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N°19
NOVEMBRE 2005

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube Entretient avec Pascal Lamy
white cube 2ème Conférence mondiale des Présidents de parlements
white cube Les femmes en politiques
white cube Coopération avec l'ONU
white cube Israël - Palestine
white cube Droits de l'homme
white cube Coopération technique
white cube Évolution parlementaire
white cube Lu dans la presse

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Le Monde des Parlements
Entretient avec Pascal Lamy

Le nouveau Directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, s'adresse aux parlementaires

M. Pascal Lamy
M Pascal Lamy
Le 22 septembre 2005, le nouveau Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Pascal Lamy, a rencontré, à l'occasion de l'une de ses premières apparitions en public, les membres du Comité de pilotage de la Conférence parlementaire sur l'OMC. La rencontre s'est tenue à la Maison des Parlements, Siège de l'Union interparlementaire. M. Lamy les a entretenus des questions les plus cruciales dans le domaine du commerce international, en insistant plus particulièrement sur ce qui reste encore à faire pour achever le Cycle de Doha. Il a souligné la nécessité d'organiser des débats fréquents et de haut niveau technique entre les parlementaires et les négociateurs de l'OMC afin de rendre l'organisation plus transparente vis-à-vis de l'extérieur et de faire en sorte qu'elle rende compte de son action aux élus. Le Comité de pilotage a achevé les préparatifs de la session de Hong Kong de la Conférence parlementaire sur l'OMC, qui se tiendra les 12 et 15 décembre 2005, en liaison avec la sixième Conférence ministérielle de l'OMC.

ENTRETIENT AVEC PASCAL LAMY

"Ce sont les parlementaires qui ratifieront tout accord issu des négociations de Doha"

Q : Lorsque vous étiez Commissaire européen au commerce, vous avez entamé un dialogue avec les parlementaires, dialogue que vous poursuivez aujourd'hui en tant que Directeur général de l'OMC. Qu'attendez-vous concrètement de cette coopération?
Pascal Lamy :
La coopération avec les parlements est essentielle pour toutes les organisations internationales: c'était vrai de la Commission européenne et c'est certainement vrai pour l'Organisation mondiale du commerce. On ignore souvent que les parlements doivent ratifier les Accords de l'OMC pour qu'ils soient appliqués dans les pays membres. C'est extrêmement important. Pourtant, le travail de l'OMC n'est souvent pas bien compris par les parlements. Alors que le cycle de négociations commerciales engagé au titre du Programme de Doha pour le développement va atteindre dans les prochains mois un stade critique, je fais tout mon possible pour aller à la rencontre des parlementaires afin de leur expliquer l'importance de ces pourparlers pour l'économiemondiale. À Washington, (N.d.l.R. semaine du 26 septembre), par exemple, j'ai passé la moitié de mon temps avec l'Administration et l'autre moitié avec le Congrès. Je prévoirai dans mon emploi du temps de rendre régulièrement visite aux parlementaires à l'occasion de mes voyages en mission dans le monde.
J'encouragerai les membres des parlements à venir à Genève et à l'OMC pour qu'ils se rendent compte sur place de ce qu'est l'Organisation et du travail qu'elle mène. Je suis favorable à une participation active des parlementaires à notre Conférence ministérielle qui se tiendra à Hong Kong en décembre prochain. Cette réunion sera très importante pour le Cycle de Doha. Nous devons faire en sorte qu'elle soit un catalyseur qui nous permettra de nous mettre d'accord sur les deux tiers de notre programme de travail. Si nous y parvenons, nous avons de bonnes chances d'achever le cycle de négociations d'ici à la fin 2006 – objectif fixé par les gouvernements. La participation des parlementaires à cette réunion peut servir à élargir le soutien politique à l'appui des négociations.

Q : Lors de votre visite à la Maison des Parlements en septembre 2005, vous avez dit que les négociateurs de l'OMC étaient "en cuisine" et que les parlementaires "étaient assis autour de la table". En tant que Directeur général de l'OMC, pensez-vous que les élus des citoyens ont leur mot à dire dans l'élaboration des "plats" qui contribueront à équilibrer le nouveau "régime commercial international"?
P.L. :
Comme je l'ai dit, la décision incombe en dernier ressort aux parlementaires parce que ce sont eux qui ratifient nos accords. Ce sont eux qui ratifieront tout accord issu des négociations de Doha. Les structures gouvernementales diffèrent de sorte que la forme précise que peut prendre la participation des parlementaires varie parfois d'un pays à l'autre. Dans de nombreux pays, le Ministre du commerce est membre du Parlement. Dans la plupart d'entre eux, les négociateurs sont responsables devant les parlements en ce sens qu'ils doivent comparaître devant les législateurs pour les informer des progrès des négociations et prendre acte des attentes et des préoccupations de ceux que les citoyens ont élus. Aux États-Unis, par exemple, non seulement le Congrès ratifie les accords commerciaux mais encore il a de fait le pouvoir de les négocier et transfère ce pouvoir au Président par le biais d'une législation spéciale. De sorte que, oui, les parlementaires sont assis de la table et ils font partie du processus.

Q : Vous êtes un marathonien reconnu et la course qui s'annonce à l'OMC ne manque pas d'obstacles. Quelle est votre stratégie pour que la Conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong ne soit pas un échec?
P.L. :
En tant que Directeur général de l'OMC, je n'ai aucun pouvoir exécutif direct sur nos Membres. Comme chacun sait, l'OMC est une organisation dirigée par ses Membres et il est incontestable que ce sont eux qui doivent parvenir à un accord. Mon rôle est d'essayer de faciliter leurs efforts. Je peux le faire de plusieurs façons, en tirant parti de mon expérience pour faire des suggestions sur la manière d'aller de l'avant. Je peux essayer de structurer les négociations de manière à transformer un processus incroyablement complexe en quelque chose de plus gérable et de plus compréhensible. Je peux faire en sorte que l'attention des négociateurs reste ciblée sur les questions clés et essayer de leur montrer la voie à suivre pour parvenir à une solution. Je peux aussi travailler avec d'autres organisations internationales et essayer de les rallier à notre cause. Dans cet esprit, je me suis employé à concilier les vues des Membres dans le domaine de l'agriculture, qui est un élément clé du cycle de négociations. J'ai dit clairement que les États-Unis et l'Europe doivent faire le premier pas mais que les autres doivent rapidement suivre en apportant leurs propres contributions. J'ai également rencontré la semaine dernière les Ministres des finances et du développement à l'occasion des réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour leur proposer soutien et conseils dans leur travail d'élaboration de programmes d'aide aux pays en développement. J'ai également entamé un dialogue avec les mouvements de la société civile que je vais rencontrer prochainement à Hong Kong pour que nous discutions ensemble des sujets qui les préoccupent. Je poursuivrai ces efforts et en fait les intensifierai au cours des mois et semaines à venir sachant que, en dernier ressort, la décision revient aux gouvernements.

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