|
Droits de l'homme des parlementaires
|
L'UIP DEFEND LES DROITS DE L'HOMME DES PARLEMENTAIRES EN COLOMBIE
Cela fait vingt ans déjà que le Comité des droits de l'homme des parlementaires s'efforce de protéger des parlementaires colombiens. Le nombre de cas ne cesse d'augmenter : assassinats de parlementaires d'un parti politique, enlèvements d'autres par les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) et menaces pesant sur des parlementaires de l'opposition. Sur cette photo, Mme Martha de Lizcano, épouse de l'ancien membre du Congrès Oscar Lizcano, regarde un enregistrement vidéo de son mari, envoyé par les FARC le 29 novembre 2005.
Le Comité des droits de l'homme des parlementaires a été créé en 1976. Depuis 20 ans, il ne cesse de s'occuper de cas de parlementaires colombiens qui se multiplient. De 1986 à 2004, le Comité a été saisi d'une série de cas concernant des parlementaires de l'Union patriotique (Unión Patriótica - UP).
Ce parti a été fondé 1985 par les FARC, principal groupe de la guérilla colombienne, lors des négociations de paix tenues avec le gouvernement de Belisario Betancur en vue d'intégrer ce mouvement à la scène politique du pays. Mais tous les responsables de l'UP, ou presque, sans compter un grand nombre de militants, ont été assassinés ou contraints à l'exil, à telle enseigne que la Commission interaméricaine des droits de l'homme assimile cette situation à un génocide politique. Le Comité de l'UIP s'est penché sur le meurtre de six parlementaires de l'UP. Seuls deux de ces cas, ceux de M. Jaramillo Ossa, candidat à l'élection présidentielle de 1990, et du Sénateur Manuel Cepeda Vargas, ont été élucidés et les meurtriers appréhendés et condamnés.
Les anciens chefs paramilitaires Fidel et Carlos Castaño ont été déclarés coupables de l'assassinat de M. Jaramillo et condamnés, en novembre 2001, à 18 et 20 ans de prison. En décembre 1999, deux officiers de l'armée, reconnus coupables du meurtre du sénateur Cepeda en août 1994, ont été condamnés à 43 ans de prison, peine qu'ils sont en train de purger. Carlos Castaño, accusé d'être le commanditaire de cet assassinat, a été acquitté alors qu'il avait publiquement admis sa responsabilité. M. Castaño est resté libre bien que reconnu coupable dans l'affaire Jaramillo et malgré les nombreux mandats d'arrestation lancés contre lui dans d'autres cas concernant l'enlèvement de la sénatrice Piedad Cordoba en mai 1999. Il a disparu depuis avril 2004.
D'aucuns suggèrent que M. Castaño aurait été tué par des groupes rivaux, d'autres qu'il se cache, mais nul ne sait véritablement ce qu'il est devenu. Le Comité a demandé, en vain, des informations sur les éventuelles enquêtes entreprises à ce jour.
Les parlementaires de l'opposition colombienne sont toujours menacés et risquent leur vie. En juillet 2002, M. Petro Urrego, membre du Congrès, a révélé l'existence d'un plan visant à le supprimer ainsi que des liens entre des groupes paramilitaires et les services du Ministre de la justice. Plus récemment, on a entendu parler de « l'Opération Dragon », un plan visant à supprimer plusieurs parlementaires d'opposition, mais les enquêtes n'ont jamais dépassé le stade préliminaire.
Toutes ces affaires restent au second plan de l'actualité internationale, contrairement au sort des personnes enlevées, notamment Ingrid Betancourt, candidate à l'élection présidentielle de mai 2002, qui est aux mains des FARC. Ce mouvement détient d'ailleurs six parlementaires, enlevés entre août 2000 et février 2002. La santé de certains de ces otages se serait sérieusement dégradée. Plusieurs tentatives ont été faites pour aboutir à un accord humanitaire, mais sans succès jusqu'à présent. Tout en rappelant que les FARC sont dans l'obligation, au regard du droit humanitaire international, de libérer immédiatement, sans conditions et de façon unilatérale tous les otages, l'UIP, par l'intermédiaire de son Comité des droits de l'homme et de son Conseil directeur, exhorte sans cesse toutes les parties concernées à conclure un accord humanitaire Une étape essentielle, selon elle, si on veut instaurer une paix durable. Elle fait observer que le gouvernement a accepté de négocier avec les groupes paramilitaires et qu'il a lancé un processus de démobilisation et de réinsertion sociale. L'UIP, estimant que le Congrès colombien peut grandement favoriser un tel accord humanitaire, invite sans cesse cette institution à tout mettre en oeuvre à cette fin.
Un nouveau Congrès a été élu en mars 2006. Le Comité ne manquera pas de l'exhorter non seulement à oeuvrer à la conclusion d'un accord humanitaire, mais aussi à prendre les mesures nécessaires pour que les parlementaires de l'opposition puissent s'acquitter de leur mandat sans craindre pour leur vie.
|