Les parlementaires doivent-ils s’impliquer davantage dans les enjeux de politique internationale et notamment en Iraq ?
| "J’espère que l’UIP pourra jouer un rôle significatif pour assister le gouvernement intérimaire en Iraq", a déclaré le Ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, M. Jack Straw, en recevant le Président de l’UIP, M. Sergio Páez, le 21 mai 2003 à Londres. Photo IPU/J. Oses |
A l’heure où les dépenses militaires augmentent et dans un monde de plus en plus dangereux, les parlementaires doivent-ils s’impliquer davantage dans les enjeux de politique internationale ? Oui, estime l’Union interparlementaire, qui a produit dernièrement une série de guides leur permettant d’être mieux informés et donc plus performants sur des sujets dits sensibles. A Santiago du Chili, l’UIP a publié, conjointement avec le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées-Genève (DCAF), un guide à l’usage des élus des peuples sur le contrôle parlementaire du secteur de la sécurité.
" Il faut impérativement que les opinions du peuple se reflètent dans la politique de sécurité nationale, où sont énoncées les valeurs fondamentales et les principes relatifs à la sécurité nationale que l'Etat entend promouvoir et protéger. Il est nécessaire qu'au sein des parlements, les représentants de la volonté populaire travaillent en collaboration étroite avec le gouvernement et le secteur de la sécurité ", estime le Président de l’UIP, le sénateur chilien Sergio Páez. " Le guide publié conjointement par l’UIP et le DCAF est un outil très utile, qui peut aider d’une façon concrète à la construction d’un monde plus sûr ", souligne pour sa part le parlementaire suisse Paul Günter. Et M. Philipp Fluri, Directeur adjoint du DCAF de rappeler que "l’idée d’un contrôle parlementaire et démocratique des forces armées fait également son chemin à l’OTAN et à la CSCE ".
Un contrôle parlementaire des forces armées est nécessaire. L’agence France Presse (AFP), citant le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), affirme que les dépenses militaires dans le monde ont progressé de 6% en 2002, à 794 milliards de dollars, soit 2,5% du Produit intérieur brut mondial, et 128 dollars par habitant. Les dépenses militaires mondiales, qui avaient fortement baissé dans la décennie 1989-1998 après la fin de la guerre froide, ont augmenté en 2002 pour la quatrième année consécutive. Et qui dit dépenses militaires en hausse pense guerre, destruction et souffrances.
Proches de leurs opinions publiques, les parlementaires peuvent, à défaut d’empêcher les guerres, s’impliquer pour faciliter la paix et la reconstruction des institutions démocratiques des pays ravagés par les conflits. C’est ce qu’ils entendent faire notamment en Iraq, où l’UIP est prête à mettre son expertise au service de la reconstruction de ce pays occupé par une coalition dirigée par les Etats-Unis d’Amérique. L’une des partie prenante au conflit, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, n’a pas dit non. " J’espère que l’UIP pourra jouer un rôle significatif pour assister le gouvernement intérimaire en Iraq ", a déclaré M. Jack Straw au Président de l’UIP Sergio Páez, à Londres. La démocratie reprendrait ainsi ses droits, grâce à la diplomatie parlementaire.
L.B.
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