coordination des femmes parlementaires de l'UIP. «Elles sont plus prudentes, elles empruntent de plus petites sommes d'argent et elles remboursent rapidement les prêts qui leurs sont octroyés. Les parlements doivent adapter leurs lois, en tenant compte de la nouvelle donne créée par la crise financière. Il faut penser globalement et agir localement. Les parlements doivent être le lien entre l'exécutif et les citoyens».
Les pays en développement sontils moins affectés par la crise que les pays développés ? A court terme, cela peut être vrai, répond Mme Ben Amor, « mais la crise économique et financière n'épargne personne. Si les pays riches sont les plus touchés cela signifie que l'aide internationale en faveur des pays pauvres va diminuer. A moyen et à long terme, cela aura des répercussions pour les pays en développement. C'est un cercle vicieux ».
L'emploi et la parité
Pour reprendre les termes de M. Theo-Ben Gurirab, Président de l'UIP: la crise financière a des répercussions différentes sur les femmes et sur les hommes.Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), la crise économique devrait déboucher en 2009 sur une hausse du nombre de femmes sans emploi, qui devrait atteindre 22 millions, et la crise mondiale de l'emploi devrait empirer considérablement avec l'aggravation de la récession enregistrée cette année. La crise économique mondiale élèvera de nouvelles entraves à la mise en place d'une croissance durable et équitable sur le plan social, ce qui rendra l'accès à un travail décent encore plus difficile pour les femmes. Parallèlement, Reuters cite l'OIT, qui explique que la crise économique mondiale a privé davantage d'hommes que de femmes de leur emploi dans les pays occidentaux. Le taux de chômage parmi les hommes vivant dans les pays en développement