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N°37
MARS 2010

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de la Revue

Le Monde des Parliaments
Coopèration téchnique

L’UIP soutient les femmes parlementaires

Atelier de communication de l'UIP pour les femmes membres du Parlement du Burundi Les femmes représentent 18,6% des parlementaires dans le monde. Au-delà de ce nombre et des diffi cultés électorales, une fois élues au Parlement, de nouveaux défi s commencent pour elles.

Le premier défi est qu’elles investissent un lieu mis en place et géré par des hommes. «Savez-vous quel est le plus grand parti majoritaire du monde ? C’est le parti des hommes de plus de quarante ans », rappelle la parlementaire croate Marija Lugaric. Entrant le plus souvent nouvellement en politique, les législatrices font également face à leur manque d’expérience. Si ce manque d’expérience s’applique également aux hommes nouvellement élus, le défi n’en reste pas moins particulier pour les femmes. Elles sont souvent investies par leur électorat de la responsabilité de faire avancer la condition féminine et ont le sentiment de devoir faire leurs preuves. Comme l’explique une parlementaire burundaise : «parfois, la timidité et la peur de l’échec ne permettent pas aux femmes parlementaires de déposer des propositions de lois». Les femmes manquent souvent de confi ance en elles.

Pour mettre leur travail parlementaire au service de la condition féminine, les législatrices doivent connaitre les règles de fonctionnement du parlement - usages, pratiques, règlements et procédures-. Comme l’affi rme Margaret Mensah Williams, Vice-présidente du Conseil national namibien: « Vous devez non seulement connaître les règles et procédures, mais aussi les maîtriser et les utiliser pour susciter un changement » et assurer une prise en compte de la question « genre » dans la politique et les propositions de lois.

L’UIP aide les femmes parlementaires à connaître et utiliser ces règles et à les mettre au service de l’égalité entre hommes et femmes. Ce soutien occupe une place importante dans l’ordre du jour de l’organisation mondiale des parlements. Il est mené dans le cadre de programmes d’assistance technique conçus le plus souvent à la demande des parlements ou des femmes parlementaires et adaptés aux besoins de chaque pays.

Le soutien qu’apporte l’UIP peut prendre la forme d’ateliers d’initiation au fonctionnement du Parlement ou de séminaires d’information pour femmes et hommes parlementaires sur des thématiques relatives au genre et aux droits des femmes. L’UIP organise par exemple des séances de renforcement des capacités politiques et parlementaires sur la communication, le leadership ou la rédaction législative.

De telles actions ont été menées récemment au Burundi, au Cambodge, en Jordanie et dans les pays du Golfe.

Exemples concrets

Dans des ateliers sur la communication et la prise de parole en public (septembre 2008), des parlementaires burundaises ont renforcé leurs aptitudes à écrire et à faire des discours, à gérer le trac, à argumenter et à faire adhérer l’auditoire à leurs propos. Dans un autre atelier, elles ont exercé leur savoir-faire dans la rédaction de propositions de lois ou d’amendements pour l’égalité entre hommes et femmes (novembre 2008). Ces ateliers ont été appréciés par les femmes parlementaires, qui ont marqué des avancées dans leur travail législatif et lancé nombre de messages à travers les médias pour défendre les intérêts des femmes. Deux législatrices confi aient que depuis lors elles n’hésitaient plus à s’adresser aux médias pour faire connaître leurs points de vue sur des questions telles que les violences conjugale ou les questions relatives au droit de succession.

Les parlementaires jordaniennes ont, quant à elles, travaillé sur une stratégie de groupe pour renforcer leurs relations avec les médias dans un atelier de renforcement des capacités organisé par l’UIP, le Parlement jordanien et le PNUD (octobre 2009). L’objectif était de mieux comprendre le fonctionnement des médias et la meilleure façon d’y faire passer les messages. Le maintien de l’objectivité et la nécessité de maintenir les contacts avec les journalistes ont été identifi és comme des éléments clés, sans oublier le message en lui même. Ce dernier doit être transmis par les législatrices avec la fi erté d’être femme et celle de représenter à la fois les femmes et les hommes de la société dans laquelle elles évoluent. Il doit impérativement être fondé sur des informations fi ables et vérifi ées et être structuré.

Séminaire pour les femmes parlementaire au Cambodge

Un séminaire a été organisé au Cambodge pour renforcer les capacités de leadership des législatrices.Au Cambodge, les femmes parlementaires, soutenues par l’UIP, le PNUD et le Projet d’Assistance Législative (LEAP), ont organisé un séminaire de deux jours et demi pour renforce leurs capacités de leadership et de communication. La sénatrice philippine Pia Cayetano, Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l’UIP, a fait part aux participantes de son expérience en matière de communication. Elle a notamment souligné l’importance d’obtenir toutes les informations nécessaire pour maîtriser un, sujet, identifi er son propre style de communication et s’entraîner à parler en public, à argumenter en s’appuyant sur les textes, les politiques et les pratiques nationales et internationales pertinentes et surtout à être vigilante durant le débat, en prenant des notes, en étant attentive aux autres intervenants et en posant des questions.

Au Cambodge, comme en Jordanie, au Burundi et ailleurs, l’UIP soutient les partenariats entre femmes parlementaires. L’union faisant la force, la coopération entre femmes peut compenser leur nombre restreint au Parlement. Les programmes de soutien facilitent la concertation par le biais de réunions régulières (Burundi et Jordanie), de séminaires (Cambodge) ou par un soutien technique et logistique aux associations de femmes parlementaires (Burundi et Rwanda).

Ces programmes s’attachent également à renforcer un partenariat entre législatrices et législateurs en incluant ces derniers aux débats sur les questions de genre, et visent également à renforcer les échangent d’expérience et de bonnes pratiques entre législatrices de régions et de pays différents. L’UIP s’emploie enfi n à renforcer les liens entre les femmes parlementaires et les représentants des instances gouvernementales, de la société civile et des organisations internationales pour les droits des femmes et l’égalité entre hommes et femmes. L’infl uence des femmes sera d’autant plus forte au sein des parlements qu’elles y seront plus nombreuses et à des postes de prise de décision et que leurs aptitudes à représenter et à défendre leurs intérêts et les questions qui les concernent seront soutenues.

Z.H.

République démocratique du Congo : identification des actions prioritaires pour 2010

Dans le cadre de l’accord de partenariat signé en mai 2009 avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l’appui aux Assemblées législatives nationales et provinciales de la République démocratique du Congo, l’UIP s’est rendue du 11 au 19 décembre 2009 à Kinshasa afi n de défi nir avec les bénéfi ciaires et le PNUD les activités à mettre en oeuvre durant l’année 2010. Cinq grands axes d’activités ont été identifiés : la diplomatie parlementaire, la fonction de contrôle des activités gouvernementales, le genre, le renforcement professionnel des personnels du centre de documentation, et la révision de l’environnement textuel des deux chambres du Parlement national. Cette mission a aussi permis à l’UIP et au PNUD de faire le bilan des sept mois d’exécution de l’accord de partenariat. Dans ce laps de temps, l’UIP a organisé toutes les activités retenues pour 2009, soit : un audit organisationnel de l’administration parlementaire (juin 2009); une formation aux techniques de recherches législatives et de confection des dossiers d’actualités (septembre 2009), une formation des conseillers de commissions et de plénière (octobre 2009), une évaluation technique des méthodes de transcription de débats (novembre 2009) et, enfin, une formation sur les techniques de communication parlementaires (décembre 2009).

LM

République centrafricaine : évaluation des besoins de l’Assemblée nationale

Du 2 au 10 décembre 2009, l’UIP s’est attachée à faire l’état des lieux et l’évaluation des besoins de l’Assemblée nationale centrafricaine afi n de pouvoir élaborer une proposition de programme d’appui. Celle-ci devrait permettre à l’institution d’assurer efficacement ses missions principales de représentation, de contrôle de l’action gouvernementale et de législation mais aussi de prendre toute sa place dans l’architecture gouvernementale centrafricaine, notamment en matière de réconciliation et de dialogue. A ce sujet, la mission de l’UIP s’est déroulée concomitamment à la mission de révision du cadre stratégique de la Commission de consolidation de la paix de l’ONU et l’UIP n’a pas manqué de faire valoir qu’en tant qu’incarnation de la représentation populaire, l’Assemblée nationale est par excellence l’instrument du dialogue politique et, partant, le lieu adéquat pour débattre de la consolidation de la paix et de la bonne gouvernance dans son ensemble. L’UIP continue donc de plaider pour que le Parlement centrafricain bénéficie de l’appui fi nancier et matériel de la Commission de consolidation de la paix.

LM