L'UIP est prête à mettre son expertise au service de la reconstruction des institutions en Iraq

Parmi les parlementaires présents à Santiago du Chili figuraient 24 Présidents de Chambre et notamment (de gauche à droite) : M. Mohammed Naji Otari (Syrie), M. Jorge Chapper (Uruguay), M. Amusaa Mwanamwambwa (Zambie), M. Kandy Nehova (Namibie), M. Reuven Rivlin (Israël), M. Abdelwahed Radi (Maroc), M. Ouattara Famabaré Natchaba (Togo), M. Roch Marc Kaboré (Burkina Faso), M. Klaus Wanger (Liechtenstein), M. Sergey Zhalybin (Khazakstan), M. Anders B. Johnsson (Secrétaire général de l’UIP), M. Vadim Popov (Bélarus), M. Neil Andrew (Australie), M. Raranath Ranabhat (Népal), Mme Ingrida Udre (Latvia), M. Sergio Páez (Président de l’UIP), Mme Isabel Allende et M. Andrés Zaldívar (Chili), M. Roberto De Almeida (Angola), M. Guy Nzouba-Ndama (Gabon) et M. Rory Kiely (Irlande). Photo IPU/J. Inostrosa.

Les représentants de 117 parlements nationaux, dont 24 Présidents de Chambres, réunis lors de la 108ème Conférence interparlementaire qui a eu lieu à Santiago du Chili, du 6 au 12 avril 2003, ont adopté quatre résolutions, dont une sur la situation en Iraq. Dans cette résolution, l’Union interparlementaire (UIP) affirme être prête à mettre son expertise au service des choix proposés pour la reconstruction des institutions en Iraq.

Lors d’un entretien qu’il a eu à Londres avec le ministre des Affaires étrangères du Royaume Uni, M. Jack Straw, le Président de l’UIP, le sénateur chilien Sergio Páez, a évoqué la possibilité que l’UIP soit engagée aux côtés de l’ONU dans le processus de développement des institutions démocratiques en Iraq. " J’espère que l’UIP pourra jouer un rôle significatif pour assister le gouvernement intérimaire en Iraq " lui a répondu le ministre britannique des Affaires étrangères.

Le Président du groupe britannique à l’UIP, M. John Austin, soutient cette initiative. Dans une lettre adressé à M. Straw, M. Austin estime que l’UIP peut apporter son expérience en la matière. Il a également souligné que les parlementaires ont un rôle important à jouer pour assister les nouveaux parlements sur la route vers la démocratie.

S’agissant de la participation du Congrès des Etats-Unis à l’UIP, M. Austin a également demandé à M. Straw d’évoquer cette question "en temps voulu, lors de réunions avec le Président, le Secrétaire d’Etat et toute autre personne concernée ".

Interview avec M. John Austin, Président du Groupe britannique à l’UIP

"L’UIP peut être utile en Iraq et sans doute en Arabie saoudite"

Q : Que pensez-vous de la proposition faite par le Président de l’UIP, le sénateur Sergio Páez, au Ministre des Affaires étrangères britannique, M. Jack Straw, sur un éventuel engagement de l’UIP dans le développement des institutions démocratiques en Iraq ?
John Austin: Le sénateur Páez a abordé un thème important avec Jack Straw. Et je pense que le Ministre des Affaires étrangères lui a répondu de façon positive. Il a par exemple reconnu que d’autres parlements ont aidé à la reconstruction de l’Europe. J’ai moi-même été actif ici au Royaume-Uni, dans le cadre d’une organisation qui travaille avec les démocraties émergentes d’Europe centrale, pour la formation des nouveaux parlementaires dans différents pays. Je pense que le Ministre Straw reconnaît le fait que les parlementaires venus d’autres législatures peuvent être d’un grand secours. Je lui ai d’ailleurs adressé une lettre au sujet de l’UIP.

Q : Concrètement, quel peut être le suivi de cette proposition ?
J.A.: En Europe de l’Est, j’ai participé à des séminaires sur la bonne gouvernance, la transparence et les moyens d’amener l’Exécutif à rendre compte, ainsi que sur les procédures parlementaires. Certes, comme l’a dit le Président de la Chambre des Communes, Michael Martin, nous n’avons pas toutes les réponses. Nous avons même quelque chose à apprendre des nouvelles démocraties et je pense que cela est vrai au Royaume-Uni, maintenant que nous avons dévolu des compétences au Pays de Galles et à l’Ecosse. En Ecosse, ils ne font pas les choses de la même façon qu’à Westminster, ils procèdent différemment. Et je dois dire que ce qu’ils font en matière d’examen des projets de loi est meilleur que ce que nous faisons. C’est l’échange qui est enrichissant ! L’une des organisation avec lesquelles j’ai collaboré est un projet néerlandais traitant des règlements parlementaires Est-Ouest et qui réunissait des parlementaires venus de différents pays, avec modèles et des règlements différents. Nous avons organisé des séminaires en Russie, en Albanie, non pas en leur disant voilà ce qu’il faut faire, mais en leur proposant une façon de procéder parmi d’autres. C’est une manière de parler de tout ce qui touche à une démocratie parlementaire responsable. Et il est certain que l’UIP est la plus apte à le faire en Iraq et peut-être en Arabie saoudite. Maintenant que les Saoudiens sont membres de l’UIP, on peut espérer qu’ils s’engageront davantage dans le processus parlementaire.