L'influence des femmes dans la vie politique est en progression mais l'égalité des sexes est encore loin

Les parlements ont besoin de plus de femmes. Une nouvelle étude de l'UIP montre que la participation des femmes à la vie politique est en train de modifier les priorités politiques dans le monde entier. La présence des femmes dans les parlements commence à se faire sentir et à redéfinir les projets politiques. L'étude en question, intitulée Egalité en politique : Enquête auprès de femmes et d'hommes dans les parlements, a été publiée à la treizième Réunion des femmes parlementaires, tenue à la faveur de la 118ème Assemblée de l'UIP, au Cap. Réalisée entre 2006 et 2008, cette étude rassemble les avis exprimés par près de 300 parlementaires, hommes et femmes, dans 110 pays, sur l'égalité des sexes en politique. Il en ressort qu'en raison de leur expérience de femmes, de mères, d'épouses et de filles, les femmes parlementaires apportent une contribution très particulière à la vie politique.

Les personnes interrogées ont précisé que c'était grâce aux femmes et non aux hommes, si les violences dirigées contre les femmes, la traite des femmes et des enfants, l'égalité de salaire, la prise en charge des enfants et le congé parental avaient été inscrits au nombre des préoccupations politiques. Elles ont aussi observé qu'une plus grande présence des femmes au Parlement permettrait que les besoins de ces dernières, de même que d'autres questions auxquelles les hommes ne prêtent pas attention, ou ne donnent pas la priorité, soient prises en compte. Plusieurs répondants ont indiqué que sans la participation des femmes à la vie politique, les violences dont elles sont l'objet n'auraient pas la même visibilité.

Les hommes ont tendance à penser que c'est dans les domaines des affaires étrangères, de l'économie et du commerce ou encore dans la justice et les questions constitutionnelles qu'ils ont le plus à apporter. Contrairement aux femmes, ils ne voient pas l'égalité des sexes ou le développement social comme des priorités. Si certains des hommes qui ont participé à l'enquête ont soulevé des questions importantes pour les femmes sur le plan professionnel, il reste encore beaucoup à faire pour forger un partenariat équilibré entre les hommes et les femmes. L'étude dit aussi clairement que « même si ce sont majoritairement les femmes qui mettent en avant les préoccupations touchant les femmes, cela ne signifie pas que ces préoccupations soient les seules qui les intéressent ». Certaines femmes ont d'ailleurs tenu à faire remarquer qu'elles apportaient beaucoup sur un large éventail de questions politiques.

Les femmes rencontrentencore des obstacles dans les parlements

L'étude confirme malheureusement que les femmes continuent à rencontrer des obstacles dans les parlements. Pour commencer, leur présence y demeure limitée, avec une moyenne mondiale qui se situe autour de 18 pour cent, de sorte que les femmes doivent se battre pour se faire entendre. Plus il y a de femmes au Parlement, plus il est facile de s'atteler aux problèmes qui les concernent et de modifier la dynamique hommes-femmes dans les chambres et les commissions parlementaires. De plus, elles doivent souvent jongler pour trouver un équilibre entre leur charge de travail de parlementaires et leurs responsabilités familiales. Le mode de fonctionnement des parlements n'est pas toujours propice à la présence des femmes, ce qui suppose de modifier les règles et d'améliorer les infrastructures, par exemple en modifiant l'heure des séances ou en créant des services de garde d'enfants. Enfin, l'étude montre que le concours du parti en place est l'élément le plus déterminant pour l'adoption et la mise en oeuvre d'une législation favorable à la cause des femmes. Pourtant, plusieurs des femmes qui ont participé à l'enquête ont indiqué que les politiques qu'elles souhaitaient voir appliquées en la matière étaient à l'opposé de celles de leurs partis respectifs. Il est donc indispensable d'agir à ce niveau.

En bref, l'étude montre qu'il reste encore beaucoup à faire. Les parlementaires ont identifié plusieurs changements structurels qui pourraient contribuer à favoriser l'accès des femmes au Parlement et leur pleine participation à ses travaux, parmi lesquels le renforcement des commissions parlementaires chargées des questions d'égalité des sexes ou des groupes de femmes dans les parlements; une adaptation des procédures et des installations parlementaires pour faire des parlements des lieux plus compatibles avec la vie de famille et l'adoption de mesures destinées à garantir un plus grand équilibre hommes-femmes dans les partis politiques. Mais par dessustout, les parlements ont besoin de plus de femmes.

PUBLICATIONS DE L'UIP

Egalité en politique: Enquête auprès de femmes et d'hommes parlementaires - 2008

Cette publication rassemble les points de vue de parlementaires - hommes et femmes - sur les facteurs qui orientent la prise de décision. On y trouve des exemples concrets de la manière dont les parlementaires travaillent pour parvenir à l'égalité des sexes dans la vie politique au niveau national et de ce qui peut être fait pour sensibiliser davantage les parlements aux inégalités entre les hommes et les femmes. Les personnes interrogées ont également identifié plusieurs changements structurels qui pourraient contribuer à favoriser l'accès des femmes au Parlement et leur pleine participation à ses travaux.

Lancement de la version indonésienne du Guide UIP-UNICEF

De gauche à droite : M. Marco Luigi Corsi (UNICEF), M. Agung Laksono (Président de la Chambre indonésienne des représentants) et M. Abdillah Toha (Vice-Président du Comité exécutif de l'UIP). Lors du lancement de la version indonésienne du guide parlementaire Eliminer la violence à l'encontre des enfants, en mai dernier, le Parlement indonésien et l'UNICEF ont invité tous les membres de la société à agir d'urgence pour mettre fin aux violences faites aux enfants. Cette manifestation fait suite au lancement officiel du guide qui a eu lieu à l'Assemblée de l'UIP tenue à Nusa Dua (Bali), en 2007, sous les auspices du Parlement indonésien. La publication de ce guide est le fruit d'une action mondiale lancée par l'UIP et l'UNICEF, sur la base de l'Etude du Secrétaire général de l'ONU sur la violence à l'encontre des enfants.

Les études de l'UNICEF confirment que la violence à l'encontre des enfants s'exerce indépendamment de l'âge, du sexe, de l'origine ethnique ou de la situation économique. En Indonésie, bien qu'il n'y ait pas de données exactes sur l'ampleur des violences et autres sévices infligés aux enfants, le phénomène semble répandu, mais il est difficile à aborder car, culturellement, il continue à être perçu comme une affaire de famille.