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N°24
DECEMBRE 2006

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube Parlements et diffuseurs
white cube Coopération avec l'ONU
white cube Les femmes en politiques
white cube Commerce international
white cube Droit de l'homme
white cube Démocratie
white cube Coopération technique
white cube Évolution parlementaire
white cube Lu dans la presse

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Le Monde des Parlements
Parlements et diffuseurs

Le défi que constitue la diffusion des travaux parlementaires

M. Dan Landau et M. Luis Rivas (Euronews) Pour M. Dan Landau, ancien Directeur de la chaîne parlementaire de la Knesset, "le fait est que les parlements ont du mal à faire passer leurs messages, qui, sont considérés comme plutôt ennuyeux par les médias, et en particulier par les chaînes commerciales. Cela ne fait tout simplement pas vendre. Les parlements souffrent de l'image peu glorieuse de leurs membres. Mais soyez certains que les politiciens ne perdront jamais une occasion d'être à la télévision. Donc, pour commencer, tenez-en compte. Mais soyez attentifs à limiter leur contrôle en ce qui concerne le contenu". Il a jouté que les hommes politiques ont tendance à voir les choses sous un angle politique: gauche contre droite, minorité contre majorité, coalition contre opposition, ce qui caractérise un parlement en somme. Et d'avertir : "vous constaterez bien vite que votre nouvelle petite chaîne de télévision est devenue un pion dans le jeu politique".

Contexte délicat

M. Joe Phaweni et M. Carlos Hoffmann M. Carlos Hoffmann, Secrétaire général du Sénat chilien, a expliqué que "la question de fond était de savoir comment garantir de façon efficace le droit et l'aspiration des citoyens à être en contact, de manière interactive, avec les autorités et leurs représentants au Parlement. Le contexte historique et social de ce débat est délicat. Il se caractérise par une crise de légitimité évidente au niveau mondial. L'attitude des citoyens face à la politique démontre - à plus ou moins grande échelle - un désintérêt, un désenchantement et une apathie évidente, selon les nombreuses enquêtes qui ont été faites dans le monde entier".

M. Joe Phaweni, chef de l'Unité de l'élaboration des politiques au Parlement sudafricain, a rappelé que la majorité des Sud-Africains vivent dans les régions rurales. "Ils sont pauvres et sans emploi. L'électricité et ses bienfaits sont un signe de développement pour nombre de ceux qui vivent dans les zones rurales. Posséder un poste de télévision est un luxe que de nombreuses personnes vivant dans ces régions n'ont pas les moyens de s'offrir. Donc, à ce stade de notre développement et en tant que nouvelle démocratie, nous ne pouvons pas parler de chaîne parlementaire, si notre intention est de pouvoir atteindre aussi les personnes qui vivent dans ces régions reculées. Les activités parlementaires ont un impact sur la vie des citoyens, le public doit donc s'engager et participer activement au processus parlementaire".

Coopération avec les diffuseurs

M. Terry Murphy (C-SPAN) et M. Peter Knowles (BBC-Parliament) Selon M. Peter Knowles, Directeur de la chaîne BBC Parliament, "offrir des débats parlementaires et un journalisme qui y est étroitement lié et de façon constante est quelque chose de très important. Je fais en sorte que nous puissions diffuser des programmes dans des tranches d'horaires spécifiques, quatre, cinq ou sept jours par semaine, dans la même case horaire et à la même heure. C'est très important d'aider les téléspectateurs qui ont accès à une centaine de chaînes différentes, à trouver ce qu'ils cherchent. Je voudrais insister auprès des personnes concernées ou qui dirigent des chaînes parlementaires, pour qu'elles étudient le meilleur moyen d'obtenir un accord de coopération avec les réseaux de radio et télé-diffusion dans leurs pays, pour pouvoir bénéficier de ces cases horaires régulières".

 

PARLEMENTS ET DIFFUSEURS
Le rôle des diffuseurs publics

A droite, M. Boris Bergant (UER)M. Fritz Pleitgen, Président de l'UER, Directeur général de WRD et fondateur de Phoenix, a estimé que "l'omniprésence des médias et leur soif d'information instantanée et de courte durée, ainsi que chaque pensée, idée ou discours émanant du Parlement ou de tout autre milieu politique, sont publiés immédiatement. En fait, il est devenu pratiquement impossible pour les parlementaires de se libérer de cette 'loi de la nature', en admettant d'ailleurs qu'ils le souhaitent".

M. Boris Bergant,Vice-Président de l'UER, a résumé les quatre conditions d'un véritable service public audiovisuel. "La première condition est qu'il doit être indépendant par rapport aux intérêts politiques et économiques et à toutes sortes de groupes de pression, mais en même temps être ouvert à tous. La deuxième condition est le pluralisme. Nous devons avoir une approche pluraliste en présentant nos différents types de culture, qu'il s'agisse de la culture moderne, classique, de la culture de masse ou d'élite. Nous devons être ouverts à toutes les minorités, car c'est une des tâches principales du service public". La troisième condition est la crédibilité. "Mais vous ne pouvez être crédibles que si vous présentez des programmes de qualité. La quatrième condition d'un service public de l'audiovisuel est la responsabilité de rendre des comptes. Cela veut aussi dire la transparence, dans le sens économique aussi. Parce que nous sommes financés par le public, nous devons rendre des comptes à ce public",

 

C-SPAN: Le pionnier

M. Terry Murphy, Vice-Président et Producteur exécutif des Programmes de C-SPAN (Etats-Unis), a expliqué que C-SPAN était unique dans le monde des chaînes parlementaires. "Nous sommes une entreprise privée, à but non lucratif, un réseau non commercial et non gouvernemental. Tous nos fonds proviennent des compagnies de communication qui nous soutiennent. Elles nous versent environ 4,5 cents par abonné. Notre budget est de 35 à 40 millions de dollars par année et nous avons quelque 260 employés. Nous avons mis du temps pour y arriver. Tous nos employés sont basés à Washington et nous disposons aujourd'hui de trois chaînes de télévision, d'une station de radio, qui nous permet d'être écoutés dans tout le pays, et nous pouvons disposer, quotidiennement, d'une douzaine de sites internet. Notre couverture des activités du Congrès [des Etats-Unis] ne représente que 20% de nosprogrammes. Le reste concerne la couverture des activités d'autres groupes. Certains jours, il peut y avoir une quarantaine de réunions de groupes différents, hors de Washington, et nous ne pouvons en couvrir que quatre ou cinq. En tant qu'entreprise privée, nous décidons dès lors lesquelles de ces quatre ou cinq réunions nous allons couvrir".

le fait d'être modeste peut s'avérer utile

M. Dawood Kuttab et Mme Esther Mamarbachi (TSR) M. Dawood Kuttab Directeur de l'Institut des Médias contemporains de l'Université Al-Quds, à Ramallah, pense que parfois, "le fait d'être modeste peut s'avérer très utile. La plupart des Palestiniens ne savaient même pas à quoi ressemblaient les membres de leur Parlement. Le fait de les montrer à la télévision - en faisant abstraction de ce que nous avons entendu à propos de l'ennui que peut susciter le Parlement - a été pour nous passionnant, pour savoir par exemple à quoi ressemblaient nos représentants politiques et qui ils étaient. Auparavant, les gens ne savaient rien sur eux. Ils ne les avaient même jamais vus, c'est pourquoi nous les avons montrés à la télévision. Lorsque j'ai voulu diffuser les activités du Parlement palestinien, j'ai eu une vive discussion sur trois points de litige avec le Président du Parlement. Premièrement, il voulait contrôler la diffusion. Je savais que s'il la contrôlait, cela finirait par devenir une sorte de propagande. Le Président voulait ensuite que les travaux du Parlement soient diffusés le soir - alors que les séances ont lieu pendant la journée - et j'ai insisté pour que la diffusion se fasse en direct. Le troisième problème était qu'il voulait qu'il y ait un montage des images. J'ai dit que les débats devaient être diffusés en direct et sans montage. Voilà les principes de base auxquels je tiens, parce que je crois que si nous n'obtenons pas cela, nous ne donnerons pas au public ce qu'il demande".

Les diffuseurs estiment que les décisions doivent se prendre de façon indépendante au niveau éditorial

M. Erik Fichtelius. Le Rapporteur de la Conférence de Genève, M. Eric Fichtelius, ancien Producteur exécutif et Rédacteur en chef de SVT 24 Direct (Suède), conseille aux responsables de Parlement de prendre en compte les expériences des diffuseurs présents à Genève. "Nous croyons que les décisions doivent se prendre de façon indépendante au niveau éditorial. Il existe aujourd'hui dans le monde un milliard d'internautes et ce chiffre augmente tous les jours. Il y a dix ans, nous ne disposions d'aucune fréquence, et aujourd'hui nous avons plusieurs fréquences à disposition. L'internet nous ouvre des possibilités fantastiques et la distribution numérique, tant au niveau des émetteurs terrestre qu'au niveau des satellites, fait que nous disposons de beaucoup plus de fréquences. Cela ouvre toutes grandes les portes du marché de la diffusion des activités politiques ou des activités parlementaires".

M. Fichtelius estime qu'en associant, sur la page d'accueil des parlements, la diffusion par internet avec des documentaires concernant le législatif, des informations venant des parlements, mais aussi de l'opposition, du gouvernement, sans oublier des documents de fond et des dossiers concernant les votes des parlementaires, cela deviendra un instrument politique très intéressant pour les citoyens". Et de conclure en mentionnant une étude allemande qui explique pourquoi les gens n'aiment pas les responsables politiques. "Les chercheurs ont analysé la manière dont les responsables politiques étaient présentés à la télévision et il est apparu que lorsqu'un homme politique important s'exprimait avec sa propre voix et sous ses propres traits, il inspirait plus de respect que lorsque ses propos étaient rapportés".

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