Depuis sa création en 1976, le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’UIP a bien des fois apporté une aide concrète et efficace à des parlementaires dont les droits étaient bafoués. Si, depuis lors, il a examiné plus de 1 600 cas répartis dans quelque 100 pays, il a aussi contribué au règlement satisfaisant d’une large proportion d’entre eux.
Ci-dessous sont reproduits les termes exacts employés par quelques-uns des parlementaires ou anciens parlementaires dont le cas a été réglé avec succès avec l’aide du Comité.
Quelle meilleure façon y a-t-il de rendre hommage au travail du Comité que de donner la parole aux victimes pour lesquelles son intervention a été déterminante ? C’est précisément ce qui s’est produit en octobre 2006 lors de la réunion-débat interactive consacrée au Comité des droits de l’homme des parlementaires et organisée à Genève pendant la 115ème Assemblée de l’Union interparlementaire.
Parmi les intervenants se trouvait M. Alpha Condé, ancien candidat à la présidence en Guinée, qui a été arrêté arbitrairement en décembre 1998. Le Comité a été immédiatement saisi de son cas et a envoyé une délégation en Guinée, qui lui a rendu visite en prison. Des observateurs de l’UIP ont assisté à son procès en 2000 et ont rédigé à ce sujet un rapport très critique. M. Condé a été libéré en mai 2001 et élu Président de la Guinée en 2010.
M. Hipólito Solari Yrigoyen, ancien sénateur argentin, a fait un récit poignant de la persécution – attentats, enlèvement et emprisonnement – qu’il a subie pour s’être élevé contre les violations des droits de l’homme lorsque la junte militaire était au pouvoir en Argentine. Le Comité a joué un rôle crucial en aidant à lutter contre ces violations. Lorsque la démocratie a été rétablie en Argentine, M. Solari Yrigoyen est devenu membre, puis Président du Comité des droits de l’homme des parlementaires, s’employant à faire pour d’autres ce que l’UIP avait fait pour lui.
PARLEMENTAIRES EN DETENTION AU MYANMAR
Lors de la 116ème Assemblée de l'UIP en Indonésie, le Comité des droits de l'homme a organisé une exposition montrant des visages et récitant des histoires des parlementaires en detention au Myanmar. Pour visualiser les six posters de l'exposition au format PDF, veuillez cliquer sur une des images ci-dessous.
Les six posters peuvent aussi être téléchargés ensemble comme un seul fichier (PDF, 937 Ko).
ENTRETIEN AVEC M. PETER ADJETEY, ANCIEN PRESIDENT DU PARLEMENT DU GHANA
"Lorsque des présidents de parlement s’engagent pour défendre les droits de l’homme, cela a un impact"
Q. Monsieur, vous êtes engagé dans la défense des droits de l’homme des parlementaires. Pourriez-vous nous donner quelques exemples de votre action ?
Peter Adjetey : Il est de notre responsabilité et de notre devoir, lorsque le Secrétaire général de l’UIP nous le demande, de faire des démarches auprès de gouvernements étrangers pour défendre les droits de l’homme des parlementaires. Surtout lorsque ces parlementaires ont été jugés au pénal dans des procès considérés comme iniques. Dans pareils cas, nous avons jugé nécessaire de protester par sympathie auprès du gouvernement en question afin d’exprimer notre préoccupation de parlements membres de l’UIP et de plaider la cause des parlementaires visés.
Q : Pouvez-vous citer des cas ?
P.A. : Il y a eu le cas de M. Anwar Ibrahim, en Malaisie. Nous avons eu toute une correspondance sur cette affaire. Le Président du Parlement malaisien a estimé qu’il y avait mieux à faire que de s’adresser à lui sur un tel sujet et que nous devrions le savoir. Nous avons répondu que, d’après ce que nous savions de l’action des parlements à travers le monde et de la responsabilité des présidents de parlement, ceux-ci avaient une très importante fonction officielle. Lui-même n’avait sans doute pas les moyens de faire libérer l’intéressé, mais il avait certainement la possibilité de tenter des démarches auprès du Chef de l’Etat ou de lui représenter la nécessité d’examiner des affaires qui, à notre avis, n’avaient pas reçu un traitement équitable. Les présidents de parlement ont certainement la possibilité de faire ce genre de démarches. Nous avons échangé des lettres, avec copie au Secrétaire général de l’UIP, et nous constatons que M. Anwar Ibrahim est libre à présent. Bien qu’il reste condamné dans l’une de ses affaires, c’est aujourd’hui un homme libre.
Q : Inviteriez-vous vos collègues présidents de parlement à faire la même chose ?
P.A. : Certainement. Si l’initiative que nous avons prise se multipliait dans le monde et si chaque président de parlement faisait la même chose, cela aurait un impact massif sur le gouvernement concerné. Lorsque des présidents de parlement s’engagent pour défendre les droits de l’homme, cela a certainement un impact. Je ne pense pas que qui que ce soit, un Chef d’Etat, puisse ignorer le point de vue d’un grand nombre de présidents de parlement dans le monde. On ne peut pas passer outre aussi facilement.