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N°27
OCTOBRE 2007

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube L'UIP et les enfants
white cube Coopération avec l'ONU
white cube Les femmes en politique
white cube Les parlementaires et le SIDA
white cube Droit de l'homme
white cube Coopération technique
white cube Évolution parlementaire
white cube Lu dans la presse

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Le Monde des Parlements
Coopération avec l'ONU

M. Theo Ben Gurirab (au premier rang, au milieu) et Mme Rosario Green (à gauche, deuxième rang). Une semaine après la visite du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, au Siège de l'UIP, le Groupe consultatif de la nouvelle Commission de l'UIP chargée des Affaires des Nations Unies a tenu sa première réunion à la Maison des Parlements. Les Co-Présidents de ce Groupe consultatif, M. Theo Ben Gurirab (Président de l'Assemblée nationale de la Namibie), et la sénatrice et ancienne Ministre des Affaires étrangères du Mexique Rosario Green expliquent l'importance de cette nouvelle commission.

M. Theo Ben Gurirab
"Les parlements sont désormais des partenaires et non des adversaires des gouvernements"

Q: L'UIP vient de créer une nouvelle commission. Quel est son objectif ?
M. Theo Ben Gurirab:
L'UIP est reconnue sur la scène internationale comme une institution de représentation des parlements nationaux, qui euxmêmes représentent la population. Les participants de la réunion que nous avons tenue à Genève adresseront une recommandation à l'Assemblée de l'UIP, pour l'inviter à établir une Commission des affaires des Nations Unies. Par l'intermédiaire de cette nouvelle commission, l'UIP pourra collaborer plus étroitement avec l'ONU et plus particulièrement avec l'Assemblée générale, le Conseil économique et social et même avec le Conseil de sécurité, mais plus important encore, avec le Cabinet du Secrétaire général des Nations Unies. En outre, cette nouvelle commission nous permettra de porter les travaux de l'UIP dans nos pays respectifs et de créer des alliances avec les parlements nationaux et les organisations infrarégionales dans les domaines du maintien de la paix, du renforcement de la paix, du développement et, pour les pays en développement, dans le domaine des Objectifs du Millénaire pour le développement, ainsi qu'en ce qui concerne la démocratisation et les changements climatiques. Nous pénétrons dans un territoire nouveau dans lequel les travaux de l'UIP – doyenne des organisations internationales - parviendront jusqu'aux citoyens. Grâce à l'UIP, nous allons atteindre les parlements nationaux, mais par-delà les parlements, nous atteindrons les zones rurales pour expliquer aux gens ce qu'est l'UIP et qu'elle oeuvre en faveur du bien-être social.

Q: Vous avez été Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, pensez-vous que l'ONU soit prête à construire un réel partenariat avec l'UIP ?
T.B.G.:
Sous ma présidence, durant la période 1999-2001, pour la première fois dans leur histoire, les Nations Unies ont reconnu l'UIP et deux ans plus tard, l'UIP obtenait le statut d'observateur qui lui permet désormais de participer pleinement aux activités des Nations Unies. Aujourd'hui, c'est l'ONU elle-même qui demande à l'UIP d'institutionnaliser cette collaboration. Les deux organisations de défense des principaux intérêts des peuples vont désormais pouvoir collaborer plus étroitement.

Q: Vous avez également été Premier ministre et Ministre des affaires étrangères de la Namibie. Avez-vous l'impression que les gouvernements acceptent désormais l'idée que les parlements peuvent jouer un rôle important dans les affaires internationales ?
T.B.G.:
Cela va de pair avec la progression de la démocratie, grâce à l'implication des parlements nationaux dans les processus de décision et dans la gouvernance. Ainsi, dans les pays démocratiques - et nous espérons que sous l'influence de l'UIP ils seront sans cesse plus nombreux à prendre le chemin de la démocratie outre leur fonction législative, les parlements joueront un rôle important pour promouvoir la démocratie, la primauté du droit et la participation de la population à l'élaboration des décisions. Au plan national, les parlements sont désormais des partenaires et non plus des adversaires des gouvernements. Il est certes nécessaire qu'il existe une séparation des pouvoirs entre le parlement, le gouvernement et les tribunaux. Cela étant, il ne faut pas non plus perdre de vue qu'ils ont un intérêt commun dans le bien-être de la population. Il existe désormais un partenariat entre l'UIP et les Nations Unies, et il importe de pouvoir aussi le retrouver entre les gouvernements et les parlements.

Mme Rosario Green, Sénatrice:
"L'ONU a besoin de sang neuf et ce sont les parlements qui peuvent le lui apporter"

Q: Comment voyez-vous cette nouvelle commission?
Rosario Green:
Il me semble indispensable que l'UIP crée une commission spéciale chargée des questions onusiennes et cherche des moyens de communication et de coopération avec l'ONU. Certes, il existe un lien entre les deux organisations depuis un certain temps, mais il a fallu du temps pour le consolider. Nous disposons du statut d'observateur permanent auprès de l'Assemblée générale et l'ONU reconnaît que le pouvoir législatif, autrement dit le Parlement, est l'une des composantes de l'Etat avec le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Il ne devrait donc pas y avoir de jalousie entre l'ONU et l'UIP, puisque les résolutions prises par l'ONU, qui deviennent des traités, doivent être soumises au Parlement pour être ratifiées. Toutefois, le fait que le Parlement et les élus ne participent pas au processus dès le début et qu'ils ne soient consultés qu'en fin de parcours est dommageable tant pour le Parlement que pour le gouvernement d'un pays. C'est en effet un problème non seulement pour le Parlement, car les législateurs ne disposent pas de toutes les informations concernant une résolution adoptée par l'ONU, mais aussi pour le gouvernement, car ce dernier ne sait pas comment convaincre les parlementaires de la nécessité de modifier tel ou tel texte pour que les conventions internationales puissent entrer en vigueur et être pleinement appliquées.

Q: Quel sera le défi majeur de cette commission ?
R.G.:
Cette nouvelle commission de l'UIP constituera un pont entre les parlements et les Nations Unies. La tâche s'annonce néanmoins difficile car le mandat de cette commission doit être clair. Elle doit nous permettre de mieux connaître l'ONU pour pouvoir la soutenir et l'expliquer à ceux qui nous ont élus. En effet, lorsqu'un pays doit verser sa cotisation à une organisation internationale ou régionale, les citoyens sont souvent mécontents parce qu'ils ne comprennent pas forcément l'importance de ces organisations et que les élus ne savent pas toujours la leur expliquer, n'étant eux-mêmes pas suffisamment informés et s'occupant plus de questions nationales qu'internationales. Cette nouvelle commission nous donnera la possibilité de porter la voix des Nations Unies dans nos assemblées nationales et réciproquement, afin que les relations internationales soient plus conformes à la réalité sur le terrain. Sur le plan national il existe trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. A l'ONU, le pouvoir exécutif est représenté, de même que le judiciaire, incarné par les tribunaux internationaux, mais le législatif, lui, n'est pas représenté clairement. Or, dans la mesure où il existe une organisation mondiale des parlements, nous sommes préparés pour mener à bien cette mission.

Q: Vous avez été Ministre des affaires étrangères du Mexique. Pensez-vous que le moment est venu pour les gouvernements d'accepter enfin que les parlements jouent un rôle sur le plan international ?
R.G.:
Oui, c'est le moment. Si je transpose ce qui se passe au Mexique à d'autres pays, je constate qu'aucun gouvernement ne peut agir seul. Il doit le faire avec le soutien des deux autres pouvoirs, le législatif et le judiciaire, et en particulier avec le soutien du Parlement.

Q: En est-il de même pour l'ONU?
R.G.:
Oui, car depuis quelques années, l'ONU traverse une crise et elle a besoin de sang neuf. Et ce sang neuf, ce sont les parlements qui peuvent le lui apporter.

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à La Maison des Parlements

Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a visité le Siège de l'UIP en juillet 2007. Ses échanges avec le Secrétaire général de l'UIP ont porté principalement sur la question des changements climatiques. M. Ban a été ravi d'apprendre que ce thème avait été largement débattu lors de la dernière Assemblée de l'UIP en Indonésie, qui a par ailleurs vu le lancement de la campagne sur le réchauffement de la planète. La discussion a ensuite porté sur le rôle central que les parlements peuvent jouer dans des pays au sortir d'un conflit dans lesquels l'ONU menait de grandes opérations de rétablissement de la paix et, en particulier, les travaux réalisés par l'UIP en matière de promotion du dialogue entre les divers partis et factions politiques au Parlement du Burundi. M. Ban a déclaré qu'il accordait une priorité élevée aux travaux de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies au Burundi et en Sierra Leone, à laquelle l'UIP participe également. MM. Ban et Johnsson se sont également penchés sur les moyens de renforcer la coopération entre leurs deux organisations dans les domaines de la prévention du crime, du terrorisme, du trafic de stupéfiants et de la traite des êtres humains.

 

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