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N°26
JUILLET 2007

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube Coopération avec l'UNICEF
white cube Point de vue
white cube Coopération avec l'OMC
white cube Analyse
white cube Droit de l'homme
white cube Coopération technique
white cube Évolution parlementaire
white cube Lu dans la presse

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Le Monde des Parlements
Coopération entre l'UIP et l'UNICEF

"Les parlementaires devraient se familiariser avec les problèmes des pays qui les accueillent"
par Mme Kay Hull, membre du Parlement australien

La 116ème Assemblée de l'UIP qui s'est déroulée en Indonésie a servi de toile de fond à une visite sur le terrain organisée par l'UIP et l'UNICEF à l'intention des parlementaires s'occupant des questions de protection de l'enfance. L'objectif était, avec l'appui du Parlement indonésien, de leur donner l'occasion de voir comment les enfants et les mamans s'en sortaient dans des conditions particulièrement difficiles. Le 2 mai 2007, trois parlementaires indonésiens ont ainsi accompagné leurs collègues venus d'Afrique du Sud, d'Allemagne, d'Australie, du Canada, d'Egypte, d'Islande, d'Italie, du Mexique, de Monaco et d'Uruguay à Nusa Tenggara Barat, sur l'île de Lombok. Le Directeur général adjoint de l'UNICEF, M. T. Niwa, ainsi que plusieurs fonctionnaires de l'UNICEF et de l'UIP faisaient également partie de l'expédition. Voici le compte rendu que Mme Kay Hull, parlementaire australienne, a fait de cette expédition à la séance de clôture de la 116ème Assemblée de l'UIP.
 

Mme Kay Hull à Lombok C'est avec grand plaisir que j'ai fait le compte rendu de l'expédition organisée en partenariat par l'UNICEF et l'UIP. Nous souhaitons remercier l'UNICEF pour son excellente organisation de la visite à Lombok et nous nous félicitons de sa collaboration avec l'UIP.

Nous avons commencé par visiter un poste de santé communautaire, où nous avons pu découvrir un programme de nutrition et de soins maternels et infantiles géré par des bénévoles locaux. La malnutrition constitue en effet un grave problème dans de nombreuses régions. Aussi avons-nous été impressionnés par l'approche globale de ce centre en matière de nutrition maternelle et de vaccinations.

Nous avons ensuite rencontré les enfants d'une école primaire, ce qui nous a permis de mesurer le travail des pouvoirs publics et du système éducatif pour faire connaître les conventions relatives aux droits de l'enfant et aux châtiments corporels. Les dessins des enfants qui représentaient pour la plupart des scènes de violence conjugale ou parentale étaient édifiants et ont conduit une grande partie de la délégation à penser qu'il fallait sensibiliser encore les parents aux droits des enfants, et ce partout dans le monde.

Puis nous avons visité la "maternité" du village où nous avons pu parler à une maman qui avait mis au monde une petite fille à peine une heure avant notre arrivée. La mortalité materno-infantile est un problème majeur en Indonésie, comme nous avons pu le constater en discutant avec cette mamanqui en était à son sixième enfant, mais en avait perdu trois avant leur premier anniversaire.

Cette visite nous a aussi donné l'occasion de relever un autre problème, celui des mutilations sexuelles féminines aussi appelées excision. Bien que le gouvernement ait publié une circulaire recommandant aux commissions sanitaires de ne pas recourir à cette pratique, elle demeure très répandue. La jeune maman nous a d'ailleurs confié qu'elle comptait faire exciser sa fille.

Certes, il est particulièrement difficile pour les autorités indonésiennes, tant nationales que provinciales, d'informer et d'éduquer une population de plus de 200 millions de personnes réparties sur 18 000 îles sur les conséquences de l'excision. Cependant, cette visite nous a rappelé combien il était nécessaire de sensibiliser encore le public à ce problème. En outre, il est un autre problème de taille auquel les parlementaires de l'UIP doivent s'attaquer, à savoir l'enregistrement des enfants à la naissance, comme nous avons pu le constater, là encore, à la maternité du village. Les autorités nationales et locales s'efforcent d'enregistrer tous les enfants nés en Indonésie, en partenariat avec l'UNICEF et des ONG, mais ce problème existe dans de nombreux pays. Enregistrer un enfant dès sa naissance, c'est lui assurer les droits les plus élémentaires. En effet, dans de nombreux pays, un enfant peut mourir, être enlevé ou assassiné sans que les autorités s'en inquiètent, parce qu'il n'y a pas de trace officielle de son existence. Cette expédition nous a confortés dans l'idée que les pays devaient instaurer un enregistrement abordable de toutes les naissances qui constitue un droit élémentaire pour tout enfant. En outre, l'absence d'enregistrement présente un autre problème auquel l'UIP a régulièrement affaire, à savoir l'apatridie.

Par ailleurs, nous avons pu nous rendre compte du rôle des hommes en matière de santé maternelle et néonatale grâce aux chauffeurs d'"ojek", ces motos-taxis, qui assurent une aide de proximité aux mères et aux familles en général. Le déjeuner de travail avec le Secrétaire de la Province, chargé de représenter le Gouverneur de Lombok, a lui aussi été instructif, de même que nos échanges francs et ouverts avec les représentants de la province. Le Secrétaire nous a exposé les nombreux problèmes auxquels devaient faire face les autorités, à savoir une espérance de vie de 58 ans, mais plus important encore, les questions concernant la protection des enfants contre la traite des êtres humains et de nombreuses atteintes à leurs droits. La délégation s'est ensuite divisée en deux groupes. Le groupe qui a visité le Département de police de la province s'est dit très impressionné par le programme de formation mis en place par la police pour développer les compétences nécessaires pour s'occuper des victimes d'actes de violence et autres sévices. La délégation a par ailleurs longuement discuté avec les responsables du service des femmes et des enfants, quiassure un service d'orientation spécialement conçu pour les femmes et enfants victimes de différentes formes de mauvais traitements.

Mme Angelina Sondakh, parlementaire indonésienne a présidé le groupe de travail intitulé Faire des écoles un lieu sûr pour les enfants. Pour ma part, j'ai fait la visite du centre de protection de l'enfance de Lombok aussi appelé NTB, où nous avons abordé de nombreux sujets avec les jeunes membres du Conseil des enfants "Mataram". Ces jeunes gens de 15 à 17 ans nous ont donné des idées grâce à leur façon d'aborder les problèmes des enfants de Lombok. Les délégués de l'UIP, qui sont non seulement des spécialistes, mais aussi des adultes, s'interrogent constamment sur les problèmes des enfants, or qui mieux que notre jeunesse pourrait expliquer de quoi il retourne ! Par conséquent, je propose d'établir une procédure formelle pour chaque Assemblée. Il s'agirait, dans chaque pays d'accueil, de rencontrer un panel de représentants de la jeunesse, comme le Conseil des enfants "Mataram", sur l'île de Lombok.

Ces jeunes se battent pour faire respecter les droits des enfants. Ils ont ainsi dessiné un arbre représentant l'esprit, le corps et l'âme, qui portait un message clair : " Lorsque vous me frappez ou faites subir des sévices à mon corps, ce n'est pas seulement sur ma personne physique que vous laissez des bleus ou des fractures; c'est mon esprit, mon âme, que vous détruisez. Mes fractures et mes bleus guériront peut-être, mais mon esprit et mon âme sont à jamais perdus ". " Nous voulons être des enfants et pouvoir jouer comme des enfants. Nous ne voulons pas craindre d'être vendus à des esclavagistes ou à l'industrie du sexe. Laisseznous être des enfants. S'il vous plaît, écoutez ce que nous avons à dire, puis portez notre message dans vos parlements ", ont-ils demandé aux parlementaires.

Avant de conclure, je tiens, au nom des délégués qui étaient présents, à remercier l'UIP et l'UNICEF de nous avoir donné l'occasion de faire cette visite. J'ajoute que nous recommandons que davantage de délégués puissent se familiariser de la sorte avec la situation des pays qui nous accueillent. Enfin, nous félicitons l'UNICEF pour son fabuleux travail, en particulier en matière de protection de l'enfance.

Faire de l'école un lieu sans violence

Une réunion-débat sur le thème Rendre l'école sûre pour les enfants a été organisée durant la 116ème Assemblée de l'UIP, à la demande des femmes parlementaires. Les participants ont rappelé que des millions d'enfants passaient plus de temps sous la responsabilité d'adultes dans des établissements d'enseignement que partout ailleurs en dehors de chez eux et que la violence dans les écoles pouvait être non seulement physique, mais aussi psychologique. Cette réunion a été organisée par l'UIP et l'UNICEF, à l'intention des parlementaires, avec pour principaux intervenants, l'actrice et porte-parole de l'UNICEF, Mme Sarah Jones, le sénateur chilien Juan Pablo Letelier, la Vice-Présidente de l'Assemblée nationale sud-africaine, Mme Gwen Mahlangu- Nkabinde, la Commissaire néo-zélandais à l'enfance, Mme Cindy Kiro et la Directrice générale de Microsoft Asie-Pacifique, Mme Katharine Bostick. La présidence a été assurée par Mme Angelina Sondakh, membre du Parlement indonésien.

Les participants ont rappelé que la violence des enseignants et autres membres de l'encadrement scolaire comprenait les châtiments corporels et autres formes de punitions ou traitements cruels et humiliants, les sévices sexuels, le harcèlement sexuel et les brimades. Les actes de violence commis par les enfants comprenaient quant à eux les brimades, les violences sexuelles, les bagarres, les affrontements entre bandes rivales et les attaques à main armée. La question de la violence à l'école a été abordée à travers différentes perspectives. Les participants ont souligné le rôle fondamental des parents, des éducateurs, du législateur et des médias. La violence à l'égard de enfants est un phénomène universel, sans distinction de classe sociale, de développement, de richesse, de race, de culture, etc. Elle ne prend pas sa source à l'école, mais reflète plutôt ce qui se passe à la maison et dans la société en général.

Les participants ont aussi mis en exergue la nécessité d'éduquer les familles et les enfants, car ces derniers sont souvent considérés comme des objets et non comme des sujets de droit. Les parlementaires ont un rôle essentiel à jouer car il faut une législation solide et bien appliquée. En effet, il ne s'agit pas uniquement de légiférer. Encore faut-il que les lois existantes soient appliquées, ce qui exige une volonté politique et une formation appropriée des enseignants.

En outre, il est nécessaire depuis longtemps de faire évoluer les mentalités et les comportements et d'exiger que les médias se montrent plus responsables, car ils engendrent et entretiennent la culture de la violence et accentuent les stéréotypes négatifs, notamment les préjugés sexistes, qui favorisent indirectement la violence. Enfin, mais ce n'est pas le moins important, la technologie constitue un vecteur supplémentaire de violence à l'égard des enfants. Voir aussi l'éditorial.

 
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