LES DROITS POLITIQUES DES FEMMES KOWEITIENNES RECONNUS

S. Páez à l'Assemblée nationale du Koweït

C'est après beaucoup d'efforts que l'Assemblée nationale du Koweït a enfin, au mois de mai, accordé aux femmes le droit de vote et d'éligibilité. Pendant sa visite officielle au Koweït, peu après l'adoption de cette mesure, le Président de l'UIP Sergio Páez a rendu hommage aux parlementaires pour avoir adopté cette mesure et aux femmes qui avaient mené une longue campagne pour faire reconnaître leurs droits politiques. Un mois après l'adoption de cette mesure, le gouvernement nommait la première femme ministre.

La vie des femmes koweïtiennes est en pleine mutation. Pendant des décennies, leurs droits politiques n'ont pas été reconnus, alors même qu'elles jouaient un rôle très important dans la société, nombre d'entre elles occupant des fonctions dans la vie diplomatique et économique du pays. Cette période appartient désormais à l'histoire, et il ne fait aucun doute que ce pas important fera sentir ses effets sur la société koweïtienne. Sur un plan strictement numérique, les électrices seront plus nombreuses que les électeurs lors des prochaines élections, prévues en 2007.

Malgré leur enthousiasme, les membres du Conseil de la Société culturelle et sociale des femmes – la plus ancienne organisation féminine du pays – sont parfaitement conscientes que le combat, en réalité, ne fait que commencer. Alors que les décisions précédentes sur la participation des femmes dépendaient des opinions des hommes, il reviendra maintenant aux femmes koweïtiennes de convaincre la société entière que le temps est venu d'élire des femmes comme représentantes à l'Assemblée nationale. Les femmes koweïtiennes sont fières d'avoir le plus haut niveau de formation dans le monde arabe. Elles savent que désormais, elles peuvent changer les choses. L'une des membres du Conseil explique : "J'ai deux filles. L'aînée, qui vient de terminer ses études universitaires, aimerait être candidate aux élections de 2007. Nous n'allons pas pour autant nécessairement voter pour des femmes; nous choisirons la personne la plus apte." À ses yeux, les femmes koweïtiennes ne voteront pas pour des candidates alibi; elles voteront en 2007 pour les candidats les plus qualifiés. Elles sont conscientes du fait que les milieux traditionnels de la société koweïtienne sont parfaitement capables de mobiliser leurs forces et de faire le plein de voix.

La situation koweïtienne peut-elle avoir un impact sur d'autres États du Golfe, comme l'Arabie saoudite, où les femmes n'ont toujours pas le droit de vote et d'éligibilité ? "Sans aucun doute", répond M. Abdul Rahman H. Al'attiyah, Secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (Conseil de coopération du Golfe). "Dans les autres États du Golfe, les femmes ont déjà affirmé leurs droits ou le feront bientôt; maintenant que les femmes koweïtiennes ont obtenu cette reconnaissance, ce nesera pas difficile. Nous nous réjouissons d'assister bientôt à une évolution en ce sens."

Le dialogue encouragé par l'UIP pour soutenir le partenariat entre hommes et femmes dans la vie politique doit se poursuivre dans toutes les régions du monde. En termes de participation des femmes, le monde arabe change, lentement mais sûrement. Après sa visite au Koweït, le Président de l'UIP s'est rendu au Bahreïn, où son Altesse Shaikha Sabika bint Ibrahim Al-Khalifa, épouse du roi et Présidente du Conseil suprême pour les femmes, a officiellement demandé l'appui de l'UIP pour encourager la participation politique des femmes.

L.B.

Voir aussi: "le Koweït accorde aux femmes le droit de vote et d'éligibilité et nomme une femme ministre" suivit d'un entretien avec le Président de l’Assemblée nationale du Koweït, M. Jasem Mohammad Al-Khurafi