Allemagne
Le 21 décembre 2004, la 25ème loi portant amendement à la loi sur le statut juridique des membres du Bundestag et la 21ème loi portant amendement à la loi sur le statut juridique des membres du Parlement européen ont été publiées au Journal officiel. Les amendements contiennent diverses mesures d'économie, en particulier la diminution progressive des prestations de retraite des députés allemands et des versements à leurs ayants droit survivants. Les députés devront désormais aussi s'acquitter de la totalité de leurs cotisations d'assurance maladie. L'amendement à la loi sur le statut juridique des membres du Parlement européen aligne les émoluments des membres allemands du Parlement européen sur ceux des membres du Parlement allemand.
Burundi
Après de nombreux reports, la nouvelle Constitution a été approuvée par une majorité écrasante de 90,1% des votants lors d'un référendum organisé le 28 février 2005. La nouvelle loi fondamentale prévoit le partage du pouvoir entre Tutsis et Hutus, les principaux groupes ethniques qui constituent respectivement 14 et 85% de la population. Au sein de l'Assemblée nationale, 40% des sièges seront réservés aux Tutsis et 60% aux Hutus. Au Sénat, les sièges seront divisés également entre les deux groupes. Les premières élections organisées aux termes de la nouvelle Constitution étaient originellement prévues pour le 22 avril 2005, mais elles ont été remises au 4 juillet 2005, et seront suivies par l'élection présidentielle le 19 août. La période de transition devrait s'achever le 26 octobre 2005.
Canada
À la suite de l'élection d'une personne handicapée à la Chambre des communes, des modifications ont été apportées au Règlement du Parlement, afin de permettre la participation pleine et entière aux travaux du Parlement de tout député handicapé. Cette disposition permet au Président de dispenser un membre de la nécessité de se lever pour prendre la parole et pour voter. Les députés handicapés ont désormais le droit d'être accompagnés d'un assistant dans l'hémicycle.
Egypte
La chambre basse et la chambre haute du parlement égyptien ont adopté, le 8 mai et le 10 mai respectivement, un amendement à la constitution qui ouvre la voie aux premières élections présidentielles avec candidatures multiples. Dans l'ancien système, le parlement choisissait un candidat unique, et les Égyptiens ne pouvaient voter que pour ou contre ce candidat dans le cadre d'un référendum. Avec cet amendement, les électeurs choisiront entre plusieurs candidats au cours d'un scrutin secret direct. Les candidats à la présidence doivent remplir un certain nombre de conditions. Ils doivent être membres d'un parti politique officiel qui existe depuis au moins cinq ans ou, s'ils se présentent en tant que andidat indépendant, ils doivent obtenir l'appui d'un large éventail de représentants élus, y compris au minimum 65 recommandations de membres de la chambre basse, 25 de la chambre haute et 10 des membres des conseils locaux situés dans au moins 14 des gouvernorats du pays. La première élection présidentielle organisée selon la loi électorale révisée est prévue pour septembre 2005.
Fédération de Russie
Le 15 avril 2005, la chambre basse (Douma d'État) a adopté la loi n° 96886-4 amendant la loi sur les partis politiques, ainsi que la loi n° 118923-4 sur les élections à la Douma d'État de l'Assemblée fédérale. La modification de la loi sur les partis politiques porte le nombre minimal requis de membres des partis de 10 000 à 15 000, et instaure une période de transition pendant laquelle les partis politiques déjà enregistrés doivent franchir ce seuil de 15 000 membres. Elle stipule que si un parti existant ne parvient pas à satisfaire ce critère, il doit renoncer à son statut de parti politique et se convertir en association bénévole ou être dissous. La loi n° 118923-4 sur les élections à la Douma d'État de l'Assemblée fédérale dispose que dès 2007, l'ensemble des 450 députés de la chambre basse seront élus par scrutin de listes de partis, constituées conformément à la loi sur les partis politiques. La loi électorale actuelle prévoit que 225 députés sont élus à la proportionnelle dans l'ensemble du pays, et 225 dans des circonscriptions électorales à siège unique. Les sièges à la Douma d'État seront répartis entre les listes fédérales qui auront obtenu au moins 7% des suffrages exprimés (contre 5% actuellement). En plus de consolider la position des partis politiques, les nouvelles ispositions auront pour effet de limiter l'accès à la Douma d'État pour les petits partis et les candidats indépendants. Les projets de loi, qui ont reçu l'aval de la chambre haute (le Conseil de la Fédération) le 11 mai 2005, prendront force de loi une fois que le Président du pays les aura signés.
Géorgie
Le 17 février 2005, le parlement géorgien a approuvé plusieurs amendements à la constitution relatifs à la structure du pouvoir législatif. Dès les prochaines élections législatives en 2008, le nombre de députés sera ramené de 230 à 150, dont 100 seront élus à la proportionnelle par scrutin de liste et 50 dans des circonscriptions à siège unique.
Iraq
Les élections à l'Assemblée nationale de transition iraquienne se sont déroulées le 31janvier 2005. On estime à 8 millions le nombre de votants. La liste chiite Alliance unifiée iraquienne a obtenu la majorité des sièges, tandis qu'une coalition de partis kurdes est arrivée en deuxième place. Alors que la loi administrative de transition réserve 25% des sièges de l'Assemblée à des femmes, 87 femmes 3 ont été élues, ce qui représente 32% des sièges. Le 16 mars, l'Assemblée a siégé pour la première fois. Le 6 avril 2005, elle a élu M. Jalal Talabani Président de l'Iraq, après l'élection de M. Hachem al-Hassani au poste de Président de l'Assemblée. Il a fallu un délai supplémentaire pour parvenir à un accord sur la composition du nouveau gouvernement; finalement, le premier gouvernement démocratiquement élu en 50 ans a prêté serment le 3 mai. La tâche principale de l'Assemblée sera de préparer un projet de Constitution d'ici au 15 août (avec possibilité de prolonger le délai de six mois au maximum), afin qu'il puisse être soumis à approbation par voie de référendum avant le 15 octobre. Les élections doivent se dérouler avant le 15 décembre, pour permettre à un nouveau gouvernement de prendre ses fonctions le 31 décembre 2005.
Kenya
La Coalition nationale "arc-en-ciel" est arrivée au pouvoir en décembre 2002, en promettant une nouvelle constitution en remplacement de celle actuellement en vigueur, qui remonte à 1961, l'année de l'indépendance. Le 15 mars 2004, le projet longtemps attendu de nouvelle constitution a été achevé par les délégués de la Conférence constitutionnelle nationale, composée de députés, de représentants élus de chaque district ainsi que de représentants de la société civile et d'organes religieux et professionnels. Une proposition de limitation des pouvoirs présidentiels, qui allait à l'encontre des voeux du gouvernement, et de création d'un poste de premier ministre exécutif ont soulevé de nombreuses controverses. Bien que le Président Kibaki ait annoncé que la nouvelle Constitution serait adoptée par le parlement, la Cour suprême du Kenya a décidé que le projet devait être approuvé par voie de référendum. Le 29 décembre 2004, le Président Kibaki a signé la Loi portant révision de la Constitution, qui a pris force de loi dès sa publication au Journal officiel le 22 avril 2005.Pour amender et adopter le projet de constitution, le parlement doit maintenant se prononcer à la majorité simple, et non plus à une majorité des deux tiers. Une fois le projet adopté par le parlement, le Ministre de la justice rédigera le projet final, qui sera soumis au peuple pour approbation par voie de référendum national. Selon le Journal officiel, seuls les électeurs enregistrés participeront au référendum, qui est prévu pour la fin de l'année 2005; une majorité simple suffira pour adopter la Constitution.
Kirghizistan
Conformément aux résultats d'un référendum tenu en février 2003, un parlement unicaméral de 75 sièges, le Conseil suprême (Jorgoku Kenesh), a remplacé l'Assemblée des représentants du peuple, qui comptait 45 sièges, et l'Assemblée législative, où siégeaient 60 députés. La durée du mandat (cinq ans) reste inchangée. Les premières élections au Conseil suprême se sont déroulées le 27 février 2005. Des allégations d'irrégularités durant le processus électoral ont suscité des mouvements de protestation dans le sud, qui ont gagné l'ensemble du pays, causant le départ soudain du Président Akaev le 24 mars et la chute du gouvernement. Une crise législative menaçait, alors que des appels étaient lancés pour la restauration du parlement bicaméral, mais le 29 mars les membres du parlement sortant ont voté la dissolution de cette instance, ouvrant la voie à l'installation de la nouvelle assemblée unicamérale. Le nouveau parlement a confirmé la nomination de M. Kurmanbek Bakiev en tant que Président et premier ministre par intérim, et annoncé une élection présidentielle extraordinaire pour le 10 juillet 2005.
Ouzbékistan
Après la décision de créer un parlement bicaméral (approuvée par référendum le 27 janvier 2002), la première élection sous le nouveau régime s'est déroulée en Ouzbékistan le 26 décembre 2004 (premier tour) et le 9 janvier 2005 (deuxième tour) pour la Chambre législative (chambre basse), et du 17 au 20 janvier 2005 pour le Sénat (chambre haute). Le parlement (Oliy Majlis), qui se composait naguère d'une seule chambre de 250 membres, a été remplacé par une chambre basse de 120 membres, élus au scrutin direct pour un mandat de cinq ans, et une chambre haute de 100 membres, siégeant eux aussi pour cinq ans. Sur les 100 sénateurs, 84 sont choisis par les membres des conseils locaux des députés du peuple (six pour chacun des 14 districts, qui comprennent la République du Karakalpakstan, les 12 provinces et la ville de Tachkent), et 16 sont d'éminentes personnalités nommées par le Président.
La règle sur la validation des scrutins a aussi été révisée. L'exigence d'une participation de 50% a été supprimée; il suffit désormais que la participation atteigne 33% dans chaque district pour que l'élection soit valable. Autre changement majeur : les femmes doivent désormais représenter 30% des candidats à la Chambre législative. Lors de l'élection de décembre 2004, 159 candidats sur 500, soit 31,8%, étaient des femmes, dont 21 ont été élues (soit 17,5% du total des élus). Il n'y a pas de quota pour le nombre de femmes députées; toutefois, ces chiffres représentent une augmentation depuis les dernières élections, en 1999, qui avaient abouti à l'élection de 18 femmes sur 250 députés, soit 7,2%.
Soudan
Le 20 décembre 2004, l'Assemblée nationale a amendé l'article 72 de la Constitution, en prolongeant son mandat d'une durée pouvant aller jusqu'à un an. En janvier 2005, après deux années de négociations, le gouvernement, traditionnellement dominé par les Arabes du nord, et le Mouvement populaire de libération du Soudan (ex-rebelle) (SPLM) sont convenus d'un accord de paix qui mettrait un terme à la guerre civile qui déchire le pays depuis plus de vingt ans. Cet accord prévoit le partage du pouvoir et des ressources entre le nord musulman et le sud, où la majorité de la population est chrétienne et animiste. Une commission constitutionnelle de 60 sièges a été créée pour examiner un projet de Constitution préparé par le gouvernement et le SPLM. Un nouveau gouvernement d'unité nationale prêtera serment une fois que la Constitution aura été approuvée par le parlement et par l'Assemblée générale du SPLM, comme le précise l'accord de paix.
Zimbabwe
Selon une communication parue dans le Journal officiel du 14 janvier 2005, le Président Robert Mugabe a promulgué deux projets de loi très controversés portant réforme de la loi électorale, adoptés l'année dernière par l'Assemblée nationale : la loi sur la commission électorale et la loi sur les élections. La première prévoit la création d'une nouvelle commission composée de cinq membres chargée d'organiser les élections dans le pays, tandis que la deuxième institue un nouveau tribunal électoral chargé de régler les litiges relatifs aux élections.
Le principal parti d'opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), a critiqué les deux projets de lois, auxquels il reproche de ne pas assurer l'indépendance des deux organismes, et il a affirmé que la nouvelle commission serait fortement influencée par le Président. Le président de la Commission électorale sera nommé par le Président du pays, et les quatre autres commissaires seront désignés par une commission parlementaire, dominée elle aussi par le parti au pouvoir, l'Union nationale africaine du Zimbabwe – front patriotique. Le parti au pouvoir prévoit aussi de faire pression pour que soit amendée la loi sur le financement des partis politiques, afin d'obtenir une part allant jusqu'à 65% des subventions d'État. Une telle mesure risquerait de plonger le MDC (qui reçoit actuellement 49% des subventions) dans une crise financière, puisque le gouvernement a interdit aux partis politiques de recevoir des fonds de donateurs étrangers et de Zimbabwéens établis à l'étranger.
Outre la promulgation des deux lois et la réforme touchant les subventions, de nouveaux critères d'enregistrement des électeurs ont été annoncés en janvier 2005 dans The Herald, le journal officiel du gouvernement. Les électeurs vivant en zone urbaine devront présenter aux inspecteurs des factures d'eau, d'électricité ou d'autres services d'utilité publique, ou encore présenter des déclarations écrites de leurs propriétaires confirmant qu'ils résident bien dans la circonscription. Les électeurs résidant en zone rurale devront présenter une confirmation écrite de leurs conseillers de section électorale et chefs traditionnels. Comme les nouvelles dispositions ont été publiées dans The Herald juste avant des élections générales, il était à craindre que de nombreux citoyens ne s'y conforment pas, avec le risque d'être laissés pour compte.
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