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 | | Le Président chilien Ricardo Lagos a inauguré la 108ème Conférence à Santiago du Chili le 6 avril 2003. |
" La diplomatie des peuples "
Q : M. Ricardo Lagos, vous avez inauguré la 108ème conférence interparlementaire en tant que Président du Chili. La diplomatie parlementaire peut-elle être utile dans le contexte international actuel ?
Ricardo Lagos :
Il est important de rappeler que la diplomatie parlementaire est une diplomatie directe. Les parlementaires sont les représentants des peuples. La diplomatie parlementaire est la diplomatie des peuples. Elle possède par conséquent la légitimité de chacun d’entre eux. La 108ème conférence interparlementaire était importante pour le Chili et nous sommes très heureux d’avoir pu recevoir les parlementaires du monde entier dans notre pays.
Contrôle parlementaire des négociations sur le commerce à la Conférence de Cancún
 | Le député belge M. Geert Versnick a été le modérateur d’une table ronde intitulée " Les parlements et l’OMC " qui s’est tenue en juin au Siège de l’OMC à Genève, dans le cadre d’un Symposium public consacré aux défis à relever d’ici à la Conférence de Cancún. De gauche à droite : M. John Dupraz (député suisse) M. Supachai Panitchpakdi (Directeur général de l’OMC), M. Geert Versnick, M. Michel Hansenne (membre du Parlement européen), et M. Ricardo Melendez-Ortiz, Directeur exécutif du ICTSD (Centre for Trade and Sustainable Development) Photo WTO/C. Velasquez |
Préoccupés par le manque de progrès dans les négociations du cycle de Doha sur le commerce international, qui ont lieu dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un comité de pilotage composé de représentants d’une vingtaine de parlements nationaux et d’assemblées parlementaires régionales s’est réuni au Siège de l’Union interparlementaire (UIP) à Genève pour examiner les moyens d’accroître la transparence démocratique à l’OMC.
Le Comité de pilotage a fait sienne l’initiative de l’UIP et du Parlement européen d’organiser une session parlementaire spéciale à Cancún (Mexique) lors de la Cinquième Conférence ministérielle de l’OMC, à laquelle participeront des représentants gouvernementaux pour faire le point sur le cycle de négociations en cours sur le commerce, y compris la mise en œuvre du Programme de Doha pour le développement.
La session parlementaire de Cancún aura lieu les 9 et 12 septembre 2003, en tant qu’évènement parallèle de la Conférence ministérielle et débattra des sujets les plus controversés du cycle actuel de négociations sur le commerce, tells que les subventions à l’exportation des produits agricoles, la propriété intellectuelle et l’accès aux produits pharmaceutiques essentiels, ainsi que le commerce dans le domaine des services. Si les négociations restent l’apanage des gouvernements, les parlementaires entendent bien exercer leur droit de contrôle de l’action gouvernementale dans ce domaine.
En février dernier, les parlementaires ont adopté à Genève une Déclaration dans laquelle ils souhaitent " promouvoir une nouvelle libéralisation du commerce qui tienne compte des politiques de développement nationales dans le cadre d'un système équitable fondé sur des règles. L'adhésion de nouveaux pays à l'OMC est cruciale si l'on veut en faire une organisation réellement universelle. Notre but est de promouvoir un commerce qui profite à tous, qui amplifie le développement et qui réduise la pauvreté".
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" Nous voulons que l’UIP ait une réelle influence "
Le député belge Geert Versnick a participé activement à l’élaboration du plan de réforme de l’UIP, adopté à Santiago du Chili. Il nous en explique l’enjeu.
Q : Quelle est l’importance de la réforme de l’UIP ?
Geert Versnick :
Nous voulons que l’UIP soit une organisation qui ait une réelle influence. Nous l’avons prouvé par exemple en adoptant une résolution sur la guerre en Iraq. La nouvelle Assemblée, qui remplace l'actuelle Conférence, se réunira deux fois par an et sera composée d'une " Commission permanente de la paix et la sécurité internationale ", d'une " Commission permanente du développement durable, du financement et du commerce " et d'une " Commission permanente de la démocratie et des droits de l'homme ".
Q : En quoi consiste cette réforme ?
G.V.:
La nouvelle structure va permettre à l’UIP d’être plus en phase avec l’actualité. Les commissions auront un président et des vice-présidents qui pourront réagir plus vite sur les questions qui préoccupent le monde et être en contact permanent, grâce aux moyens techniques qui existent aujourd’hui. Les décisions prises par ce Bureau devront être approuvées par l’Organisation dans son ensemble, lors des Assemblées. Il se peut que des décisions soient contestées par certains parlementaires membres de l’UIP et je pense que cela est une bonne chose. Il est important qu’il y ait un vrai débat au sein de l’UIP, comme nous l’avons eu à Santiago, concernant le point supplémentaire d’urgence à propos de la guerre en Iraq. Cette tension et les négociations qui ont permis d’obtenir une résolution sur ce point ont intéressé les journalistes présents et elles ont été répercutées dans la presse nationale et par les agences internationales accréditées à Santiago.
Q : L’UIP doit-elle prendre plus souvent des positions politiques pour être présente sur la scène internationale ?
G.V.:
Je crois qu’une réunion de parlementaires qui ne prend pas de positions politiques est une agence de voyage. Et nous ne sommes pas une agence de voyage. L’UIP est l’organisation mondiale des parlements nationaux et nous voulons être une association de responsables politiques conscients de leurs devoirs envers les électeurs qu’ils représentent.
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