PROTEGER LES PARLEMENTAIRES : PARLER OU NE RIEN DIRE
La nouvelle Présidente et la nouvelle Vice- Présidente du Comité des droits de l'homme des parlementaires de l'UIP sont déterminées à parler haut et fort pour défendre les droits de l'homme des législateurs. Dans un entretien accordé au Monde des Parlements (voir pages 6 et 7), la Présidente du Comité, la sénatrice canadienne Sharon Carstairs, et la Vice- Présidente de cet organe unique en son genre, la sénatrice mexicaine Rosario Green, proposent une triple approche : être en contact plus étroit avec les plus hautes autorités parlementaires dans les pays où les législateurs peuvent être victimes de violations de leurs droits, présenter les cas publics à la presse et encourager l'intervention des parlementaires aux niveaux régional et international.
« Il est légitime que certains des cas que nous étudions restent confidentiels, mais au moins la moitié des cas dont nous traitons est publique. Nous devons donc mettre l'accent sur cette dimension publique », a déclaré la sénatrice Carstairs, première femme à avoir été nommée Leader adjoint du Gouvernement au Sénat canadien, en 1997.
La nouvelle Présidente du Comité souhaite faire comprendre aux membres de l'UIP que pour obtenir un succès qui permette réellement de faire bouger les choses, « tout le monde devra se sentir concerné par la solution. L'engagement des cinq membres du Comité ne saurait suffire ».
La sénatrice Rosario Green, qui a été ministre des Affaires étrangères du Mexique, estime que la meilleure police d'assurance pour un parlementaire est la mobilisation de ses collègues à travers le monde pour défendre son cas. « Aucun parlementaire n'est à l'abri du harcèlement ». Le monde change, et les gouvernements changent aussi. Tout parlementaire peut avoir besoin un jour ou l'autre de l'UIP.
Le Comité n'est pas un organe bureaucratique qui rabâche sans cesse les mêmes dossiers sans aboutir au moindre résultat. Car même lorsque les résultats ne sont pas immédiatement visibles, son travail est important pour les législateurs concernés et pour leurs familles. La solidarité parlementaire est donc essentielle et les sénatrices Carstairs et Green estiment qu'aucun effort ne doit être épargné pour donner une visibilité à ces cas de violations de droits de l'homme des élus, auprès du plus grand nombre possible de législateurs.
Le Comité est conscient que le fait d'évoquer des violations des droits de l'homme de parlementaires peut être une question éminemment sensible dans plusieurs pays et que les autorités concernées sont parfois peu disposées à autoriser des visites sur le terrain. Mais comme le soulignent la Présidente et la Vice-Présidente, le Comité « traite de questions qui concernent des élus comme eux, qui ont disparu, ont été jetés en prison ou ont été torturés ». Dans de tels cas, le silence pourrait être mal interprété.
Une approche intéressante - qui est un des succès du Comité - concerne les Philippines, suite à la détention de parlementaires, y compris M. Crispin Beltran. L'UIP avait envoyé une mission à Manille pour recueillir des informations de première main et s'entretenir avec les autorités. Grâce aux efforts du Comité, de son Président et de sa Vice-Présidente de l'époque - le sénateur Franklin Drilon, ancien président du Sénat des Philippines, et la sénatrice Sharon Carstairs, qui dirigeait la mission - M. Beltran a finalement été libéré au début du mois de juin. La diplomatie parlementaire et l'information publique ont prouvé leur utilité pour parvenir à ce dénouement.
L.B.
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Le Président de l'UIP en visite en Chine
Le Président de l'UIP, M. Pier Ferdinando Casini, s'est rendu en visite officielle en Chine, en août dernier, à l'invitation de M. Wu Bangguo, Président de la Commission permanente de l'Assemblée populaire nationale (APN). Lors de son entretien avec M. Wu, le Président Casini a évoqué la contribution de la Chine à la promotion de la réforme et de la modernisation de l'UIP, ajoutant qu'il espérait voir l'APN jouer un plus grand rôle sur un certain nombre de questions qui intéressent l'UIP. Le Président Wu s'est quant à lui félicité de la réforme de l'UIP et a indiqué que la Chine, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, appuierait la coopération entre l'UIP et les Nations Unies. Les deux interlocuteurs ont aussi échangé des opinions sur de nombreuses questions internationales, notamment l'Iraq, la lutte anti-terroriste et le Darfour. M. Casini a fait l'éloge du rôle accru de la Chine sur la scène internationale et M. Wu s'est engagé, au nom de la Chine, à soutenir l'action de l'UIP visant à préserver la paix dans le monde et à promouvoir le développement pour tous. Le Président Casini a aussi eu des discussions de travail avec M. Lu Congmin, Vice-Président de la Commission des affaires étrangères de l'APN et Membre du Comité exécutif de l'UIP.
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