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N°10
JUILLET 2003
Page 4 de 7

SOMMAIRE


white cube Editorial
white cube Conférence de l'UIP
white cube Nouvelles de l'UIP
white cube Dossier : Les élus des peuples actifs sur la scène politique internationale
white cube Egalité des sexes : Les femmes en point de mire à l’UIP
white cube Activités : Contrôle des forces de sécurité
white cube Evolution parlementaire

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Le Monde des Parlements
 Dossier

Les élus des peuples actifs sur la scène politique internationale

"La prochaine CSCM doit déboucher sur la création du Parlement de la Méditerranée"

M. Rudy Salles
M. Rudy Salles (à droite), Président du Comité de coordination et du processus de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Méditerranée.
Photo IPU/ J. Inostrosa

A Santiago du Chili, le Conseil directeur de l'UIP a nommé le député français Rudy Salles, au poste de Président du Comité de coordination et du processus de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Méditerranée (CSCM), pour un mandat de deux ans. M. Rudy Salles nous fait part de ses priorités.

Q : Vous avez été nommé coordinateur de la CSCM. Quels sont vos objectifs ?
Rudy Salles :
Notre objectif est de relancer le processus de la CSCM. C’est une belle idée lancée il y a une dizaine d’années et qui a pour but de créer un parlement de la Méditerranée. Malheureusement, cela fait un certain temps que cette idée stagne, en raison notamment du problème du Moyen-Orient. Je souhaite remettre sur pied ce processus, car je crois que dans une situation difficile, il ne faut pas rester inerte. Il faut essayer d’avancer et réunir autour d’une table des femmes et des hommes qui ont des choses à se dire, qui peuvent être d’accord sur bien des sujets, mais qui peuvent aussi être en désaccord. Ces désaccords, il faut avoir le courage de les affronter. Nous, les parlementaires, faisons cela dans nos parlements de façon permanente.

Q : Comment voyez-vous la division du travail entre le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient de l’UIP et la CSCM ?
R. S.:
L’UIP a eu la sagesse de créer la CSCM et le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient et ne pas mélanger les deux choses. Le Comité du Moyen-Orient s’occupe des questions relatives au Moyen-Orient et nous devons être très proches de ses membres pour discuter avec eux et savoir comment nous pouvons les aider. Mais notre charge de travail au sein de la CSCM est la Méditerranée et les problèmes qui y sont liés et également la promotion de la Méditerranée, qui est un aspect extrêmement positif. Nous devons mettre toutes les questions sur la table de façon à pouvoir envisager tous les problèmes, tels que celui de la pollution. Lorsque nous voyons les dégâts causés par le naufrage du Prestige dans l’Atlantique, nous n’osons imaginer ce qu’il adviendrait si une affaire aussi grave devait se produire en Méditerranée, mer fermée qui plus est ! Voilà un sujet qui pourrait faire partie de nos travaux. Je vais lancer une consultation auprès des parlements membres de l’UIP pour savoir ce qu’ils attendent de la CSCM, de façon à préparer une synthèse de tout cela, avec les deux rapporteurs qui m’accompagnent, un parlementaire marocain et un parlementaire grec. Nous pourrons ainsi faire un rapport exhaustif lors de la prochaine Assemblée à Genève, en automne, pour savoir quel projet et quel calendrier établir.

Q : Avez-déjà l’idée d’organiser une prochaine Conférence sur la sécurité et la coopération en Méditerranée ?
R. S.:
Oui, notre idée est celle d’arriver à organiser une nouvelle CSCM (n.d.l.r, la IV CSCM). Mais je mets une condition à cela : nous n’allons pas faire une CSCM pour rien ! Nous devons faire une CSCM qui débouche sur quelque chose, c’est-à-dire sur la création du Parlement de la Méditerranée. Cela fait des années que nous faisons des réunions pour, à chaque fois, faire le constat de l’année précédente, c’est-à-dire que l’on n’a pas avancé. Il faut que cette période soit révolue. Je suis conscient que ce n’est pas facile. A la première réunion du Comité de coordination, nous avons senti un certain nombre d’oppositions entre les uns et les autres, et en vingt-quatre heures, après que nous nous sommes parlés, il y a eu un déblocage de la situation et tous les participants souhaitent maintenant que l’on avance très vite. Je trouve cela encourageant. Mon but est de mettre sur pied cette organisation pour que nous puissions déboucher sur la création de ce parlement, pur que nous puissions travailler pour améliorer la condition de vie des Méditerranéens. La Méditerranée doit devenir un trait d’union entre nous tous, parce que nous avons tous besoin les uns des autres.

"La Syrie soutien toute proposition pour aider la paix"

Le Président du Conseil du peuple syrien, M. Mohammed Naji Otari, était présent lors de la 108ème Conférence interparlementaire. Il estime que " l’UIP est une organisation importante car elle réunit tous les élus des peuples. Elle représente les processus démocratiques qui aident à promouvoir la paix et la sécurité dans le monde ". Entretien.

Q: Vous présidez le Conseil du Peuple syrien. Que pensez-vous de l’idée de M. Salles d’organiser une nouvelle Conférence sur la sécurité et la coopération en Méditerranée en 2004 ?
Mohammed Naji Otari :
Nous soutenons toute proposition pouvant aider à parvenir à la coopération et à la paix, que ce soit en Méditerranée ou partout ailleurs. Mais nous avons une question importante dont il faut tenir compte : le lien qui existe entre démocratie et développement. Pour nous, le plus grand obstacle au développement est la question de l’occupation des territoires arabes par Israël. Notre priorité est la libération de notre terre, et plus précisément les hauteurs du Golan. Ces questions sont essentielles pour la région de la Méditerranée.

Q : L’UIP a aussi créé le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient. Comment évaluez-vous son importance ?
M.N.O.:
L’UIP est fondée sur la légitimité et les principes internationaux. Il existe plusieurs résolutions adoptées par les Nations Unies concernant la libération des territoires arabes occupés. Aucune n’a été mise en œuvre à ce jour et Israël continue d’être traité d’une façon spéciale. Il y a ainsi deux poids et deux mesures. Nous estimons que la question de la libération des territoires arabes occupés et du retrait total par Israël de ces territoires est la plate-forme pour l’instauration d’un dialogue. Nous ne pouvons pas dialoguer avec quelqu'un qui occupe notre terre. Il faut préserver la légitimité des décisions internationales et les Israéliens devraient se retirer et mettre en œuvre les résolutions de l’ONU.

Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient
M. Finn Martin Vallersnes a présidé une réunion du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient, qui a entendu des membres de la Knesset et une délégation palestinienne à Santiago du Chili.
Photo IPU/ J. Inostrosa

"La porte du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient reste ouverte à tous les parlementaires des pays concernés"

A Santiago du Chili, le Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient de l'UIP a élu le député norvégien, M. Finn Martin Vallersnes, à la Présidence. Le Comité a par ailleurs regretté que les élections à la Knesset, tenues en Israël le 28 janvier 2003, aient entraîné l'annulation d'une réunion entre membres de la Knesset et membres du Conseil législatif palestinien (CLP) que l'UIP devait organiser à son Siège à Genève en décembre 2003. Le nouveau président du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient souhaite relancer cette initiative, avec le soutien du Groupe parlementaire suisse à l'UIP et du Manifeste-Mouvement pour une paix juste et durable au Proche-Orient.

Q : Quel est votre but en tant que président du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient ?
Finn Martin Vallersnes:
Ma priorité est de poursuivre le dialogue constructif entre Israéliens et Palestiniens, et, si possible, en présence des pays voisins. Cette année, des représentants des délégations égyptiennes et jordaniennes étaient présents à notre réunion. Il est aussi important de définir quelles sont les perspectives d’année en année. Cette année, nous nous sommes penchés sur la " feuille de route " proposée par le quartet et sur la façon dont les parlementaires peuvent travailler pour aider à ce que les gouvernements mettent en œuvre cette feuille de route. Nous allons continuer d’examiner cette piste cet automne à Genève. Je crois que c’est l’une des possibilités concrètes que nous avons actuellement d’avancer quelque peu. Je pense que les parlementaires sont une composante très importante de l’ensemble du réseau appelé à se concerter.

Q : Pensez-vous que la Syrie pourrait enfin participer aux réunions du Comité sur les questions relatives au Moyen-Orient ?
F.M.V.:
Je n'ignore pas que les Syriens et les Libanais ont été invités à ces réunions par le passé. Autant que je sache, ils ont choisi de ne pas être présents, mais je pense qu’il est important que la porte leur soit encore ouverte. S'ils veulent nous rejoindre et participer aux réunions, ils seront les bienvenus.

Q: Pensez-vous qu’il puisse y avoir une réunion entre les délégations parlementaires israélienne et palestinienne à Genève ?
F.M.V.:
Nous avons une invitation émanant du Groupe parlementaire suisse à l’UIP et nous travaillons avec le Secrétaire général de l’UIP pour tenter de l’organiser au plus vite. Nous avons l’intention de prolonger les initiatives prises par nos prédécesseurs et je salue l’initiative des Suisses.


Entretien avec le Président de la Knesset, M. Reuven Rivlin

"Nous sommes toujours en contact avec ceux qui sont prêts à nous parler"

Q : Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens sont difficiles. Comment voyez-vous l’évolution de la situation ?
Reuven Rivlin :
Nous parlons et nous négocions tout le temps. Certaines personnes pensent que parlons parce que nous sommes condamnés à vivre ensemble. Je dis que pour vivre ensemble décemment nous devons parler [aux Palestiniens]. Mais vous ne devez parler qu’avec quelqu’un que vous comprenez et en qui vous avez confiance. Car si je n’ai pas confiance en vous, je ne vais pas vous croire et si je ne vous crois pas, je n’accepterai aucun compromis avec vous. Nous devons donc croire en quelqu’un…Parlons d’Abou Mazen (n.d.l.r. le Premier Ministre palestinien Mahmoud Abbas). Nous le connaissons…Ces deux dernières années, il s’est prononcé en faveur de l’arrêt de l’utilisation de la terreur, parce que le monde entier est contre et que cela n’a mené les Palestiniens nulle part. J’ai donc le devoir de lui donner une chance. Et nous le ferons. Parce qu’avec Arafat nous avons signé les accords d’Oslo qui nous ont mené au désastre. Abou Mazen peut, par exemple, commencer à lutter contre le terrorisme d’une façon constructive : à la radio, à la télévision, dans les écoles et dans les jardins d’enfants.

Q : Avez-vous des contacts avec le Conseil législatif palestinien ?
R.R.:
Nous sommes toujours en contact avec ceux qui sont prêts à nous parler. Dialoguer est très important. Et ce qu’a fait Abou Mazen est beaucoup plus important. Il agit pour trouver un nouvel horizon, pour exprimer une nouvelle vision

Q : Si l’UIP invite les élus à la Knesset à venir rencontrer les membres du Conseil législatif palestinien à Genève, accepterez-vous ?
R.R.:
Bien entendu.

Q : Vous acceptez de rencontrer les membres du Conseil législatif palestinien au Siège de l’UIP à Genève ?
R.R.:
Oui, pourquoi pas ? Chaque fois que nous sommes invités à quelque sorte de dialogue que ce soit, nous sommes prêts à discuter. Mais vous devez me convaincre que je peux faire confiance à la personne qui est en face de moi. Car si je lui parle et que cette personne me fait une promesse que je sais impossible à tenir, je ne peux pas avoir confiance. Je parle tous les jours aux Palestiniens. Je parle chaque jour à M. Saeb Erekat. C’est un ennemi, mais nous devons dialoguer parce que nous devons continuer de vivre la vie de tous les jours. Nous ne pouvons pas méconnaître les besoins de nos peuples.

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