L’égalité entre hommes et femmes paie
L’année 2010 sera déterminante pour l’égalité entre hommes et femmes. Le 15ème anniversaire de la Déclaration et Programme d’action de Beijing n’est pas qu’une date commémorative. Il permet de faire le bilan des progrès réalisés pour que les deux moitiés de l’humanité - les hommes et les femmes - puissent avoir les mêmes chances de vivre une vie digne, de s’épanouir au niveau personnel et familial, et pour que nos sociétés, tant au Nord qu’au Sud, se développent plus harmonieusement.Si les avancées sont notables, comme l’affi rme la Conseillère spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la parité des sexes, Mme Rachel Mayanja, il reste beaucoup à faire pour que les femmes voient enfi n leurs droits respectés, notamment dans le domaine professionnel car dans de nombreux pays, à travail égal, le salaire des femmes n’est toujours pas égal à celui des hommes. Et aussi pour que les femmes ne voient plus leur vie menacée par les coups de leur conjoint, père, frère ou cousin, dans de nombreux cas, partout dans le monde.
Il est aussi grand temps que les femmes puissent s’exprimer librement sous toutes les latitudes, comme la Birmane Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix en 1991, ou l’ex-parlementaire afghane Malalai Joya, et que leur opinion soit aussi écoutée et respectée que celle de leurs homologues masculins. L’égalité des sexes ne doit plus seulement être considérée un slogan féministe, mais un droit essentiel à la démocratie. Selon la Déclaration universelle adoptée par l’UIP en 1997, il ne saurait en effet y avoir de démocratie sans un véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite des affaires publiques où hommes et femmes agissent dans l’égalité et la complémentarité, s’enrichissant mutuellement de leurs différences.
Un effort systématique doit être entrepris dès le plus jeune âge des enfants, à l’école et en famille, en faveur du respect de l’homme et de la femme et aussi de l’égalité face à l’éducation et à l’emploi. Un changement des mentalités, passant par l’élimination des stéréotypes sur la féminité, la paternité, la parentalité ou le rôle économique de l’homme, est urgent pour le bien-être de tous, femmes et hommes compris.
Comment y parvenir ? Par des lois adéquates et une volonté politique clairement mise en oeuvre. Un pays, le Rwanda, compte plus de 56% de femmes au Parlement, et un autre, la Norvège affi che 55,6% de femmes au gouvernement (juste derrière la Finlande avec 57,9%), un taux de fécondité de presque deux enfants en moyenne et voit 43% de femmes siéger dans les conseils d’administration de ses grandes entreprises. Comme l’affi rme le ministre norvégien de l’Intégration sociale, M. Audun Lysbakken, au bout du compte, l’égalité paie.
L.B.